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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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bibliothèque que Tom avait terminée pendant que Philip
était à Lincoln. Petite construction voisine de la salle capitulaire, elle
avait de grandes fenêtres, un foyer avec une cheminée, une rangée de bureaux et
un grand placard pour les livres. Quatre des frères étaient déjà au travail,
debout derrière des lutrins, écrivant sur des feuilles de parchemin avec des
plumes d’oie. Trois d’entre eux faisaient des travaux de copie : l’un les
psaumes de David, un autre l’Évangile selon saint Matthieu, et le troisième la
règle de saint Benoît. En outre, frère Timothy rédigeait une histoire
d’Angleterre mais, comme il avait commencé depuis la création du monde, Philip
craignait que le vieux moine ne la terminât jamais. La bibliothèque était
petite – Philip n’avait pas voulu distraire trop de pierres de la cathédrale –
mais douillette, sèche et bien éclairée. « Le prieuré manque cruellement
de livres et comme ils sont horriblement coûteux à acheter, il ne nous reste
plus qu’à copier pour constituer notre collection », expliqua Philip.
    Dans le
magasin se trouvait un atelier où un vieux moine enseignait à deux novices
comment tendre une peau de mouton pour en faire du parchemin, comment relier
les feuilles pour bâtir un volume et comment fabriquer de l’encre.
    « Tu
vas bientôt pouvoir vendre aussi tes livres, observa Francis.
    — Oh
oui ! La bibliothèque sera plusieurs fois amortie. »
    Ils
quittèrent le bâtiment et traversèrent le cloître. C’était l’heure
d’étude : la plupart des moines lisaient, quelques-uns méditaient,
activité qui ressemblait fort à un petit somme, comme le fit remarquer Francis
avec une pointe d’ironie. Dans un coin, une vingtaine d’écoliers récitaient des
verbes latins. Philip s’arrêta, en désigna un du doigt. « Tu vois le petit
garçon au bout du banc ?
    — Celui
qui écrit sur une ardoise en tirant la langue ? dit Francis.
    — C’est
le bébé que tu as trouvé dans la forêt.
    — Lui !
Mais il est méconnaissable !
    — Il
a cinq ans et demi. »
    Francis
hocha la tête avec étonnement. « Le temps passe si vite. Comment
va-t-il ?
    — Les
moines le gâtent trop, mais il s’en tirera. Nous nous sommes bien tirés
nous-mêmes d’un cas semblable.
    — Qui
sont les autres élèves ?
    — Soit
des novices, soit des fils de marchands ou de seigneurs de la région qui
viennent apprendre à écrire et à compter. »
    Sortant du
cloître, ils débouchèrent sur le chantier. Un des murs de la nouvelle
cathédrale était maintenant plus qu’à demi bâti. La vaste double rangée de
puissants piliers atteignait quarante pieds de haut et tous les arcs qui les
reliaient étaient terminés. Au-dessus de l’arcade, la tribune prenait forme. De
chaque côté, on avait monté les murs inférieurs des bas-côtés, avec leurs
arcs-boutants. Philip montra à son frère comment les maçons relieraient la
partie supérieure de ces arcs-boutants au sommet de la tribune par des
demi-arches permettant ainsi au contrefort de supporter le poids du toit.
    Francis
paraissait réellement impressionné. « C’est toi qui as réalisé tout ça,
Philip, dit-il. La bibliothèque, l’école, la nouvelle église, et même ces
maisons neuves dans la ville… Tout cela grâce à toi. »
    Philip,
touché, songea que personne ne lui avait jamais dit une chose pareille. Si on
lui posait la question, il répondait que Dieu avait béni ses efforts. Mais, au
fond de son cœur, il savait que Francis avait raison. Cette ville bourdonnante
et prospère, c’était sa création.
    Tom le
bâtisseur les aperçut et s’approcha. « Vous avez fait d’étonnants progrès,
lui dit Philip.
    — Oui,
mais regardez cela. » Tom désigna un coin de l’enceinte du prieuré, où on
déposait la pierre livrée de la carrière. Là où d’habitude des centaines de
blocs s’entassaient en rangées régulières, on n’en voyait plus qu’environ
vingt-cinq éparpillées sur le sol. « Malheureusement, nos progrès
signifient que nous avons bientôt épuisé notre stock de pierres. »
    L’enthousiasme
de Philip retomba d’un coup. Son œuvre était en péril à cause de l’injuste
décision de Maud.
    Les trois
hommes longèrent le côté nord du chantier. La plupart des artisans maçons
travaillaient à leurs établis, sculptant les pierres au marteau et au ciseau.
Philip s’arrêta derrière un artisan pour étudier son travail.

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