Les Mythologies
Centaures ressemblent étrangement aux Gandharvas, dieux de l'Inde, velus, amateurs de vin et de femmes et pratiquant la médecine, les arts divinatoires et la musique. Comme les Centaures, qui, semble-t-il, ne sont pas si frustes ou si barbares. Plusieurs faits rattachent le mythe grec au mythe indien : le fait que « gandharvas » signifie « cheval » en sanscrit ; le fait également que, dans l'imaginaire indien, les chevaux soient l'incarnation des rayons du soleil ou des nuages tournant autour. Or, les Centaures sont fils d'Ixion, qui trahit Zeus en tentant de séduire Héra, et de Néphélé, la Nuée à laquelle le dieu des dieux avait donné l'apparence de son épouse. Le rapport entre la Nuée et les nuages est évident. Quant à Ixion, il sera condamné par Zeus à tourner éternellement sur une roue... qui représente couramment le soleil.
Les points communs entre les deux mythologies s'arrêtent là et, comme de coutume, les auteurs grecs et l'imaginaire vont broder à plaisir sur l'histoire des Centaures. Les épisodes les mettant aux prises avec des héros, comme Thésée dans le combat des Centaures et des Lapithes (une tribu du nord de la Thessalie d'où Ixion était originaire) ou comme Héraclès - Hercule - ne manquent pas. Toujours, les Centaures sont vaincus, rappelant la domination de l'homme civilisé sur la barbarie.
Voir : Cernunnos
Cerbère
Déjà, Homère évoque le gardien de la demeure d'Hadès, un monstre qu'Héraclès domptera, mais sans pour autant en donner la moindre description. Hésiode (au vin' siècle avant Jésus-Christ) n'aura pas la discrétion d'Homère et fera de Cerbère « un chien cruel et perfide, à la voix d'airain et aux cinquante têtes ». Charmant ceux qui ont le malheur de s'approcher du séjour des morts, il les empêche, une fois entrés, de jamais ressortir. D'autres auteurs se limiteront à doter Cerbère de deux têtes, le plus souvent de trois, et il se verra affublé d'une multitude de têtes de serpents hérissant son corps ou son cou et, parfois, d'une queue de lion... Un monstre, un vrai qui, s'il semble se contenter, à
l'époque homérique, d'empêcher les morts de quitter les Enfers, paraît avoir acquis fort rapidement une réputation inquiétante pour les vivants eux-mêmes. Sophocle le décrit 29
aboyant hors des Enfers ; d'autres, selon le dictionnaire Daremberg, en font « un épou- vantaiI des Enfers ».
Même les morts se protègent de ses crocs en n'omettant pas de se munir de melittouta, un gâteau de farine et de miel que l'on déposait dans le tombeau avec la pièce destinée au nocher Charon. Ce gâteau, d'ailleurs, a son importance. Selon l'helléniste Immisch, il était habituellement offert aux divinités souterraines et aux héros personnifiés par des serpents. Or, on s'en souvient. Cerbère est couramment doté de serpents ornant son dos ou son cou ; au pire a-t-il une queue de serpent. On peut donc supposer, qu'à l'origine, par exemple à l'époque homérique. Cerbère était un serpent. Homère, on l'a dit, parle uniquement d'un monstre, sans pour autant le décrire. L'étymologie peut apporter quelques éclaircissements. En effet, si Cerbère est appelé « kuôn Aidou », ce qui signifie « chien d'Hadès », « kuôn » désigne également toutes sortes d'animaux mythologiques. La thèse du serpent des origines tient donc toujours et seule une facilité de traduction lui aurait donné par la suite l'apparence d'un chien. Mais qu'il soit un serpent ou un chien, Cerbère est, de toute façon, un monstre dévorant les hommes. Son nom, Kerberos en grec, viendrait de « Kreôboros », « le mangeur de chair » ou « le mangeur d'âme », « -kêr » signifiant âme. Tout est alors une question d'accent. Quoi qu'il en soit, cet attribut illustrerait la même chose : Cerbère est tout simplement l'illustration de l'absorption des chairs par la terre.
Voir : Anubis
4 Charon
Le nocher des Enfers, que tout le monde connaît, apparaît avec quelque incertitude dans la mythologie grecque, qui en fait, tardivement, un fils de l'Erèbe et de la Nuit. Voir : Charun
Chimère
Fille d'Echidna et de Typhon, tous deux nés du sein de Gaïa, la Terre, la Chimère fait partie des nombreux êtres monstrueux qui hantent le monde souterrain, celui des Enfers. Comme tous ceux de sa « famille », d'ailleurs, elle est affublée d'un attribut reptilien, possédant, pour sa part, une tête de lion et une queue de dragon ou de serpent. Comme de
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