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Les panzers de la mort

Les panzers de la mort

Titel: Les panzers de la mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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moins possible pour hâter la fin de cette satanée guerre.
    A cette époque-là, ce genre de gens était malheureusement une minorité. Quand tout fut fini, ils se révélèrent légion et tout le monde déclara avoir été l’adversaire d’Hitler. Ainsi va la vie !
    Quant à notre comportement, c’était une sorte d’antidote contre le désespoir. Abuser de la vie, car demain nous mourrons ; le faire violemment, sauvagement et surtout ne pas penser ! Nous étions des soldats, mais pas des soldats comme les autres, des durs, avec déjà la corde au cou. Le bourreau n’aurait eu qu’à tirer. Des apaches, des gens de rien, dans l’esprit de 70 millions de Germains. En tout homme, nous voyions d’abord un gredin, du moins jusqu’à preuve du contraire, mais cette preuve n’était certes pas facile à donner. Tous ceux qui n’étaient pas des nôtres étaient des ennemis ; leur vie et leur mort comptaient pour zéro. L’alcool, les femmes, l’opium, tout y passait le lieu de nos amours ? Parfois une guérite, ou un fossé ! Les toilettes même ne nous rebutaient pas !
    Nous avions vu mourir des gens par milliers, tués, fusillés, décapités, pendus ; nous avions été des bourreaux en service commande et sous nos balles, des femmes et des hommes avaient rougi le sable de leur sang. Sous nos yeux, des légions sans nombre étaient tombées dans les steppes, russes, au Caucase, ou bien s’étaient englouties dans les marais de la Russie blanche. Oui, ce que nous avions vu aurait pu faire pleurer des pierres, mais s’il arrivait qu’un de nous pleurât, c’était sûrement des larmes d’ivrogne ! Nous portions le sceau de la mort, nous étions même déjà morts, mais nous n’en parlions jamais.
    C’était une après-midi de cantine. Nous adressions aux trois serveuses des plaisanteries obscènes.
    – Toi, Eva ! criait Porta à une fille d’un type super-germanique, t’as pas envie de faire des galipettes sur le dos ?
    Pas de réponse, mais un geste offensé de la nuque blonde.
    – Crois-moi, ma jolie, essayer Porta c’est l’adopter. Tu le suivrais après jusqu’au front.
    – Vous partez bientôt pour le front ? demanda-t-elle curieuse.
    – M’a pas dit. Mais on ne se sait jamais avec « Cul botté ». Viens que je te cause un peu. Je vais te montrer des trucs, ma fille, que t’en seras baba !
    – Ça ne m’intéresse pas, voyou ! dit la jeune serveuse.
    Porta éclata de rire : – Mince alors, Mademoiselle est pour femmes ? Moi, ça ne me dérange pas. Même qu’un jour, une qui avait ces goûts-là m’a trouvé plus chouette que toutes ses fiancées ! Ça va ? On se retrouve à la Vache Rousse à 19 heures. Et mets des dessous coquins ! J’aime ça. Remarque, c’est pas pour en faire collection comme le lieutenant Britt qui y colle des étiquettes, même qu’on peut toujours savoir d’où qu’ils viennent ! Sers-moi une bière mignonne.
    La serveuse cramoisie, allongea une gifle à Porta et menaça :
    – Je porterai plainte !
    – Alors, viens, chez moi, s’esclaffa Porta, les plaintes ça me connaît !
    A cet instant, un des pires bagarreurs du 6 e commando, le dénommé Petit-Frère, joua des coudes et arriva jusqu’à nous.
    – De la bière, commanda-t-il, cinq chopes en même temps. – Il se tourna vers un petit type balafré qui buvait seul dans un coin : – Tu paieras ma bière, copain, ou t’auras un pain sur la gueule !
    – Je ne pense pas que ce soit à moi que vous parliez ? rétorqua le petit type, avec une expression si drôle que tout le monde. partit d’un éclat de rire. Petit-Frère regarda l’homme et dit d’un air avantageux :
    – A toi-même, morveux ! – Il tourna les talons avec ses cinq chopes dans ses grandes mains et jeta à la servante : – Ce fœtus a eu la permission de payer ma bière.
    Silence. Le petit balafré vida son demi, lécha la mousse autour de ses lèvres et s’essuya la bouche d’un revers de la main.
    – Est-ce toi qu’on appelle Petit-Frère ? demanda-t-Il au gorille de deux mètres de haut qui s’asseyait à une table.
    – Paye et ferme-la ! fut la réponse.
    – Je paierai ma propre bière, mais je ne paie pas à boire aux pourceaux. Tu devrais rentrer à ton étable. C’est pas croyable ce que tu ressembles à un cochon !
    Petit-Frère sursauta comme frappé de la foudre et laissa tomber ses cinq chopes qui s’écrasèrent bruyamment sur le sol. En deux enjambées

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