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Les Nus et les Morts

Titel: Les Nus et les Morts Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Norman Mailer
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sang ? demande le gros type assis derrière la table. Ses yeux sont brun pâle, comme de verre » dépoli. Faut qu’on commence à se mobiliser pouhr êthre prêts, l’Inthernationale Juive elle essaie de nous pousser dans la guehrre et faut qu’on leur tombe dessus avant, tu vois comme ils raflent toutes les bonnes places, on a qu’à laisser faihre et on est foutus, ils sont fohrtiches mais nous aussi on a nos amis.
    Il vend des périodiques au coin des rues ( lisez le grand complot étranger ! achetez le journal du pére
    Kilian ! Apprenez la vérité  !), il participe à des réunions secrètes, s’exerce une heure par semaine, dans un club sportif, avec de vieux fusils.
    Ce que je veux savoihr c’est quand qu’on va démâhrrer, je veux voihr de l’action.
    Faut que te prends patience, Gallagher, faut du temps et qu’on a tout fin prêt et alohrs on sohrtihra au ghrand jouhr, on le fehra mâhrcher dhroit ce pays, t’as qu’à mâhrcher avec nous à fond et t’en es.
    Sûhr. (Parfois, la nuit, le sommeil ne vient pas, la lourde et lascive rêverie, le choc rapide au cœur.) Je juhre que je vas éclater si on… si on demâhrre pas.
    Mais...
    La bonne amie enfin, les hormones qui ne tournent plus au vinaigre.
    Tu sais, dit Gallagher à Mary, t’es vraiment une fille épatante, je… je me sens tout chose quand je te parle.
    C’est une chic nuit, Roy. (Regardant par-delà la baie, quêtant les lumières du port de Boston qui scintillent comme des constellations d’étoiles dans le ciel incertain. Elle prend une poignée de sable, le fait couler sur sa chaussure, ses cheveux semblent d’or dans la lueur du feu de camp. Sa face longue et mince, tachée de son et triste, paraît plaisante, presque jolie.)
    Te veux que je grille une saucisse ?
    Non, restons là et parlons, Roy.
    Autour d’eux les couples avec lesquels ils sont venus ont déserté le feu, ils poussent de petits rires dans les recoins ombreux de la plage. Feignant la frayeur, une fille pousse un cri qui le fait sursauter : mal à l’aise, il pense qu’il entend le clapoteux, le liquide bruit de l’amour.
    Si, c’est une chic nuit, répète-t-il. Il se demande s’il peut lui faire l’amour, et cela le rend timide tout à coup. (Elle est pas comme ça, elle est pure, une fille qu’a de la religion.) Il se sent coupable de la désirer.
    Y a des tas de choses dont je voudrais parler avec toi.
    Bien sûr, Roy.
    Eh bien, tu sais, ça fait deux mois qu’on sort ensemble, tu sais, qu’est-ce que tu penses de moi ? La crudité de sa question le fait rougir, et aussi cette part de lui-même-qui espère la possession. physique. (Les petits rires, sur la plage, deviennent plus forts.) Je veux dire est-ce que je te plais ?
    Je pense que t’es vraiment chic, Roy, tu sais t’es bien élevé, t’es pas grossier comme les autres garçons.
    Oh ! sûr. Il est désappointé, vaguement humilié, et tout de même un peu flatté. J’ai des idées, moi.
    Je sais, t’as toujours l’air de penser, tu sais, Roy, je sais jamais ce que t’as derrière la tête et je voudrais savoir parce que je pense que t’es différent.
    Comment ça ?
    Eh bien, t’es timide, je veux dire pas timide mais gentil.
    Tu devrais m’entendre quand je parle aux gars. (Ils rient.)
    Oh ! je crois que t’es le même quand t’es avec eux, tu deviens pas un autre. (Sa main se pose distraitement sur le genou de Gallagher, et elle la retire avec embarras.) J’aimerais c [ue t’ailles plus souvent à l’église.
    J’y vas régulièrement.
    Oui, mais y a quelque chose qui te tourmente, je me demande qu’est-ce que c’est, t’es énigmatique.
    Oui ? Gela lui plaît.
    Roy, tu semblés toujours si en colère contre quelque chose, ça me tracasse. Mon père a parlé de toi, il a dit que t’es dans les Chrétiens Unis, je comprends rien à la politique mais je connais l’un d’eux, Jackie Evans, l’était un mauvais garçon.
    Eh, c’est un bon type, y a que je me fais du souci à cause du club, tu sais ils m’ont mis sur la sellette, mais c’est rien de grave.
    Je voudrais pas que t’as des ennuis.
    Pourquoi ?
    (Elle le dévisage d’un regard calme et passif. Cette fois elle pose sa main sur son bras.) Tu sais bien pourquoi, Roy.
    Sa gorge se contracte et un ardent désir lui oppresse la poitrine. Il frissonne en entendant de nouveau le rire des filles. C’est épatant d’être ici, à City Point, dit-il. (La lourde et lascive rêverie, la nuit,

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