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Les pièges du désir

Les pièges du désir

Titel: Les pièges du désir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diane Gaston
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taquinaient sur Tranville. La convivialité qui régnait dans la pièce était contagieuse et Jack lui-même se détendit un peu. 
    ***
    Après le dîner, la petite troupe se mit joyeusement en route pour le théâtre. Jack fut admis dans les coulisses. Ariana le présenta à M. Arnold, qui se montra des plus encourageants. 
    – C’est vous qui peignez le portrait d’Ariana ? Vous m’en voyez ravi. Si cette œuvre nous attire du public, je compte bien vous demander de peindre d’autres acteurs. 
    Jack fut aussi présenté à Kean, qui lui parut encore plus éméché que les membres de leur petit groupe. 
    Ariana le quitta pour aller endosser son costume et Jack s’installa dans un fauteuil d’où il avait vue sur la scène. Henry lui apporta une bouteille et un verre, dont il dégusta le contenu en examinant ce qui l’entourait. Le mouvement et l’agitation des coulisses lui fourniraient par la suite de bons sujets de croquis. Il imagina un dessin dans le style des gravures de Rowlandson, énergique, coloré et drôle. 
    Il en était là de sa rêverie, quand une belle femme en costume de scène s’approcha de lui. Daphné Blane. 
    – Vous êtes le portraitiste de ma fille ? s’enquit-elle, négligeant les civilités d’usage. 
    Jack se leva. 
    – Je suis Jack Vernon. A votre service, madame… 
    Elle lui tendit la main. 
    – Enchantée. Daphné Blane. 
    – Oh, je vous avais reconnue. Votre renommée vous précède, madame. 
    Elle lui donna une poignée de main très froide et eut un sourire également glacial. 
    – Je commence à comprendre, dit-elle en le jaugeant de la tête aux pieds. 
    Elle secoua la tête. 
    – Tout de même, Ariana est folle de vous avoir préféré à… euh… à d’autres gentlemen. 
    – Je me contente de peindre son portrait, madame. 
    Elle haussa les sourcils, visiblement peu convaincue. 
    – J’espère au moins que vous ferez d’elle un portrait hors pair ! 
    – J’essaierai. C’est une grande chance pour moi de peindre votre fille. 
    Elle pointa le menton en guise de réponse. Jack sentit un désagréable frisson lui parcourir le dos. Quel genre de mère avait-elle été pour Ariana ? 
    On frappa bientôt les trois coups. Bien que Jack ait déjà vu la pièce à deux reprises, c’était la première fois qu’il se sentait assez décontracté pour jouir simplement du spectacle. Ariana se transforma en Juliette, tout en restant assez elle-même pour le rejoindre dans les coulisses chaque fois qu’elle n’était plus en scène ou en train de changer de costume. Les autres locataires d’Henrietta Street vinrent aussi lui tenir compagnie, le régalant des petits cancans qui semblaient être leur conversation favorite. 
    La représentation achevée, Henry invita Jack et Ariana à la taverne. 
    – Impossible, répondit la jeune femme. M. Arnold veut que je rencontre quelques-uns de nos sponsors dans la Green Room. Accompagnez-moi, ajouta-t–elle en se tournant vers Jack. Je vous présenterai comme mon portraitiste. 
    Ainsi, il avait finalement obtenu son droit d’entrée dans l’illustre foyer. Et en invité de la vedette féminine, rien de moins. Plus de Tranville pour lui barrer le chemin ! Il put s’entretenir avec nombre de gentilshommes fortunés susceptibles de devenir des commanditaires. Ariana, de son côté, ne manquait pas d’admirateurs, qui faisaient queue pour lui parler. Tous n’étaient pas des dépravés comme Tranville. Un jour, forcément, elle en rencontrerait un qui serait digne d’elle. Dans combien de temps ? 
    Il secoua la tête pour chasser ces pensées importunes, au moment même où Ariana se ruait vers lui. 
    – Il y a ici un gentleman qui serait intéressé par un tableau historique ! 
    Elle lui présenta un monsieur qui devait avoir à peu près l’âge de Tranville. 
    – Vous peignez des batailles, jeune homme ? Et des portraits ? Que diriez-vous de brosser le mien dans mon vieil uniforme des Horse Guards ? 
    – Mon père était lui-même dans les Horse Guards. 
    – Bon sang, que me dites-vous là ? 
    Mais Jack n’écoutait que d’une oreille. Il venait d’apercevoir dans la foule Edwin, le fils de Tranville. 
    Une vague de colère monta en lui. 
    – Vous vous appelez Vernon ? continua son interlocuteur. Il y avait un John Vernon dans les Horse Guards au temps où j’y étais. 
    – C’était lui, monsieur. 
    En temps ordinaire, rencontrer

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