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Les pièges du désir

Les pièges du désir

Titel: Les pièges du désir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diane Gaston
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mon petit cadeau ! 
    – Merci, Michael. C’est gentil à vous. 
    – Bah, cela me fait plaisir. 
    Ils continuèrent leur flânerie entre les éventaires de fruits et de légumes ; les maraîchers emmitouflés de laine exhalaient des buées. 
    – Merci aussi d’avoir bien voulu m’escorter, reprit Nancy. Il y a de quoi devenir folle à rester assise toute la journée dans le salon, pendant que maman tire l’aiguille. 
    – Là encore, tout le plaisir est pour moi ! 
    Elle soupira et son regard se fit songeur. 
    – Quelque chose vous préoccupe, observa-t–il. 
    – Moi ? 
    Elle tourna les yeux vers lui. Sans être tout à fait aussi grand que son frère ni aussi robuste, Michael était pour elle un ami sur qui elle savait pouvoir compter. Quelqu’un de perspicace, aussi. Peut-être un peu trop… 
    – Mais non, vous vous trompez. 
    Il entrelaça son bras au sien et la fixa de son regard bleu empreint de gentillesse. 
    – Vous croyez pouvoir me tromper ? 
    Elle aimait l’expression ouverte et enthousiaste de son visage. Mais elle n’était pas sûre de pouvoir exprimer ce qui la troublait. 
    – Seriez-vous inquiète pour votre mère ? 
    Elle s’écarta brusquement. 
    – Qu’est-ce qui vous fait penser cela ? 
    Il eut un sourire d’excuse. 
    – Une simple intuition… 
    Ils marchèrent un instant en silence, sans plus se toucher. Nancy s’arrêta devant un marchand de hérissons, animaux de compagnie très recherchés car ils mangeaient les insectes qui infestaient les maisons londoniennes. Elle se pencha et toucha le museau d’un bébé hérisson qui passait le nez entre les barreaux de sa cage. 
    Elle appréciait la discrétion de Michael. Il ne la pressait jamais de questions, comme le faisait parfois sa mère. Bien sûr, maman voulait toujours savoir ce qui la chagrinait. Mais cette fois, elle n’aurait pas pu se confier à elle. 
    Michael lui exprimait sa sympathie d’un simple sourire. Elle se redressa et, lui prenant le bras, se remit à marcher. 
    – Le problème, c’est que je ne suis pas certaine de ce qui me trouble… 
    Il se contenta de lui presser la main. Comme ils passaient devant l’étal d’une fleuriste, il s’arrêta pour lui acheter un petit bouquet de fleurs fraîches. Michael lui offrait toujours de menus présents. C’était son meilleur ami, le seul ami en fait qu’elle ait à Londres. Bien que leur relation se soit nouée seulement l’été précédent, il lui semblait le connaître depuis toujours. Et si tout de même elle essayait de lui dire… 
    – Que savez-vous au juste de ma famille, Michael ? 
    Il hésita un instant. 
    – Eh bien, je sais que votre père est mort quand vous étiez très jeune. Je sais que… 
    Il reprit sa respiration. 
    – J’ai grandi à Bath, vous le savez. Je n’ignore pas que lord Tranville a… soutenu votre famille. 
    Il avait dit cela sans réprobation et elle se sentit encouragée à poursuivre. 
    – Ma mère a eu grand tort d’accepter son aide. Mais je suis convaincue que c’est à cause de la grande passion qu’ils éprouvent l’un pour l’autre. 
    Elle lui jeta un coup d’œil. Allait-il se montrer aussi sceptique que Jack à ce sujet ? Or il paraissait seulement attentif. 
    – J’étais habituée à ce qu’il rende visite à ma mère de temps à autre. Mais hier soir… 
    Elle déglutit. 
    – Je crois qu’il a passé la nuit avec elle, car il était là pour le petit déjeuner. Cela m’a… perturbée. 
    – Vraiment ? 
    Elle s’arrêta pour le regarder en face. 
    – Vous vous rappelez, hier, quand nous l’avons aperçu avec cette jeune dame ? 
    Il acquiesça. 
    – Cette rencontre aussi m’a troublée, poursuivit-elle, la gorge serrée. C’était cette actrice, vous savez, celle qui joue Juliette. C’est elle que Jack est en train de peindre. 
    Michael parut surpris. 
    – Jack fait le portrait de miss Blane ? 
    – Oui. C’est lord Tranville qui en est le commanditaire. Je… je crains qu’elle n’ait des vues sur lui. 
    – Qu’est-ce qui vous fait penser cela ? 
    Le calme de Michael eut un effet apaisant sur elle. Elle eut un soupir. 
    – Oh, une impression… Quand j’ai dit que je l’avais vue avec lord Tranville, tout le monde a réagi bizarrement. Jack était là, et il s’est montré encore plus étrange que les autres. 
    Michael tendit la main vers elle et frôla sa joue pour en écarter une mèche de

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