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Les panzers de la mort

Les panzers de la mort

Titel: Les panzers de la mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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enfants dit-il à quelques grenadiers de blinde accroupis sous un arbre. Je vous annonce que Joseph Porta, tueur payé par l’Etat, est de retour à la boucherie de l’est.
    – Faites attention aux ruines, là à cinquante mètres, prévint un des grenadiers, Ils peuvent vous voir. Quand vous aurez passé la tranchée, Il y a une hauteur et, dessus, un Russe mort. Planquez-vous bien ! Ivan tire sur lui à la mitrailleuse. On a perdu huit hommes, là, hier, et sûrement qu’il y a des croix de bois pour vous !
    – T’es consolant, dit fraîchement Porta.
    Pluto et le petit légionnaire discutaient : – Ça commence à sentir le cadavre, disait Kalb. Ça me rappelle le Maroc, mais là, ça schlingue plus fort.
    – Attends un peu, arabe à la manque, dit Pluto, que tu reçoives le jus vert d’un macchabée d’ici ! Tu en baveras de regret de ton Maroc, je te le promets.
    : – Peuh… répartit Kalb en Riant, si tu crois que ça m’impressionne tes Ivans ! J’ai eu la Croix de guerre avec quatre palmes et trois étoiles, entre le Rif et l’Indochine, comme j’ai l’honneur de te le dire.
    – Quand même tu en aurais une palmeraie, tu péteras de peur quand Ivan s’y mettra ! Attends voir les Sibériens, qu’ils jouent au tennis avec ta tête !
    – A voir, dit le petit légionnaire, Inch’Allah ! On tire pas mal non plus et on joue aussi du couteau à Berlin Moabitt.
    – Pourvu que vous ne vous mettiez pas à gagner la guerre, tout le reste vous est permis, ironisa Alte.
    La compagnie glissait et dérapait dans le sentier boueux qui longeait les ruines d’un kolkhose ; venait ensuite une tranchée dont la fin s’effondrait et qui précédait une petite éminence où gisait le Russe mort.
    Il était là depuis longtemps et puait ferme ; de chaque côté, un marais ôtait toute possibilité d’éviter la colline, au sommet de laquelle le cadavre offrait seul un minimum de couverture.
    Von Barring dit à voix basse : – Il faut passer en vitesse. Un à la fois, planquez-vous derrière l’Ivan mort. Il y a une mitrailleuse lourde juste devant nous, ~sur la gauche. Celui qui se fait voir est foutu.
    De la colonne ne montait plus le moindre bruit, nous étions des bêtes sauvages à l’affût, silencieuses comme la nuit. Porta se ramassa au coin de la tranchée, son mégot éteint à la bouche et épaula son fusil à jumelles. Le petit légionnaire, attaché comme un chien ail grand gavroche roux, avait son fusil-mitrailleur à la hanche, le Cran de sûreté ôté, prêt à faire feu.
    Les premiers étaient passés sans encombre, lorsqu’une fusée éclairante s’éleva en plein sur nos têtes et inonda le terrain d’une lumière aveuglante. Derrière le mort, une recrue s’écrasait désespérément.
    – Bon Dieu ! jura Alte à voix basse, on va recevoir toute la sauce. Ivan a dû flairer quelque chose.
    A peine avait-il parlé que l’orage Creva. Le cadavre, pilonné par la grosse mitrailleuse, tressautait comme s’il était redevenu vivant. Le jeune type qui se cachait derrière, fut atteint, bondit en l’air en criant « Au secours ! au secours ! », tournoya et disparut en gargouillant dans le marais.
    Nous nous collâmes au mur de la tranchée pendant que les grenades nous éclaboussaient de terre, ces petites grenades diaboliques que l’on entend seulement lorsqu’elles vous pètent sous le nez ! Rusch-ram-rusch-ram… ! D’autres mitrailleuses s’y mettaient.
    – Du calme, du calme, ne tirez pas, disait la voix paisible de von Barring dans l’obscurité. Il rampait le long de la compagnie.
    Ça dura une heure ou dix minutes, on ne sait, puis tout s’arrêta, et nous nous remîmes en marche vers le cadavre en uniforme brun. Alte me frappa sur l’épaule : c’était mon tour.
    Allongé près du mort, je manquai vomir… Il était enflé, énorme, avec un jus verdâtre qui lui coulait du nez et de la bouche comme une fontaine, une odeur atroce. Peu après, Porta et le légionnaire sautèrent enfin dans la tranchée.
    – Belle soupe de macchabée, hein ? quel nom français ou arabe tu lui donnes, dit en Riant Porta à Kalb.
    – Va faire un tour de douze ans à la Légion, rétorqua le petit, tu le sauras.
    – Tu en savais du français, avant d’y entrer, chez ces promeneurs du désert ?
    – Oui, malheureusement, un mot, mais je ne savais pas ce que ça voulait dire. C’était « cochon » ; alors, quand un jour je l’ai sorti tout fier

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