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Les pièges du désir

Les pièges du désir

Titel: Les pièges du désir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diane Gaston
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avec laquelle Jack Vernon avait éveillé sa sensualité avait quelque chose de déstabilisant. Si elle avait appris quelque chose de son premier amant, c’était que ses sens n’étaient pas les meilleurs juges pour évaluer le caractère d’un homme. 
    Elle ôta son manteau, qu’elle jeta sur une chaise. Jack enleva son chapeau, mais garda sa cape sur les épaules. 
    – Où est votre exemplaire ? 
    – Là, sur la table. 
    Elle retira ses gants et lui désigna un guéridon près de la fenêtre. Il prit le petit volume relié de cuir. 
    – Je l’aurai lu d’ici demain. 
    Il ouvrit le livre et le feuilleta un instant, puis le referma d’un geste brusque avant de le glisser dans sa poche. 
    Ariana le regarda, intriguée. Quel passage avait bien pu le choquer ? Ce vers d’Antoine, peut-être ? –  Pas une minute de nos vies ne devrait s’écouler sans plaisir…  
    En tout cas, il ne semblait pas retirer le moindre plaisir de sa compagnie ! 
    – Il faut que je retourne à mon atelier, dit-il d’un ton rogue. 
    Elle demeura près du seuil, immobile. 
    – A quelle heure dois-je venir poser demain ? 
    – A la même heure, si cela vous convient. 
    – Très bien. A demain alors. 
    Il se dirigea vers la porte et elle lui saisit la main au moment où il passait devant elle. 
    – Puisque nous sommes appelés à partager quelques moments, je voudrais que ce soit du moins agréable. Nous avons été amis au début. Ne pouvons-nous continuer à l’être ? 
    Elle lut de nouveau cette mystérieuse détresse dans ses prunelles dorées. Qu’est-ce qui le tourmentait ainsi ? 
    – A demain, miss Blane. 
    Elle lâcha sa main et il se hâta de sortir. Debout sur le palier, elle le vit descendre l’escalier et franchir la porte d’entrée, sans même prendre le temps de remettre son chapeau et ses gants. 
    ***
    Jack regagna Adam Street, partagé entre deux sentiments contradictoires – la joie inattendue de revoir Ariana et la douleur de savoir que c’était elle, l’actrice de Tranville. 
    La tête baissée, il luttait contre la bise aigre qui soufflait de la rivière. Que Tranville ait choisi une comédienne assez jeune pour être sa fille aggravait encore les choses à ses yeux. 
    Au lieu de rentrer directement à l’atelier, il s’arrêta chez sa mère. Il la trouva seule dans le salon, occupée à coudre près de la fenêtre. 
    Elle leva les yeux à son entrée. 
    – Jack ! Te revoilà ? 
    Il promena un regard circulaire sur la pièce. 
    – Où est Nancy ? 
    – Elle est allée au marché avec la servante. 
    Mary eut un mince sourire. 
    – Je crains qu’elle ne s’ennuie entre ces quatre murs. Elle saisit toutes les occasions de prendre l’air. 
    Il ne répondit pas, le regard obstinément fixé sur le tapis. 
    – Assieds-toi donc, Jack ! Et dis-moi pourquoi tu es revenu. 
    Jack s’approcha de la cheminée et déplaça machinalement l’une des statuettes qui encadraient la pendule de porcelaine sur le manteau. 
    Puis il tourna enfin les yeux vers sa mère. 
    – Tranville vous a-t–il dit que cette actrice est presque aussi jeune que Nancy ? 
    Elle piqua son aiguille dans son ouvrage. 
    – Cela ne me regarde pas. Et ce n’est pas non plus ton affaire, Jack. 
    – Pas mon affaire ! 
    Il arpenta un instant le salon puis revint se placer devant elle. 
    – Je ne peux croire que cela vous laisse insensible ! Comment avez-vous pu insister pour que je peigne ce portrait ? 
    Une ombre de souffrance nuança le regard de Mary. 
    – C’était ce qu’il voulait. 
    Jack s’empourpra de colère. 
    – Vous n’avez pas à faire ce qu’il veut, mère ! La façon dont il vous traite est abominable. 
    Elle le considéra d’un air sévère. 
    – C’est ton opinion. Ce que je sais, moi, c’est qu’il m’a permis de vivre dans le confort, d’élever mes enfants et de leur donner une éducation, un avenir. 
    Jack eut un rire sarcastique. 
    – J’ai des doutes sur le genre d’avenir qu’il a légué à Nancy, mère. Mais sans même parler de cela, ne lui avez-vous pas amplement payé ce qu’il vous a donné ? 
    Elle se contenta de tirer son aiguille sans répondre. Il s’approcha de son fauteuil et s’accroupit pour la regarder dans les yeux. 
    – Mère, je vais gagner ma vie en tant qu’artiste. J’obtiendrai d’autres commandes. Si nous économisons un peu, j’aurai assez pour vous faire vivre, Nancy

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