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Les pièges du désir

Les pièges du désir

Titel: Les pièges du désir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diane Gaston
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l’ancien Horse Guard, qui fut ravi de faire la connaissance d’une aussi jolie personne. Puis il se fraya un chemin dans la foule pour retourner vers Ariana et l’arracher à la douteuse compagnie d’Edwin. 
    Mais que se passait-il ? Le brouhaha autour de lui se changeait en grondement d’incendie. Une voix d’homme crépita comme un tir de mousquet. Une femme pouffa et son éclat de rire se métamorphosa en hurlement. Il s’arrêta, incapable d’esquisser un pas de plus. Ce fut Ariana qui vint à lui. 
    – Jack ! Qu’y a-t–il ? Vous n’avez pas l’air bien. 
    Les souvenirs de Badajoz menaçaient de l’engloutir. 
    – Il faut que je m’en aille, dit-il d’une voix étranglée. 
    Elle prit son bras. 
    – Très bien, je viens avec vous. 
    Elle le conduisit jusqu’à sa loge, où l’habilleuse l’aida à endosser sa tenue de ville. Debout derrière un paravent, elle s’enquit d’Edwin. 
    – Qu’en est-il avec lui ? 
    Jack ne put que lui répéter ce qu’il avait dit à Susan. Les bruits dans ses oreilles ne diminuaient pas d’intensité. Ils étaient encore là lorsqu’ils sortirent pour regagner la pension d’Ariana. Il avait plu, les rues brillaient doucement et leurs pas résonnaient dans l’air encore humide. Mais les sons se répercutaient dans la tête de Jack, comme si des fantômes le hélaient. Il avait les muscles tendus et se sentait sur le qui-vive. La moindre silhouette aperçue dans l’ombre lui semblait être un soldat en maraude. Une odeur de bois calciné imprégnait ses narines. 
    Ariana jeta tout à coup un regard derrière elle. 
    – Regardez, Jack ! Un incendie ! 
    Il se retourna. L’odeur de fumée était donc bien réelle ! Le feu n’était pas tout près, peut-être consumait-il l’un des entrepôts du bord de la rivière. Mais sa lueur orange palpitait dans le ciel et d’âcres relents de fumée flottaient jusqu’à eux. Un fracas retentit tout près, les faisant sursauter. Un chariot avait dû se retourner, déversant son chargement sur le pavé. 
    Et soudain, Jack se retrouva à Badajoz. Avec un cri, il plaqua Ariana contre le mur de brique d’un immeuble et se plaça devant elle pour la protéger de son corps. 
    – Jack, qu’y a-t–il ? 
    Il se pressa contre elle pour toute réponse. Les images et les sons de Badajoz étaient si intenses à présent qu’ils le contraignaient à agir comme s’ils étaient réels. 
    – Il faut nous cacher ! s’écria-t–il d’une voix enrouée. 
    – Mais que se passe-t–il ? 
    Il secoua la tête, incapable de parler, de lui expliquer… Elle l’entoura de ses bras. 
    – Nous sommes en sécurité, murmura-t–elle. Inutile de nous cacher ! 
    Elle le tint pressé contre elle jusqu’à ce que les visions du cauchemar s’estompent. Jack se dégagea de son étreinte et s’écarta. 
    – Je dois être fou ! marmonna-t–il. 
    – Dites-moi ce qui s’est passé, au moins ! 
    Il ôta son chapeau et se passa une main tremblante dans les cheveux. 
    – J’étais revenu à Badajoz… 
    Elle lui toucha le bras. 
    – Vous avez eu une hallucination ? 
    Il hocha la tête. 
    – On peut appeler cela ainsi. Vous avez vu les peintures de guerre dans ma chambre ? C’était comme si elles étaient devenues réelles. Et j’étais dedans. 
    Elle se rapprocha de lui et passa son bras sous le sien. 
    – Vous n’êtes pas là-bas, dit-elle d’un ton apaisant. Vous êtes à Londres, avec moi. 
    Il se remit en route, en s’efforçant de ne pas presser le pas. 
    – Ce n’est pas la première fois que cela m’arrive. Je crois vraiment que je deviens fou. 
    – Fou ? Allons donc ! Si j’avais été témoin des scènes que vous avez décrites dans vos tableaux, je suis sûre que ces souvenirs prendraient parfois le dessus sur moi. Mais c’est fini à présent. 
    Ils traversèrent une rue – Jack n’aurait pas su dire laquelle. Il ne reconnaissait pas le quartier, bien qu’ils aient dû emprunter la même route à l’aller. 
    – Nous sommes presque à la maison, l’encouragea Ariana. 
    Jack fronça les sourcils. Les sons de Badajoz résonnaient encore à ses oreilles. Tout ce qu’il souhaitait à présent, c’était reconduire Ariana à sa porte, lui souhaiter bonne nuit et regagner en hâte son atelier, avant que les visions ne l’assaillent de nouveau. 
    Mais lorsqu’ils furent arrivés à la pension et qu’elle eut sorti sa clé de son

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