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Les panzers de la mort

Les panzers de la mort

Titel: Les panzers de la mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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dans la nuit. Peu à peu, Alte se mit à obliquer vers le milieu de la route, mais une voix hurla : – Serrez à droite ! Serrez à droite !
    Nous bondîmes sur la droite au moment où les colonnes blindées arrivaient en grondant. Une voiture ralentit et une silhouette se pencha pour nous engueuler. Fous d’angoisse, nous retenions notre respiration, mais Dieu merci, la voiture redémarra en nous couvrant d’une gerbe de boue. Alte reprit le côté gauche de la route, et peu après, nous sautions dans le fourré. Porta se tapait sur les cuisses.
    – Elle est bien bonne ! Se faire engueuler par un officier russe parce qu’on ne tient pas sa droite ! Il en ferait dans sa culotte s’il savait à qui Il a parlé !
    – Rigole pas trop tôt, dit Bauer, on n’en est pas encore sorti. Quelle distance pour Orcha ?
    – 75 kilomètres, mais avec les marais et la forêt à passer, ça en vaut 2oo sur la route.
    A l’aube nous avions atteint le marais qui paraissait ne pas avoir de fin, et nous nous jetâmes épuisés dans la boue, indifférents à la dispute furieuse qui éclatait entre Pluto et le S. S.
    – Raclure de nazi ! Criait Pluto, nettoie mes bottes ou je t’étrangle !
    Le S. S. bondit sur Pluto et d’un coup de dent rouvrit la cicatrice que le grand docker avait à la place de son oreille amputée. Petit-Frère abattit le S. S. d’un coup du chargeur de sa mitraillette et l’homme roula dans la boue le crâne sanglant. Quand vint l’ordre de départ, quelqu’un demanda ce qu’il fallait faire du S. S. inanimé.
    – Laisse-le pourrir ! Ricana Porta.
    Nous entrâmes dans le marais. Toute la journée Il fallut avancer, parfois avec de l’eau jusqu’aux épaules. Une recrue de 18 ans, qui voulait sauter d’un îlot à un autre, manqua son coup et s’engloutit avec un grand cri dans la boue mouvante. Des bulles montèrent à la surface de l’endroit où le soldat avait disparu. En fin d’après-midi, le sol se retrouva à peu près ferme sous nos pieds, mais Porta buta sur un obstacle et, le lance-flamme projeté au loin s’enfonça lui aussi dans la vase, sous une bordée de jurons. Alte donna l’ordre de repos. Morts de fatigue, grognons, nous tombâmes dans un sommeil quasi léthargique, pendant que les traînards de la section, épuisés et boitillants, nous rejoignaient peu à peu.
    La halte durait depuis deux heures environ, lorsque Porta bondit soudain sur ses pieds et saisit son fusil-mitrailleur. Deux Silhouettes apparurent entre les arbres et, à notre stupéfaction nous reconnûmes le S. S. et Krosnika. Tout le monde se recoucha, mais la voix de Stege retentit menaçante dans l’obscurité.
    – Ce n’est pas toi qui avais le lance-grenades ?
    Krosnika respirait avec oppression. – Tu as entendu ? siffla Pluto, qu’as-tu fait du lance-grenades ?
    – Est-ce que ça te regarde ? interrompit le feldwebel de Torgau, ce n’est pas toi le chef de section.
    – Reste tranquille, Pluto, cria Alte sèchement. Je ne tolère plus aucune bagarre. Quant à toi, Krosnika, ne reviens ici qu’avec le lance-grenades.
    Muet, Krosnika se leva et le bruit de ses pas s’éteignit dans la nuit – Nous ne le reverrons jamais, chuchota Bauer. Personne ne répondit.
    Trois heures plus tard, Alte se leva et donna l’ordre de départ. Les bottes crissaient, les cuirs écorchaient la peau. On se débarrassa des casques puis des masques à gaz et peu après des étuis. Le sommet d’une colline nous découvrit l’immense étendue verte. La forêt, toujours la forêt, un véritable océan de verdure ! Encore une pause d’une demi-heure et en route ! Nous nous frayions un chemin dans les fourrés inextricables à coups de pelle et de hache. Le peu de ravitaillement que nous avions emporté était dévoré depuis longtemps. Tenaillés par la faim, brûlés de soif, aigris, de violentes altercations s’élevaient à propos de Rien. Seul, Alte conservait tout son calme. De temps en temps, Il contrôlait la carte et la boussole. Porta tua un renard et un grand lièvre qui furent mangés crus parce que le moindre feu nous eut trahi ; le renard fut frotté d’ail pour atténuer l’horrible odeur, après quoi les fourmis n’auraient pas nettoyé ses os mieux que nous ne l’avions fait.
    On houspilla les traînards pour les forcer à suivre, puis nous repartîmes sans nous retourner vers les camarades sanglotant qui gisaient à bout de forces, implorant encore quelques instants de

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