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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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parvenus à un compromis et obtenir sa bénédiction
avant que les évêques puissent s’y opposer. » Philip s’assit sur un banc
et affecta l’indifférence. « C’est votre meilleure chance. Vous n’avez pas
vraiment le choix. » Il regarda le feu, ne voulant pas laisser voir à quel
point il était tendu. L’idée devrait la séduire, pensa-t-il. C’était la
certitude de perdre peu contre la possibilité de ne rien avoir. Mais ils
étaient cupides : peut-être préféraient-ils jouer le tout pour le tout.
    Ce fut
Percy qui prit la parole le premier. « Diviser le comté ?
Comment ? »
    Ah !
Le poisson avait mordu, se dit Philip avec soulagement. « Je vais vous
proposer un partage si généreux que vous seriez fous de refuser »,
répondit-il. Il se tourna vers Regan. « Je vous offre la meilleure
moitié. »
    Ils
attendirent qu’il précise. « Qu’entendez-vous par là ? fit Regan.
    — Quel
est le plus précieux : la terre cultivable ou la forêt ?
    — La
terre cultivable, assurément.
    — Alors
vous aurez la terre cultivable et j’aurai la forêt. » Regan plissa les
yeux. « Du bois pour votre cathédrale, n’est-ce pas ?
    — Et
les prés ? intervint Reagan.
    — Lesquels
préférez-vous : les herbages pour le bétail ou les pâturages à
moutons ?
    — Les
herbages.
    — Alors
j’aurai les fermes des collines avec leurs moutons. Voulez-vous le revenu des
marchés ou de la carrière ?
    — Celui
des mar… », commença Percy.
    Regan
l’interrompit : « Et si nous choisissions la carrière ? »
Elle avait donc percé ses intentions. Mais elle n’avait aucun intérêt à
réclamer la carrière. Les marchés rapportaient plus d’argent pour moins
d’effort. Il répondit avec assurance : « Vous ne la choisissez
pas. »
    Elle
secoua la tête. « Non. Nous prendrons les marchés. » Percy
s’efforçait de jouer celui qu’on dépouillait de ses biens.
    « J’ai
besoin de la forêt pour chasser, dit-il. Un comte doit avoir une chasse.
    — Vous
pourrez chasser, s’empressa de dire Philip. Je veux juste le bois.
    — Alors
d’accord », dit Regan. Son accord était un peu rapide pour satisfaire
pleinement Philip, qui soudain devint inquiet. Avait-il commis une erreur, une
imprudence ? Ou bien Regan était-elle simplement impatiente de régler le
marché ? L’interrompant dans ses réflexions, elle reprit : « Et
si en examinant les actes et les chartes dans la vieille trésorerie du comte
Bartholomew nous découvrions des terres dont nous pensons qu’elles doivent être
nôtres et dont vous estimez qu’elles devraient être vôtres ? »
    Le fait
qu’elle en vînt à de pareils détails encouragea Philip dans sa démarche. Il
dissimula son excitation et reprit calmement : « Convenons d’un
arbitre. Pourquoi pas l’évêque Henry ?
    — Un
prêtre ? s’exclama Regan, renouant avec son ton sarcastique. Il ne serait
pas objectif. Le prévôt de Wilshire, plutôt ? »
    Il ne
serait pas plus objectif que l’évêque, se dit Philip ; mais il ne voyait
personne qui pût satisfaire les deux parties, aussi céda-t-il :
« Accordé, à condition que, si nous contestons sa décision à lui, nous
ayons le droit d’en appeler au roi. » Ce serait une garantie suffisante.
    « Accordé »,
dit Regan qui jeta un coup d’œil à Percy et ajouta : « S’il plaît à
mon mari. »
    Philip se
sentait proche du succès. Il prit une profonde inspiration. « Si nous
sommes d’accord sur l’ensemble de la proposition… », commença-t-il.
    Regan
l’interrompit :
    « Attendez.
Nous n’avons pas conclu d’accord.
    — Comment ?
Je vous ai accordé tout ce que vous vouliez.
    — Nous
pourrions avoir tout le comté, sans partage.
    — Ou
rien du tout. »
    Regan
hésita. « Comment proposez-vous de régler le contrat, si nous nous mettons
d’accord ? »
    Philip y
avait déjà pensé. Il s’adressa à Percy : « Pouvez-vous trouver le
moyen de voir le roi ce soir ? »
    Percy
répondit à contrecœur : « Si j’avais une bonne raison… oui.
    — Allez
le trouver et dites-lui que nous sommes arrivés à un accord. Demandez-lui
d’annoncer cela demain matin comme étant sa décision. Assurez-lui que vous et
moi nous nous en déclarerons satisfaits.
    — Et
s’il demande l’avis des évêques ?
    — Dites
que nous n’avons pas eu le temps de leur en parler. Rappelez-lui que c’est au
prieur et non à

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