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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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attendiez
donc ? »
    Philip
hésita un peu. « Non, pas exactement, répondit-il enfin. J’avais entendu
dire que le comte Bartholomew s’opposait au roi Stephen. » Il retrouva son
calme. « Nous pouvons tous en remercier le ciel, déclara-t-il. Stephen a
promis de protéger l’Église, alors que Maud nous aurait opprimés autant que l’a
fait son défunt père. Oui, en effet, c’est une bonne nouvelle. » Il
semblait content, comme s’il en était lui-même responsable.
    Tom ne
partageait pas cet enthousiasme. « Pas pour moi en tout cas, dit-il. Le
comte m’avait engagé la veille pour renforcer les défenses du château. Je n’ai
pas gagné un sou.
    — Quel
malheur, dit Philip. Qui a attaqué le château ?
    — Lord
Percy Hamleigh.
    — Ah ! »
Philip hocha la tête et, une fois de plus, Tom eut le sentiment que cette
nouvelle confirmait les pensées du prieur.
    « Alors,
vous prévoyez quelques améliorations ici ? dit Tom, revenant au sujet qui
l’intéressait.
    — J’essaie,
dit Philip.
    — Vous
allez rebâtir la tour, j’en suis sûr.
    — Rebâtir
la tour, réparer le toit, paver le sol… Oui, je compte faire tout cela. Et
vous, bien sûr, vous voulez du travail », ajouta-t-il. Je voudrais bien
pouvoir vous engager. Mais comment vous payer ? Ce monastère est sans le
sou. »
    Tom eut
l’impression de recevoir un coup de poing dans la poitrine. Il était sûr de
trouver de l’ouvrage ici : tout semblait l’indiquer. Il regarda Philip.
C’était incroyable que le prieuré manque d’argent. En cas de nécessité un
monastère pouvait toujours emprunter de l’argent aux Juifs.
    Tom était
au bout de la route. L’énergie qui l’avait maintenu tout l’hiver lui manquait
d’un seul coup. Il se sentait faible et sans force. Je ne peux pas continuer, songea-t-il.
Je suis fini.
    Philip vit
son désarroi. « Je peux vous offrir le souper, un endroit pour dormir et
un déjeuner demain matin », dit-il.
    Tom
soupira de rage. « Je vais accepter, dit-il, mais je préférerais le
gagner. »
    Philip
leva les sourcils et reprit doucement : « Implorer Dieu, ce n’est pas
mendier, c’est prier. » Puis il sortit.
    Les autres
semblaient un peu effrayés et Tom comprit que sa colère avait dû se voir. Il
était agacé de sentir leur regard fixé sur lui. Il sortit du magasin quelques pas
derrière Philip et s’arrêta dans la cour, regardant la grande cathédrale, en
essayant de se maîtriser.
    Ellen le
prit par la taille dans un geste de réconfort, qui provoqua chez les novices
chuchotements et coups de coude. Tom se dégagea. « Je vais prier, dit-il
d’un ton amer. Je vais prier que la foudre frappe l’église et
l’anéantisse. »
    Au cours
des deux derniers jours, Jack avait appris à redouter l’avenir.
    Durant sa
courte existence, il n’avait jamais eu à penser plus loin que le lendemain.
Dans la forêt, un jour ressemblait beaucoup au suivant et les saisons
changeaient lentement. Mais voilà qu’aujourd’hui il ne savait plus ce qu’il
ferait le lendemain ni même s’il mangerait.
    Le pire,
c’était cette faim constante. Souvent, Jack mangeait en secret de l’herbe et
des feuilles pour essayer d’apaiser ses crampes d’estomac, mais cela lui
donnait d’autres malaises bizarres. Martha pleurait souvent de faim. Jack et
Martha marchaient toujours ensemble. Elle le respectait et Jack n’avait encore
jamais connu cela. Son impuissance à soulager les souffrances de la fillette le
torturait plus que sa propre faim.
    S’ils
vivaient encore dans la grotte, il aurait su où aller tuer des canards, trouver
des noix ou voler des œufs ; mais dans les villes et les villages étrangers,
sur les routes inconnues, il était perdu. Une seule idée l’obsédait : il
fallait que Tom trouve du travail.
    Ils
passèrent l’après-midi à l’hôtellerie. C’était un simple bâtiment d’une seule
pièce, avec un sol en terre battue et une cheminée au milieu, exactement comme
une maison de paysans. Jack, qui ne connaissait que sa grotte, trouvait cela
merveilleux. Tom lui expliquait comment une telle maison avait été
construite : on avait abattu deux jeunes arbres, qu’on avait taillés et
appuyés l’un à l’autre pour former un angle ; on en avait placé deux
autres de la même façon une douzaine de pieds plus loin, et les deux triangles
ainsi formés avaient été reliés par une poutre. On avait fixé des lattes
légères parallèlement à

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