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Les pièges du désir

Les pièges du désir

Titel: Les pièges du désir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diane Gaston
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Nancy. 
    – Et les chapeaux… que pensez-vous des nouvelles créations ? 
    Nancy ignorait tout du dernier cri en matière de chapellerie. Mais elle ne tarit pas sur les différentes formes de capelines, jusqu’à ce que lord Tranville se lève enfin. 
    – Veuillez m’excuser, j’ai une affaire importante… 
    Il s’inclina devant Nancy et gratifia miss Blane d’une courbette plus appuyée. 
    Jack se leva, mais ne fit pas mine de le reconduire. Quant à miss Blane, elle continua à babiller sur les chapeaux et n’abandonna le sujet que lorsque la porte se fut refermée sur Tranville. 
    Elle sirota alors quelques gorgées de thé, puis coula un regard oblique à Jack. 
    – Avez-vous montré notre travail à votre sœur et à M. Harper ? 
    – Non, répondit-il, encore sous le coup de la colère. 
    – Faites-le, je vous en prie ! J’aimerais avoir leur opinion. 
    – Oh, oui, je voudrais bien les voir ! renchérit Nancy. 
    Jack fulminait encore. Les remarques de Tranville sur Nancy l’avaient mis hors de lui. L’homme décidément ne manquait pas d’audace. Prétendre qu’il avait un droit d’ingérence dans la vie de Nancy ! 
    Il se leva à contrecœur. 
    – Les dessins sont à côté. Je vais les chercher. 
    Les pensées se bousculaient dans sa tête, tandis qu’il ouvrait le coffre où il rangeait ses croquis. J’en découvrirai plus d’un qui la trouvera acceptable , avait dit Tranville. Il se rappela les hommes avec qui le général s’était lié à l’armée. Des individus dans son genre, plus intéressés par leur propre ambition que par le sort des hommes qui servaient sous leurs ordres. 
    Il choisit une dizaine de dessins parmi tous ceux qu’il avait esquissés la veille. En remettant le reste en place, il aperçut le coin d’une grande serviette en cuir qui dépassait d’une pile. Elle renfermait les croquis qu’il avait faits à la guerre. Ceux de Badajoz, en particulier… 
    Il ferma les yeux. Les images de la terrible nuit surgissaient dans sa mémoire, comme ils l’avaient fait avec tant d’intensité la veille. Edwin aurait mérité d’être châtié pour ce qu’il avait fait. Et Tranville, lui, méritait bien d’avoir un tel fils ! 
    Il claqua le couvercle du coffre. Deane, Landon et lui avaient choisi de se taire. Jack avait donné sa parole. 
    Pour la millième fois, il se demanda ce qu’il était advenu de la malheureuse Française et de son fils. Deane était-il parvenu à les mettre en sécurité ? Avaient-ils survécu à la guerre et revivaient-ils encore, comme lui, cette affreuse nuit dans leurs cauchemars ? 
    Chassant ces pensées de son esprit, il retourna dans l’atelier. Michael ôta le plateau du thé et les fleurs afin que Jack puisse poser les dessins sur la table. 
    Il les montra un à un et la conversation animée qui s’ensuivit le ramena dans le monde qui était son refuge. Celui de l’art. 
    – J’aime la silhouette étendue, dit Michael. La composition me plaît. Elle me rappelle les Vénus du Titien. 
    Miss Blane salua la remarque d’un petit rire. 
    – Monsieur Harper ! Ces peintures-là montrent Vénus dans le plus simple appareil ! J’en ai vu des gravures. 
    Michael rougit jusqu’aux oreilles. 
    – Je voulais parler de la pose, bien entendu… 
    Elle posa une main sur la sienne. 
    – Je n’en doute pas. 
    Et se tournant vers Jack : 
    – Vous rendez-vous compte ? On comparera peut-être votre tableau à un Titien ! 
    Il secoua la tête. 
    – Je doute que cela arrive un jour. 
    Il baissa les yeux vers le dessin d’Ariana allongée dans sa chaise longue. Le ciel lui pardonne, il était bel et bien en train de l’imaginer nue comme une Vénus de Titien ! 
    – Pourquoi donc ? Vous êtes assez bon peintre pour cela, affirma-t–elle. 
    Il releva la tête et leurs regards se fondirent l’un dans l’autre. 
    – Elle est vraiment superbe, dit Nancy, ramenant leur attention vers le dessin. Mais rien n’indique qu’il s’agit de Cléopâtre. Ne devriez-vous pas représenter miss Blane en Egyptienne ? 
    Sa remarque était assez proche de celle que Tranville avait formulée la veille. 
    – Ce n’est que la première étape, dit Jack laconiquement. 
    Ariana s’empara du dessin. 
    – Je n’ai pas la moindre idée de l’apparence qu’on doit donner à une reine d’Egypte. Ce serait magnifique si j’arrivais vraiment à ressembler au personnage. 
    – Il y

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