Les pièges du désir
cheveux, qu’il repoussa derrière son oreille.
– Il doit y avoir une autre explication. Essayons de la découvrir !
Elle eut l’impression qu’on lui ôtait un énorme poids des épaules.
– Vous allez m’aider ?
Il la gratifia d’un sourire.
– Bien entendu !
– Hum, dites-moi, Michael, que faites-vous à 14 heures ?
***
Nancy et Michael frappèrent à la porte de l’atelier un peu avant l’heure du rendez-vous. Jack était encore en manches de chemise quand il leur ouvrit.
– J’espère que cela ne te dérange pas si j’ai amené Michael, s’excusa Nancy.
Elle franchit le seuil et ôta son manteau tandis que Jack serrait la main de son ami.
– Non, bien sûr. Pas de cours aujourd’hui, Mick ?
Michael posa le panier près de la porte.
– Je suis en vacances. C’est ainsi que j’ai pu conduire votre sœur au marché.
– Nous avons apporté des biscuits pour le thé, annonça Nancy, qui sortit une boîte en métal du panier et la tendit à son frère. Est-ce que je mets la bouilloire en route ?
Jack ne parut pas très enthousiaste.
– Oh ! Vous restez pour le thé ?
Nancy avait comploté la chose avec Michael. Prendre le thé avec miss Blane lui permettrait d’avoir plus de temps pour l’observer et juger de ses intentions.
– Oui. Nous pourrons mieux bavarder, dit-elle en se dirigeant vers la cuisine.
Jack lui emboîta le pas.
– Tu m’avais dit que tu voulais seulement rencontrer miss Blane !
Elle lui dédia un sourire enjôleur.
– Voyons, ce serait discourtois de ne pas parler un peu avec elle !
Michael se hâta de les rejoindre.
– Mon père vous envoie son affectueux souvenir à tous les deux. J’ai reçu une lettre de lui hier matin.
La diversion tombait à point et Nancy le remercia d’une œillade.
– Il va bien ? s’enquit Jack.
– Oh, oui, en pleine forme, assura Michael.
Il désigna une toile déployée sur le sol dans un châssis de bois.
– Avez-vous besoin d’aide pour cela ? J’ai l’habitude, avec mon père.
– Non, merci, j’ai fini. Il ne me reste plus qu’à nettoyer.
Jack alla chercher un balai et ôta les débris de tissu et de bois qui jonchaient le parquet.
Michael lui ôta la pelle à poussière des mains.
– Je m’en occupe. Y a-t–il une poubelle dehors ?
– Derrière la porte de la cuisine.
Jack redressa le châssis et l’appuya contre le mur. Michael quant à lui gagna la porte avec la pelle. Il frôla Nancy au passage.
– Est-ce que nous nous en tirons bien ? fit-il à voix basse.
– C’est parfait jusqu’à présent.
Elle passa la tête entre les deux pans du rideau.
– Je ne trouve que trois tasses !
– Regarde derrière les pots de pigment, repartit Jack.
La jeune fille fouilla dans le buffet et dénicha un autre mug, qu’elle posa sur le plateau.
– Miss Blane ne va pas tarder, je suppose ? Je peux déjà verser l’eau chaude.
– Hier, elle était à l’heure, marmonna Jack.
Il semblait grognon. Nancy refusa de se laisser démonter.
– Excuse-moi, je dois finir de m’habiller.
Il disparut dans sa chambre, et Michael rentra au même instant.
– Alors ? Nous restons pour le thé ?
Nancy eut un sourire de triomphe.
– Mais oui, ça a marché !
Elle apporta le plateau dans l’atelier.
– Aidez-moi à arranger les meubles, voulez-vous ?
Ils placèrent quatre chaises autour de la table à thé, aménageant ainsi un petit coin intime. Nancy disposa les fleurs que lui avait achetées Michael dans un vase, qu’elle plaça sur la table.
– Je les reprendrai plus tard. Merci de votre aide, Michael. Nous allons avoir un peu de temps pour la jauger.
Jack émergea de sa chambre en boutonnant sa veste.
– Vous ne pouvez pas rester longtemps, Nancy. J’ai du pain sur la planche.
Trois légers coups retentirent à la porte et Nancy sentit son cœur bondir dans sa poitrine.
– J’y vais !
Elle se précipita pour ouvrir, sans laisser à son frère le temps d’esquisser un geste. Mais la première personne qu’elle découvrit fut lord Tranville, qui se tenait sur le seuil avec miss Blane à son bras.
Nancy déglutit, la gorge nouée. La présence de Tranville semblait confirmer ses pires craintes.
– Milord…
– Nancy, ma chère !
Il la gratifia d’un baiser sur la joue et s’écarta pour
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