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Les Origines et la Jeunesse de Lamartine 1790-1812

Les Origines et la Jeunesse de Lamartine 1790-1812

Titel: Les Origines et la Jeunesse de Lamartine 1790-1812 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre De Lacretelle
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[Pierre Béquet, né à Paris le 9 janvier 1771, prêtre en 1799, mort à Toulouse en 1849.] qui fut le véritable professeur de Lamartine, puisque le jeune homme suivit ses cours de belles-lettres de 1803 à la fin de 1807. Ici encore même absence de détails chez Lamartine : un portrait vague et un peu fade dont on ne peut tirer rien de bien précis : «Prêtre de bonne compagnie et d'estimable caractère,... regard fin et doux, parler gracieux ;... ses corrections étaient celles d'une mère...» : Mais aucun de ces traits vivants et que l'on devine exacts par lesquels il peignait en peu de mots ceux qui jouèrent un rôle dans sa jeunesse, comme l'oncle de Montceau ou le bon M. de Valmont. C'est que la véritable influence de Belley ne fut pas celle de l'éducation qu'il y reçut : les Pères de la Foi ne vivaient pas dans sa mémoire comme personnalités, et leur souvenir se confondait en lui avec celui des heures d'extase religieuse et de quiétude qu'il connut au collège.
Lamartine entra à Belley le 27 octobre 1803 et en sortit définitivement, le 17 janvier 1808. Comme il soutint sa thèse de philosophie en septembre 1807, on peut en déduire qu'il débuta par la troisième (novembre 1803-septembre 1804), fit sa seconde de 1804 à 1805, et sa rhétorique de 1805 à 1806. Quant au premier trimestre de l'année scolaire 1807-1808, on ne sait trop ce qu'il devait y travailler : peut-être quelques études préparatoires de droit et de mathématiques.
Il est difficile, dans les souvenirs de Lamartine sur Belley, de faire la part de l'imagination et celle de la réalité.
    Là, plus peut-être que partout ailleurs, on sent l'idéalisation constante des hommes, des lieux et des choses. Aucun détail sur ses classes, mais de curieuses généralisations sur son état d'âme et, pourrait-on dire, sur l'atmosphère de Belley ; précieux document psychologique dont nous essayerons plus loin de fixer la valeur et la portée. Aussi les seules précisions que nous puissions rencontrer sur les études de Belley, puisque la Correspondance ne commence qu'en 1806 et ne comprend d'ailleurs que quelques lettres de vacances, sont empruntées au Journal intime où Mme de Lamartine a transcrit soigneusement les nouvelles et les bulletins.
Les premiers temps furent pénibles et la mère n'enregistre guère que des doléances dont elle s'émeut. Visiblement l'enfant était dépaysé et cela tendrait peut-être à confirmer ce qu'il a raconté : les pères, paraît-il, «l'essayèrent» de classe en classe pour connaître sa véritable force ; mais il était difficile de le mesurer au juste, «la raison était précoce, l'attention inégale». Finalement on le fixa en troisième, «cette classe indécise où l'on peut être encore un enfant dans l'étude des langues et un homme de goût dans la rhétorique».
Il ne semble, d'ailleurs, pas qu'il ait fait grand chose de bon cette année-là. Au début de mai, il entra à l'infirmerie avec une forte fièvre, puis ce furent des maux de tête qui d'après les pères arrêtèrent ses études et les inquiétèrent même un moment. À la fin d'août, la pauvre mère n'y tint plus et partit pour Belley chercher son fils. «J'ai revu mon Alphonse, écrit-elle ; il était dans la cour du collège quand je suis arrivé ; il a été fort saisi en me voyant et est demeuré si pâle que cela m'a bien inquiétée.»
    Sa santé était toujours mauvaise ; une croissance trop rapide l'avait beaucoup affaibli et ses douleurs de tête étaient encore violentes.
La veille du départ, elle assista à la distribution des prix, le cœur un peu gros, car son fils n'eut que deux accessits ; elle se consola pendant la petite comédie qui termina la cérémonie, où il joua le rôle d'un avocat, dont il se tira «fort bien». Puis elle causa avec ses professeurs, et le résultat de cette conversation fut «tout à fait satisfaisant» ; on reprochait à l'enfant un peu de légèreté, mais tous l'aimaient, et l'on était «assez content» de ses études.
Le 6 septembre, tous deux quittèrent Belley après un dîner très gai à l'auberge en compagnie de deux amis que Mme de Lamartine ne nomme point, mais qui doivent être Virieu et Guichard [Aymon de Virieu, Prosper Guichard de Bienassis et Louis de Vignet seront l'objet d'un chapitre spécial dans notre second volume sur la jeunesse de Lamartine qui comprendra les années 1813-1820.
]. Le 18, ils étaient à Saint-Point où les vacances

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