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Les Médecins Maudits

Les Médecins Maudits

Titel: Les Médecins Maudits Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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jour, en 1943, l’affaire s’annonçait mal. Pour avoir du sérum, les Allemands avaient obtenu un ordre du ministère français de la Santé Publique.
    —  Obéissez ou nous prenons l’Institut Pasteur.
    —  Je veux bien vous en faire mais je n’ai pas de chevaux.
    —  Nous allons vous en donner.
    —  Vous savez que la mortalité est très grande…
    —  Vous aurez ce qu’il faudra, mais les cadavres seront la propriété de l’armée allemande.
    Alors le docteur Noël Bernard, sous-directeur de l’Institut Pasteur, intervient pour demander :
    —  Est-ce qu’il faudra vous les conserver dans l’alcool ?
    Les Allemands ne purent s’empêcher de rire. Ils accordèrent cent neuf chevaux qui furent dirigés sur le laboratoire de Garches. Mais tous, comme par hasard, moururent successivement. En six mois, ils étaient liquidés.
    Et ce fut encore le docteur Tréfouël qui se fâcha ! Il prétendit que les chevaux étaient impropres à l’immunisation, que désormais il n’accepterait que des bêtes choisies par ses vétérinaires.
    Là-dessus, les Allemands signalent qu’ils ont soixante chevaux. Les vétérinaires envoyés sur place en retiennent cinq. M. Tréfouël proteste qu’on les dérange pour rien… Et ainsi de suite.
    La direction de l’Institut Pasteur profita de l’incident pour se plaindre du manque de personnel. Non seulement elle sut éviter les réquisitions, mais elle fit même revenir des prisonniers, à commencer par le jardinier.
    On voulut lui prendre le concierge. Elle soutint qu’il était irremplaçable. Lui seul connaissait tous les employés. Si un inconnu (un « terroriste » peut-être !) venait dérober une souche contagieuse… Les occupants eux-mêmes avaient intérêt à ce que l’Institut Pasteur fût bien gardé !
    *
    * *
    Le docteur Nitti, le premier en France, « fabrique » de la pénicilline.
    —  Nitti disposait de deux souches. Il en obtint une par un coup de chance, en exposant à l’air une boîte de Pétri. Souche médiocre qui permit de commencer l’étude, mais ne pouvait conduire à des résultats pratiques. L’autre fut retrouvée dans nos collections et se révéla active. Celle-ci fut sauvée par celle-là.
    Les Allemands avaient eu vent de la chose. Ils réclamèrent leur part. Nitti répondit qu’il n’avait pas eu de résultats intéressants, qu’il avait laissé périr la souche.
    Un mois après, nouvel assaut. Ils savaient que la souche existait encore. Ils l’exigeaient : c’était un ordre. « Bien leur dit Nitti, je vais essayer de la faire démarrer. » Il leur prépara un repiquage de la souche stérile. Ils en furent ravis, saluèrent jusqu’à terre. « Ils en ont bien pour trois mois », me dit Nitti.
    Pendant ce temps, les travaux continuaient en secret sur la bonne souche. Un peu avant la Libération, on put obtenir quelque peu de pénicilline.
    Au cours de l’occupation de l’Allemagne, des souches de Pénicillium notatum ont été retrouvées dans quelques laboratoires. Essayées, elles étaient toutes stériles. Il serait amusant de penser qu’elles provenaient de l’Institut Pasteur de Paris !
     

17
le doyen des médecins maudits
    — Mais voyons, il travaille sur le paludisme depuis plus de quarante ans, vous n’allez pas imaginer qu’il va trouver la solution à plus de soixante-dix ans. De toute manière une vaccination protectrice est impossible.
    Le professeur Rose condamnait les travaux de son prédécesseur à la direction des maladies tropicales de l’Institut Robert Koch. Le secrétariat d’Himmler classa la lettre dans le dossier des « sans réponse ».
    Le « vieux » saurait montrer de quoi il était capable à Dachau ; justement parce qu’il cherchait depuis plus de quarante ans, il trouverait.



Évolution de la blessure provoquée par des brûlures au phosphore liquide sur l'avant-bras d'un détenu du camp de Buchenwald. « Une mixture de caoutchouc phosphoré est appliquée sur une surface cutanée de sept centimètres sur trois et immédiatement enflammée. Après une ignition de vingt minutes, le feu fut éteint avec de l’eau…  »
    Archives du centre de Doc. juive

— Je xciv m’appelle Klaus Schilling, je suis né le 24 juillet 1871. J’ai dirigé le département des maladies tropicales à l’Institut Robert Koch depuis 1905. J’ai pris ma retraite en 1936. C’est le ministre de la Santé publique du Troisième Reich, le docteur Conti qui me

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