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Les pièges du désir

Les pièges du désir

Titel: Les pièges du désir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diane Gaston
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serai ravi de vous escorter chez lui. 
    – Où habite-t–il ? 
    – Au coin d’Adam Street et d’Adelphi. 
    C’était seulement à quelques rues de là. Une adresse convenable, dans un quartier tout proche. 
    – Puis-je savoir comment il s’appelle ? 
    – Jack Vernon. 
    Elle le regarda, stupéfaite. 
    – Jack… Vernon ? 
    Tranville s’excusa. 
    – Il n’est pas aussi connu que Lawrence ou Westall, bien entendu. Mais il a exposé des toiles à l’Académie Royale, à ce qu’on m’a dit. 
    Somerset House ! Les souvenirs affluaient en elle. Son admiration pour Vernon lui avait été un prétexte pour aborder ce grand jeune homme solitaire dont l’expression tourmentée l’avait littéralement fascinée. Malheureusement, elle n’avait jamais appris son nom. 
    Mais à quoi bon regretter ce qui appartenait déjà au passé ? Le grand jeune homme avait disparu de sa vie. En revanche, on lui donnait à présent l’occasion de rencontrer l’artiste et d’obtenir un portrait de lui. 
    – Très bien, milord, je me rendrai chez lui. Mais ne prenez pas la peine de m’accompagner. C’est si près ! Dites-moi seulement l’adresse exacte et l’heure à laquelle le peintre m’attend. 
    Il fit la moue. 
    – Mais ce sera une joie pour moi de… 
    Elle balaya l’offre de la main. 
    – Non, non, c’est inutile. Il fait jour, les rues sont pleines de monde. Il ne peut rien m’arriver. 
    – Je me permets d’insister, mademoiselle Blane. 
    Elle arqua les sourcils. 
    – Est-ce une condition du marché ? Parce que si tel est le cas, je me verrai dans l’obligation de refuser. 
    – Non, bien sûr, répondit-il en hâte. 
    – Très bien. Alors dites-moi à quelle heure je dois me rendre à l’atelier. 
    ***
    Une heure plus tard, Ariana se retrouvait devant la porte de M. Vernon, le cœur battant d’anticipation. Elle jeta un dernier regard sur sa toilette, brossa son manteau du revers de la main, tira sur ses gants et redressa son chapeau. Puis elle prit une brève inspiration et frappa. 
    La porte s’ouvrit presque immédiatement. 
    Debout dans l’embrasure, se tenait le beau gentleman qu’elle avait rencontré à Somerset House – celui-là même qu’elle avait cru ne jamais revoir qu’en rêve. 
    – Vous ? Je… j’ai rendez-vous avec M. Vernon. Pouvez-vous m’introduire auprès de lui, s’il vous plaît ? 
    Il semblait aussi surpris qu’elle et il lui fallut quelques secondes avant qu’il ne songe à s’écarter. Elle le frôla en passant et une excitation fébrile s’empara d’elle. Elle l’avait donc enfin retrouvé, l’homme qui l’avait tant intriguée à l’exposition d’été ! Il était plus grand encore que dans son souvenir, et en ce lieu tranquille, sa présence était bien plus imposante qu’au milieu du hall d’exposition bondé. Dans la lumière qui pénétrait à flots par les fenêtres, son regard doré semblait comme hanté par des démons intimes. 
    – M. Vernon est-il là ? 
    Il referma lentement la porte derrière elle. 
    – Je suis Jack Vernon. 
    – Vous ? 
    Elle en eut le souffle coupé. 
    – Je… je ne m’attendais pas à votre visite, mademoiselle. 
    Il ne semblait pas particulièrement ravi de la voir, c’était un fait. Le déplaisir qu’elle lut sur ses traits la vexa. 
    – Excusez-moi. Lord Tranville m’avait pourtant dit que c’était l’heure à laquelle vous m’attendriez. 
    Il se raidit. 
    – Ah, Tranville… 
    Ariana, qui avait commencé à déboutonner son manteau, s’arrêta net. Elle n’était plus très sûre de devoir rester. 
    – Auriez-vous préféré qu’il m’accompagne ? 
    – Surtout pas. 
    Elle vit une flamme de colère s’allumer dans ses yeux et se campa devant lui, les mains sur les hanches. 
    – Monsieur Vernon, si vous ne voulez pas de moi ici, il serait peut-être plus simple de me le dire ! 
    Il passa une main dans son épaisse chevelure châtaine et un sourire contrit incurva ses lèvres. 
    – Tranville m’avait annoncé une actrice. Mais je ne savais pas qu’il s’agissait de vous. 
    – En ce cas, nous voilà aussi stupéfaits l’un que l’autre. 
    Les épaules de Vernon se détendirent légèrement. Il s’avança vers elle pour prendre son manteau et l’odeur très particulière qui émanait de lui vint chatouiller ses narines – un mélange étonnamment viril de savon à la bergamote, d’huile de lin et de

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