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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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par le dialogue entre Stephen et les comtes, ne lui
prêta pas attention. Mais le prêtre demanda d’une voix forte :
    « Lequel
de vous est le prieur de Kingsbridge ?
    — C’est
moi », dit Philip.
    Le prêtre
s’adressa à l’un des soldats qui gardaient les cages. « Relâche cet homme. »
    Philip
était intrigué. Il n’avait jamais vu ce prêtre de sa vie. Comment
connaissait-il son existence, sa présence dans cette cage ? Sa joie de
quitter sa prison se mêlait d’une certaine appréhension sur le sort qui
l’attendait.
    « C’est
mon prisonnier ! protesta le soldat.
    — Plus
maintenant, dit le prêtre. Libère-le.
    — Et
ma rançon ? » insista le garde d’un ton agressif.
    Le prêtre
à son tour haussa le ton. « Cet homme n’est ni un combattant de l’armée du
roi, ni un citoyen de cette ville, si bien que tu as commis un crime en
l’emprisonnant. Ensuite, comme c’est un moine, un homme de Dieu, tu es coupable
de sacrilège. Enfin, la reine Maud veut que tu les relâches. Son conseiller a
donné des ordres et, si tu refuses, c’est toi qui finiras dans cette cage, plus
vite que tu ne peux cligner un œil, alors obéis ! »
    Le soldat
s’exécuta en grommelant.
    Philip se
rongeait les sangs. Il avait nourri le faible espoir que Maud n’apprendrait
jamais son emprisonnement ici. Hélas, cet espoir venait de s’évanouir. Avec le
sentiment de toucher le fond, il sortit de la cage.
    « Venez
avec moi », dit le prêtre.
    Philip le
suivit. « On va me libérer ? demanda-t-il d’une petite voix.
    — Je
suppose, répondit le prêtre qui parut surpris par la question. Vous ignorez qui
vous allez rencontrer ?
    — Je
n’en ai pas la moindre idée.
    — Alors,
fit le prêtre en souriant, je vous laisse la surprise. »
    Ils
traversèrent la cour et gravirent la longue volée de marches qui menaient sur
la hauteur et à la porte du donjon. Philip avait beau se creuser la cervelle,
il ne comprenait pas pourquoi Maud et son conseiller s’intéresseraient à lui.
    A la suite
du prêtre, il franchit la porte. Le donjon était entouré de maisons à un étage,
bâties contre le mur. Au milieu, une cour minuscule avec un puits. Le prêtre
entraîna Philip dans une des maisons.
    Un autre
prêtre se tenait debout devant le feu, le dos tourné à la porte. Il avait la
même stature que Philip, petite et frêle, et les mêmes cheveux noirs, mais pas
de tonsure et pas encore de tempes grises. Quelque chose parut à Philip très
familier dans cette silhouette. Il n’osait croire à sa chance, mais malgré lui
un large sourire éclaira son visage.
    Le prêtre
se retourna. Il avait les mêmes yeux bleu clair que le prieur, et le même
sourire. Il tendit les bras. « Philip, dit-il seulement.
    — Ah !
Dieu soit loué ! s’écria Philip, stupéfait. Francis ! » Les deux
frères s’étreignirent et les yeux de Philip s’emplirent de larmes.

VI
    La salle de
réception du château royal de Winchester avait beaucoup changé. Les chiens
avaient disparu, tout comme le simple trône de bois du roi Stephen, les bancs
et les peaux de bêtes accrochées au mur. Au lieu de cela, on voyait des
tentures brodées, des tapis somptueusement colorés, des coupes de confiseries
et des chaises peintes. La pièce sentait les fleurs.
    Philip
n’était jamais à son aise à la cour royale. A fortiori, une cour royale
féminine le mettait dans un état de fébrile anxiété. La reine Maud représentait
son seul espoir de récupérer l’exploitation de la carrière et de rouvrir le
marché, mais qui lui garantissait que cette femme hautaine et volontaire
prendrait la juste décision ?
    Maud
siégeait sur un trône doré orné de sculptures délicates. Elle était grande et
mince, avec des yeux sombres au regard fier et des cheveux noirs, lisses et
brillants. Par-dessus sa robe de couleur jacinthe, elle portait une pelisse, un
manteau de soie tombant jusqu’aux genoux, serré à la taille et évasé vers le
bas : ce style, inconnu en Angleterre avant son arrivée, était aujourd’hui
largement imité. Comment aurait-on pu imaginer que cette femme resplendissante
avait été mariée onze ans une première fois, puis une deuxième fois depuis
quatorze ans, alors qu’on ne lui en donnait pas quarante ? Philip,
contrairement à la majorité des gens qui s’extasiaient sur sa beauté, la
trouvait plutôt anguleuse et peu aimable ; mais il était piètre juge de la
séduction

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