Les pièges du désir
Pouvez-vous me délacer ? Je n’y arrive pas toute seule.
Il fallut quelques instants à la soubrette pour défaire les lacets, somnolente comme elle était.
– Merci, Betsy !
Mais la fille s’était déjà rendormie.
Ariana se hâta de regagner sa chambre, dont elle ouvrit sans bruit la porte. Jack dormait encore, le souffle régulier. Elle ôta sa robe, son corset, puis s’assit devant sa coiffeuse pour enlever ses épingles à cheveux, brosser sa chevelure et la natter. Elle ajouta ensuite deux bûches dans le foyer, souffla les bougies, et se coula dans le lit à côté de Jack.
C’était une sensation délectable d’être ainsi tout près de lui. Il se tourna sur le côté, le visage vers elle, et elle put distinguer ses traits à la faible lueur du feu. Quel mystère il était pour elle ! Elle sentait ses paupières s’alourdir peu à peu, mais elle ne voulait pas dormir. Elle voulait seulement le regarder reposer, si serein après la crise qu’il venait de traverser.
Depuis le premier instant de leur rencontre, elle avait senti qu’il était un homme complexe. Ce soir, elle l’avait vu perdre son sang-froid pour devenir la proie de terrifiantes visions. Pourquoi le passé resurgissait-il en lui avec cette violence ? Elle aurait tant voulu comprendre…
Décidément, elle s’attachait de plus en plus à son artiste soldat !
Ce fut sa dernière pensée consciente avant de sombrer elle-même dans le sommeil.
***
Elle fut réveillée par un cri. Jack s’agitait dans le lit comme s’il était en train de se battre avec quelqu’un.
– Lâchez-la ! Arrêtez…
Elle s’assit et voulut le toucher, mais il la repoussa d’un geste brusque qui la fit retomber en arrière. Craignant qu’il ne finisse par lui faire du mal ou se blesser lui-même, elle lui agrippa les bras et le maintint tandis qu’il se débattait.
– Jack, réveillez-vous ! Vous faites un cauchemar !
Elle lutta pour le maîtriser, la chemise remontée à la taille et la natte dénouée.
– Au feu ! L’immeuble est en train de brûler !
Seigneur, mais il allait réveiller toute la maisonnée ! Elle parvint à se hisser à cheval sur lui, bien que sa force ne fût pas appariée à la sienne, et plaqua la main sur sa bouche.
– Il n’y a pas de feu, Jack. Réveillez-vous.
Il se redressa et la saisit par les épaules. Puis il ouvrit les yeux et la fixa d’un regard farouche.
– C’était un rêve, Jack !
Il cligna des paupières.
– Ariana ?
D’un geste soudain, il l’enlaça et la serra étroitement contre sa poitrine. Elle lui caressa la nuque.
– Chut… C’est fini. Ce n’était qu’un cauchemar.
Elle aussi avait besoin de retrouver son calme.
– Ariana…
Il enfouit les doigts dans ses cheveux et avança les lèvres vers elle.
Ce fut un baiser désespéré, comme si elle était son dernier rempart contre la déraison. Elle entrouvrit la bouche et il approfondit son approche, sa langue cherchant avidement la sienne.
La brève liaison qu’elle avait eue dans le passé ne pouvait en rien se comparer à ceci. Le désir déferla en elle avec la force d’une tempête et elle l’embrassa en retour. Puis elle fit glisser sa chemise par-dessus sa tête tandis qu’il se débarrassait de la sienne. Très vite, elle se retrouva sous lui, son corps viril plaqué contre le sien. Il promenait ses mains sur elle, pétrissant ses seins dont il excitait les pointes à la faire crier sous l’exquise torture. Enfin, il glissa une main entre ses cuisses et la caressa jusqu’à ce qu’elle ondule sous lui, humide et prête à le recevoir. Elle pressa les doigts sur son dos nu, dans une muette supplication. Oh, comme elle avait envie de lui !
Il la pénétra avec tant de vigueur qu’elle en gémit, non de douleur, mais d’un plaisir incomparablement plus intense que tout ce qu’elle avait pu connaître jusque-là. Elle souleva les hanches vers lui, accompagnant chaque poussée, dans le son rauque de leurs souffles entremêlés. L’attirance qu’ils éprouvaient depuis le début l’un pour l’autre trouva enfin son exutoire dans une explosion de sensations incendiaires.
Elle savait qu’il possédait en lui cette force de désir, mais ne s’attendait pas à ce qu’il déchaîne en elle la même passion. Leur étreinte fut sauvage et frénétique. A l’arrière-plan de son esprit, elle devinait bien pourquoi il lui
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