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Les panzers de la mort

Les panzers de la mort

Titel: Les panzers de la mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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gratter sa poitrine pouilleuse.
    – Attends voir, frère, on va encore se fourrer dans la gueule à Ivan !
    Munis de nos armes et du barda d’attaque, nous suivîmes Alte qui nous fit repérer le terrain, vers l’endroit où tiraient les mitrailleuses lourdes.
    – A trois travers de doigt, sur la gauche de ce buisson, vous pouvez vous planquer et voir le blanc des yeux d’Ivan. Mais attention ! Pas un bruit et revenez quand Il fera noir. Le lieutenant-colonel Hinka pense qu’Ivan nous prépare un tour de cochon, et la seule façon de le savoir c’est d’envoyer un poste d’écoute.
    – Et il faut que ça soit nous, tes meilleurs copains, sous-off dégueulasse ! Comme si ça manquait d’aspirants à la Croix de fer, dit Porta indigné.
    Le capitaine von Barring et le lieutenant Halter sortirent de l’ombre et nous donnèrent les derniers détails.
    – Attention, les gars, pas d’imprudence, les armes au cran d’arrêt. On ne tire qu’à la dernière extrémité.
    Nous fourrâmes les couteaux de tranchée dans les tiges des bottes, les grenades à main dans nos poches et les mitraillettes dans nos ceinturons de façon à les empêcher de cliqueter. Von Barring, sidéré devant le haut de forme de Porta, s’exclama :
    – Tu ne vas pas y aller comme ça ?
    – C’est ma mascotte, mon capitaine, Rigola Porta, et il rejoignit le petit légionnaire. -
    Nous rampions sur le terrain défoncé et marécageux, souples comme des chats pour nous glisser sous les barbelés. Pas un bruit ne rompait le Silence de la nuit menaçante, que seule, la lune éclairait par moment dans les intervalles des nuages poussés par le vent. Le dernier, j’atteignis le buisson. Kalb avait un doigt sur la bouche et j’eus un choc en apercevant à dix mètres de nous les positions avancées russes ; deux servants et une mitrailleuse lourde. Silencieusement nous déposâmes nos armes, et, recouverts de nos tapis de camouflage, nous ne fîmes qu’un avec la terre.
    Les Russes étaient si près qu’on pouvait les entendre se disputer et s’injurier, à croire que Petit-Frère était parmi eux, et ils finirent par se colleter jusqu’à l’arrivée d’un supérieur qui les sépara en hurlant. Pendant deux heures, immobiles comme des cadavres, nous restâmes à l’écoute, Porta sortit sa gourde dont la vodka nous réchauffa un peu.
    A un moment, quelques officiers entourant un commandant d’Etat-major général qui semblait en inspection, s’arrêtèrent à quelques pas de nous et se mirent à bavarder ; les mains crispées sur nos armes, nous vîmes le commandant aller jusqu’aux mitrailleuses qui envoyèrent quelques rafales sur les positions allemandes, lesquelles répondirent aussitôt. L’officier se mit à rire et dit quelque chose qui signifiait que « ces chiens de nazis en prendraient bientôt pour leur grade.  A la nuit tombante, au moment où nous nous apprêtions à rentrer, une voix ennemie parvient jusqu’à nous.
    – Pas moyen d’établir le contact avec le bataillon. La tranchée de communication est inondée et le fleuve déborde ; on va être noyé dans nos trous pendant que les Fritz sont au sec, là-haut, mais quand…
    La voix sonore, chargée de menaces, s’éloigna dans la nuit. Comme nous n’avions plus rien à faire nous regagnâmes nos positions, mais pendant quatre jours, Il fallut retourner près du buisson. En vain. Von Barring réfléchissait au moyen de faire quelques prisonniers, lorsqu’on apprit qu’une de nos patrouilles était tombée sur un fil téléphonique ennemi. Deux jours se passèrent encore, léthargiques, à guetter des conversations insipides et des potins qui distrayaient les téléphonistes, quand, soudain, nous nous réveillâmes : Porta me jeta l’autre écouteur, où j’entendis une voix rude :
    – Comment ça va chez vous, Georges ?
    – C’est le diable ! On est dans une merde…, – Suivirent des jurons et des plaisanteries obscènes.
    – Voulez-vous de la vodka pour vous soutenir le moral ?
    – Non merci, inutile, on file ce soir vous rejoindre !
    Etonné, le premier Russe demanda : – Comment ça ?
    Le second se mit à rire : – Demain à 11 heures 30, on fait sauter les Fritz… Toute la colline foutue en l’air ! Un beau feu d’artifice pour cette vermine verte.
    La nouvelle fut transmise en vitesse, comme bien l’on pense, et nous reçûmes tous les renforts que l’on put ramasser, mais ce n’était pas grand

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