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Les pièges du désir

Les pièges du désir

Titel: Les pièges du désir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diane Gaston
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térébenthine. Troublant… 
    Vernon ne parut pas remarquer sa réaction. En fait, il semblait si totalement indifférent à elle qu’elle en aurait pleuré. 
    Pleurer pour un homme ! A quoi songeait-elle ? Cela ne lui était arrivé qu’une fois dans sa vie… 
    Vernon lui prit son manteau et le suspendit près de la porte. Il se mouvait avec cette élégance masculine qui l’avait attirée vers lui au premier regard, à Somerset House. Il était le seul homme qui ait su parler à ses sens depuis bien des années, et elle s’en étonnait encore. 
    – Eh bien, mademoiselle ? 
    Elle cacha ses pensées en promenant un regard sur l’atelier clair et bien rangé, où rien ne traînait en dehors d’une chemise tachée de peinture, sur le chevalet. Elle ôta son chapeau et ses gants, qu’elle posa sur une chaise. 
    Jack la regarda faire sans esquisser le moindre geste. Très bien, elle se chargerait de rompre la glace ! Elle s’avança vers lui et lui tendit la main. 
    – Je m’appelle Ariana Blane. 
    Il lui donna une poignée de main ferme, mais où l’on sentait encore une légère réticence. Elle fronça les sourcils. 
    – Pourquoi ne m’avez-vous pas dit ce jour-là que c’était vous, le peintre – que vous étiez Jack Vernon ? 
    Il détourna les yeux. 
    – J’ai voulu le faire, mais je n’en ai pas eu le temps. 
    Elle le menaça du doigt en s’efforçant de sourire. 
    – Allons donc ! Vous m’avez laissée jacasser un long moment sans me le dire ! 
    Il tourna vers elle ses yeux mordorés, au regard si intense. 
    – Je voulais savoir ce que vous pensiez vraiment de mes toiles. Vous n’auriez pas été aussi franche si vous aviez su que j’en étais l’auteur. 
    Elle éclata de rire. 
    – Oh, si, détrompez-vous ! Je n’hésite jamais à dire ce que je pense. 
    Pourquoi fallait-il qu’il prenne un air si renfrogné, quand ses propres sens semblaient chanter de plaisir ? Elle n’avait qu’une envie, sentir le toucher de sa main sur sa peau. Oui, c’était là le genre de désir qu’il éveillait en elle ! Pourtant, il semblait gêné par sa présence. Un embarras qu’elle n’avait pas remarqué lors de leur première rencontre, si fugitive et riche d’espérance. 
    Elle s’éclaircit la gorge. 
    – Que dois-je faire maintenant, monsieur Vernon ? C’est la première fois qu’on fait mon portrait. 
    Il se dirigea vers un beau fauteuil recouvert de brocart, qu’il tira pour elle. 
    – Installez-vous, miss Blane, je vous en prie. Je vais apporter du thé. 
    Elle s’assit et le regarda disparaître derrière un rideau qui masquait sans doute une petite cuisine. Il en revint quelques instants plus tard avec un plateau qu’il plaça devant elle, sur une table basse. 
    Elle posa la main sur son bras et le sentit tressaillir. 
    – Permettez-moi de verser le thé, murmura-t–elle, aussi sensible à leur proximité physique qu’il semblait l’être lui-même. Prenez-vous du lait et du sucre ? 
    Il se posa dans le fauteuil disposé de l’autre côté de la table et secoua la tête. 
    – Je me suis habitué à me passer des deux en Espagne. 
    – Vous avez fait la guerre ? s’enquit-elle en lui tendant sa tasse. 
    Il la regarda bien en face. 
    – Oui, dans l’infanterie. 
    – Je comprends maintenant pourquoi votre tableau avait tant d’authenticité, murmura-t–elle. 
    Il détourna les yeux et elle se servit elle-même, ajoutant un nuage de crème et un peu de sucre. Puis elle porta le breuvage à ses lèvres en coulant un regard vers lui. Lors de l’exposition, leur conversation avait été hautement stimulante, celle d’aujourd’hui l’attristait. 
    Elle reposa sa tasse sur la table. 
    – Bien… Comment allons-nous procéder pour le portrait ? 
    Il plissa le front. 
    – Cela dépend de ce que vous attendez exactement. 
    – Je n’en ai pas la moindre idée. Il y a une heure, je n’étais même pas au courant, figurez-vous. 
    Le visage de Vernon se rembrunit un peu plus. 
    – Et moi, j’en ai entendu parler ce matin pour la première fois. 
    – Lord Tranville a été vite en besogne… 
    Jack eut une exclamation de dégoût. 
    – Je ne m’attendais pas à ce que vous veniez seule, Miss Blane. Si vous le souhaitez, je demanderai à ma sœur d’assister aux séances. Elle habite à quelques portes d’ici. 
    Ariana le dévisagea, étonnée par la proposition. Comme si les actrices

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