Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les pièges du désir

Les pièges du désir

Titel: Les pièges du désir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diane Gaston
Vom Netzwerk:
sous les yeux, voilà tout. 
    – Alors, c’est que vous me voyez terne et sans vie. 
    Elle éleva la voix d’un ton. 
    – Quand vous avez peint Nancy, c’est votre amour pour elle que vous avez su montrer. 
    Il se raidit. 
    – Vous m’accusez de n’avoir aucun sentiment pour vous ? 
    Il lui avait montré de maintes façons qu’il n’était pas indifférent à son égard. Toutefois il ne lui avait jamais dit qu’il l’aimait. 
    – Et quels sont vos sentiments, Jack ? Ils n’apparaissent pas sur la toile. 
    Il s’avança vers elle et la saisit par les épaules. 
    – Comment pouvez-vous me le demander, Ariana ? 
    Elle lut dans ses yeux une profondeur d’émotion qui lui coupa le souffle. Pourquoi n’avait-il pas fait passer cela dans son portrait ? 
    – Vous pouvez faire mieux que cela, Jack. Que ressentez-vous quand vous me peignez ? 
    Il la relâcha et détourna la tête. 
    – Ce que je ressens ? Que Tranville va posséder votre portrait et le regardera tous les jours. 
    – Tranville… 
    Ne serait-elle jamais débarrassée de lui ? Même s’il ne la poursuivait plus de ses avances, elle sentait son regard sur elle, qu’elle fût sur scène ou dans la Green Room. Il s’asseyait parfois dans les coulisses, pendant les répétitions. Et il ne la quittait pas des yeux. 
    Elle préféra n’en rien dire à Jack. 
    – Moi aussi, j’en aurai une copie, lui rappela-t–elle. Je voudrais qu’elle reflète ce qui s’est passé entre nous, afin que je m’en souvienne chaque fois que j’y jetterai les yeux. Je voudrais aussi que d’autres personnes sentent passer cette émotion, quand elles contempleront les gravures. 
    Elle se dirigea vers la chambre. 
    – Je vais me changer. Puisque nous en avons terminé pour aujourd’hui, je dois retourner au théâtre. 
    Elle ne savait pas vraiment qui était la cible de sa colère – Tranville pour son intrusion, ou Jack qui lui donnait tant d’importance. 
    Irritée, elle ôta son costume et le jeta sur le lit. Elle était en train de se rhabiller quand Jack la rejoignit. 
    – Pouvez-vous rester quelques instants de plus ? 
    Elle prit une longue inspiration. 
    – Je crois qu’il vaut mieux que je m’en aille. 
    Il s’approcha et posa les mains sur ses épaules. 
    – Vous avez raison au sujet du portrait. Je voudrais essayer quelque chose. 
    Elle sentit sa colère fondre aussitôt sous son toucher. 
    – Quoi donc ? 
    – Que vous posiez pour moi dans la robe transparente. 
    Il commença à délacer son corset. 
    – Sans vos sous-vêtements… 
    – Vous voulez dire… sans rien dessous ? 
    – Exactement. Depuis le jour où vous avez apporté ces costumes, c’est cette image-là que je brûle de peindre. Peut-être la réponse est-elle là. 
    Et comme elle le dévisageait en silence : 
    – Je sais que ce serait un beau scandale si le portrait livré au public révélait votre nudité. Mais je peindrai par-dessus, je vous le promets. Dans la version finale, vous porterez l’autre robe blanche. 
    Elle imagina le regard de Jack, grave et intense, scrutant chaque parcelle de sa nudité, la pénétrant jusqu’au tréfonds. Cette perspective avait quelque chose d’excitant à la fois pour son esprit et pour ses sens. Elle l’enflammait comme les doigts de Jack quand il la caressait au lit. Son cœur se mit à battre la chamade. 
    Oui, c’était là le genre d’émotion qu’elle voulait voir dans ce portrait. 
    D’un mouvement des épaules, elle se défit de son corset. 
    – Vous avez raison, c’est ce que nous devons faire. Commençons tout de suite ! 

Chapitre 12 
    Nancy prit congé de Michael au coin d’Adam Street et du Strand. Le pauvre garçon allait devoir courir pour ne pas être en retard à son cours à Somerset House. Aussi avait-elle insisté pour qu’il ne la ramène pas jusqu’à sa porte. Ils s’attardaient toujours au moment de se séparer, trouvant immanquablement une chose de plus à se dire. 
    Un sourire aux lèvres, elle le regarda s’éloigner de sa démarche souple. Il se retourna et s’arrêta net en la voyant, tenté de revenir vers elle. Mais elle agita le bouquet qu’il lui avait offert, l’invitant à poursuivre sa route. 
    Un soupir lui gonfla la poitrine. Que ferait-elle sans lui ? Il était son plus fidèle ami, un ami bien plus agréable que ses anciennes camarades d’école de Bath, qui passaient leur temps à déblatérer

Weitere Kostenlose Bücher