Les Mythologies
abouti.
* Déméter
Semblable à une graine qui, une fois plantée en terre, va renaître et produire une plante nouvelle, le corps, étant inhumé, retrouve la terre nourricière, s'y régénère et peut ainsi entamer une nouvelle vie. Ainsi succède éternellement la mort à la vie puis la vie à la mort, au sein même de la nature. Telle était la conception naturelle de la religion grecque archaïque, la religion des Grandes Déesses. Parmi celles-ci, Déméter joue un rôle essentiel.
Dans la religion primitive, la terre divinisée était représentée par une déesse unique, souveraine du sol fécond, de cette terre où germe la végétation et, découlant d'une démarche intellectuelle naturelle, des profondeurs mêmes de la terre. Une terre qui, naturellement, va devenir la dernière demeure des défunts, de ceux qu'elle avait nourris au fil des ans et des récoltes. Sans doute est-ce là qu'il faut chercher l'origine de l'inhumation. Sans doute est-ce là également qu'il faut voir la distinction dans la divinité
même de la Terre qui, d'une personnification unique va prendre l'apparence de deux puis de trois déesses : Gê - ou Gaïa -, Déméter et Coré-Perséphone représentent tous les aspects de la terre, depuis l'entité cosmique jusqu'aux profondeurs des Enfers. A Déméter reviendra le rôle ô combien sympathique de déesse de la fécondité, celle qui règne sur la végétation et donne les moissons abondantes. Ces attributs feraient presque oublier le rôle « infernal » de la Déméter primitive, qu'elle déléguera ensuite à
sa « fille » Coré-Perséphone.
On retrouve ce double rôle chez la déesse Scandinave Freyja, déesse de la fécondité par excellence mais aussi, et cela est moins connu, déesse des morts (de certains du moins) ; un double visage que possède aussi Brigit et que l'on retrouve chez Hathor, déesse solaire et donc déesse de vie, « dame de l'Occident » et donc déesse des morts... Voir : Freyja, Déesse-mère, Brigit, Hathor
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4 Diomède
Le roi du peuple des Bistones avait pour habitude de nourrir ses chevaux de la chair des voyageurs qui avaient le malheur de s'arrêter sur ses terres. Chargé par les dieux de mettre un terme à cette coutume bien peu hospitalière, Héraclès offrira un dernier repas aux chevaux, en la personne de Diomède lui-même.
Dionysos
De prime abord, aucune divinité olympienne ne paraît plus futile que Dionysos, dieu du vin, de l'agriculture, des arts et du désir brutal. Traînant à sa suite un cortège de satyres, de silènes, de nymphes et de ménades déchaînés et ivres, il est vrai qu'il ne fait pas bien sérieux. Cette vision simpliste ne s'accorde qu'assez mal cependant au véritable culte dionysiaque pas plus d'ailleurs qu'à la personnalité complexe de ce dieu. L'origine de ce dieu itinérant est elle-même étonnante.
La mythologie grecque rapporte que Dionysos serait le fruit des amours de Zeus et d'une princesse grecque, Sémélé. Chaque jour, le dieu des dieux honorait son amante sous une apparence différente. Tragiquement inspirée par l'épouse jalouse de Zeus, Héra, Sémélé allait se laisser gagner par la curiosité et, dans un moment d'inconscience, demanda à son amant de lui apparaître dans toute sa splendeur. Sachant que cet acte serait fatal à la pauvre Sémélé, Zeus accepta cependant de céder à son désir et, dans une ultime étreinte, se révéla à elle. Sémélé se consuma littéralement d'émotion et Zeus n'eut d'autre consolation que de retirer l'enfant à naître du corps en feu de sa belle. Désireux de cacher le fruit de ses amours interdites à la vindicte d'Héra, Zeus cacha alors son fils à naître dans sa cuisse où Dionysos acheva tranquillement sa gestation. Dionysos avait beau être né « de la cuisse de Jupiter », sa naissance, quelques mois plus tard, ralluma la haine d'Héra à son égard. La terrible épouse de Zeus chargea les Titans d'éliminer tout simplement le demi-dieu. Le pauvre Dionysos n'allait devoir sa résurrection qu'à l'intervention de Rhéa qui récupéra ses membres épars pour le recoudre. Dionysos, qui était né deux fois - sorti une fois du ventre de sa mère et une seconde fois de la cuisse de son père -, était également mort et ressuscité, d'où son appartenance au monde des Enfers. L'épisode des Titans et de Rhéa fait immédiatement penser à Osiris, divinité égyptienne et qui, comme Dionysos, sera démembré, recousu et ressuscité,
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