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Les Nus et les Morts

Titel: Les Nus et les Morts Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Norman Mailer
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puis un mec je-sais-tout s’amène avec une idée et il passe pour avoir tout fait, ces nom de Dieu de Rouges c’est eux qui me tirent dans les pattes.)
    Voila, regardez voir ce qui arrive  ! crie-t-il, voyant venir des électeurs.
    Où vas-tu, Roy ? demande Mary. Il y a un accent gémissant et querelleur dans sa voix, et il se retourne sur le seuil et secoue la tête. Je sors, c’est tout. Elle coupe en deux une pomme de terre, s’en met une grosse portion, dans la bouche. Des grumeaux restent collés à ses lèvres ce qui agace Galaglier. Tu manges jamais rien que des pommes de terre ? demande-t-il.
    Roy. nous avons de la viande.
    Oui, je sais. Des questions tiraillent son esprit. Il voudrait lui demander pourquoi elle ne mange jamais avec lui quand il rentre le soir, mais le sert d’abord ; il voudrait lui dire qu’il n’aime pas qu’on lui demande où il va.
    Tu vas pas à la réunion du C. U., au moins ? demande telle..
    Qu’est-ce que ça peut te faire ? (Pourquoi que tu mets jamais une robe sur cette combinaison ?)
    Roy, tu vas avoir des ennuis là-bas, j’aime pas ces gens, tu vas seulement te faire mal voir au club, maintenant qu’y a la guerre le parti n’a plus rien à voir avec eux.
    Y a rien de mal avec C. U. Laisse-moi tranquille, nom de Dieu.
    Rov, jure pas.
    Il claque la porte, s’enfonce dans la nuit. Il neige un peu, et quand il traverse les carrefours ses chaussures craquent dans la fange à demi fondue. Il éternue à plusieurs reprises. Un homme il doit pouvoir sortir et se donner un Deu… de relâche. On lutte pour un idéal dans l’organisation, et une femme ça veut vous empêcher. Un jour j’arriverai tout en haut.
    A cause des calorifères l’air est chaud et métallique dans la salle du meeting, et les vêtements mouillés de l’assistance dégagent une âcre odeur. Son pied écrase un mégot et le réduit en poudre.
    Très bien, nous sommes en guerre mes amis, dit l’orateur, faut qu’on lutte pour le pays, mais c’est pas pour ça que nous allons oublier notre ennemi intérieur. Il abat son poing sur la table recouverte d’un drapeau à croix. Faut qu’on s’en débarrasse des éléments étrangers qui conspirent pour mettre le grappin sur le pays. Une centaine d’hommes assis sur des chaises pliantes poussent des bravos. Faut qu’on se serre les coudes si on veut pas qu’on nous viole nos femmes et que le Marteau Rouge des Juifs Rouges de la Russie Fasciste défonce les portes de nos maisons.
    Ça c’est parler, dit quelqu’un à côté de Gallagher.
    Sûr, Wat a raison, fait Gallagher. Il a la sensation voluptueuse de la rage qui se forme en lui.
    Qui vous chasse de votre travail, qui essaie de vous chiper vos femmes et vos filles et. même, vos mères parce qu’ils reculent devant rien, qui c’est qui veut posséder vous et vous parce que vous êtes pas un Rouge ni un Juif et parce que vous voulez pas faire la courbette devant un sale vaurien de communiste qui respecte pas le nom du Seigneur et que rien n’arrête.
    A mort ! hurla Gallagher. Il tremble d’excitation.
    C’est ça mes amis, on va balayer tout ça, après la guerre on aura une vraie organisation, j’ai ici des télégrammes de nos compatriotes, patriotes aussi bien qu’amis, et ils sont tous avec nous. On est tous du même bord, amis, et ceux d’entre vous qui iront dans l’armée doivent apprendre à se servir de leurs armes de sorte qu’après… après… Vous avez saisi l’idée, amis. Ils nous auront pas, on grandit tout le temps.
    Après le meeting Gallagher va dans un bar. La gorge sèche, la pénible tension dans la poitrine. A mesure qu’il boit sa rage se dissout, et il devient morose et amer.
    Ils vous possèdent toujours au dernier moment, dit-il à son voisin. Ils ont quitté le meeting ensemble.
    C’est un complot.
    C’est tout ce que c’est, un sacré nom de Dieu de bordel de complot, mais ils m’auront pas, un jour j’arriverai tout en haut.
    Sur son chemin de retour il glisse dans une-flaque, se mouille la jambe jusqu’en haut de la cuisse. Va te
    faire enculer, hurle-t-il à l’adresse du pavé. Complot qu’arrête pas de vous baiser, eh bien moi vous m’aurez pas.
    Il rentre en titubant chez lui, se débarrasse de son pardessus. Son nez est congestionné. Il éternue en grinçant, et jure.
    Mary se réveille sur sa chaise et le regarde. T’es tout mouillé.
    C’est tout ce que t’as à dire ? Je suis… je suis… Nom de Dieu, qu’est-ce que

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