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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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aider.
    — Moi ?
fit Aliena, prise au dépourvu.
    — Dans
quelques semaines, quand vous aurez vendu votre laine aux Flamands, vous aurez
deux cents livres ou davantage. »
    Aliena se
troubla. « Je vous les donnerais de bon cœur, mais j’en ai besoin pour me
procurer ma marchandise l’année suivante.
    — Vous
vous rappelez que vous vouliez m’acheter ma laine en bloc ?
    — Oui,
mais il est trop tard maintenant. Je voulais le faire au début de la saison.
D’ailleurs, vous allez bientôt pouvoir la vendre vous-même.
    — Je
pensais… dit Philip. Est-ce que je pourrais vous vendre la production de
l’année prochaine ? »
    Elle
fronça les sourcils. « Vous ne l’avez pas encore.
    — Pourrais-je
vous la vendre avant de l’avoir ?
    — Je
ne vois pas comment.
    — C’est
bien simple. Vous me donnez l’argent maintenant. Je vous donne la laine l’an prochain. »
    Cette
proposition déroula Aliena. Jamais on n’avait encore traité de cette façon. Le
système n’était pas moins nouveau pour Philip aussi : il venait de
l’inventer.
    Songeuse,
Aliena reprit lentement : « Si j’achète maintenant, ce sera à un prix
inférieur à ce que vous obtiendriez normalement l’an prochain. D’ailleurs, le
prix de la laine montera sûrement d’ici là. Ça a été le cas tous les ans depuis
que je suis dans le métier.
    — En
somme, je perds un peu, et vous gagnez un peu, dit Philip. Mais moi je m’assure
encore un an de chantier.
    — Et
l’année prochaine ?
    — Je
ne sais pas. Peut-être vous proposerai-je la laine de l’année suivante. »
    Aliena
hocha la tête sans répondre.
    Philip lui
prit les mains et la regarda dans les yeux. « Si vous acceptez. Aliena,
vous sauvez la cathédrale », dit-il avec ferveur.
    La jeune
femme avait l’air grave. « Vous m’avez sauvée jadis, n’est-ce pas ?
    — En
effet.
    — Je
ferai la même chose pour vous.
    — Dieu
vous bénisse ! » Débordant de gratitude, il la serra dans ses bras.
Puis il eut conscience de la situation et se dégagea hâtivement. « Je ne
sais comment vous remercier, dit-il. Je me croyais fini. »
    Aliena se
mit à rire : « Je ne crois pas que je mérite une telle gratitude. Je
trouve mon avantage à cet arrangement, vous savez.
    — Je
l’espère.
    — Buvons
une coupe de vin ensemble pour sceller le marché, dit-elle. Le temps que je
paye le charretier, j’arrive ! »
    La
charrette était débarrassée, les ballots de laine soigneusement empilés. Philip
et Francis sortirent tandis qu’Aliena payait son dû au charretier. Comme le
soleil descendait à l’horizon, les ouvriers du chantier regagnaient leurs
maisons. Philip retrouvait son enthousiasme. Malgré tous les obstacles, il
continuait.
    « Dieu
bénisse Aliena !
    — Tu
ne m’avais pas dit qu’elle était si belle, observa Francis.
    — Belle ?
Sans doute, oui… »
    Francis
éclata de rire. « Philip, tu es aveugle ! C’est une des plus belles
femmes que j’aie jamais vues. Elle a de quoi damner un prêtre. »
    Philip
regarda sévèrement son frère. « Te rends-tu compte de tes paroles ?
    — Pardon. »
    Aliena
ferma la grange à clé. Puis, tous trois, ils entrèrent chez elle. Sa maison
était vaste, faite d’une pièce principale et d’une chambre séparée. Il y avait
un tonneau de bière dans le coin, un jambon entier pendu à une poutre et une
nappe de toile blanche sur la table. Une servante entre deux âges versa du vin
d’une flasque dans des gobelets d’argent. Aliena vivait confortablement. Tout
de même, une telle beauté, se demanda Philip, pourquoi n’a-t-elle pas trouvé un
mari ? Les prétendants ne manquaient pas : elle avait été courtisée
par tous les jeunes gens du comté, mais elle les avait tous éconduits. Il
aurait tellement voulu la voir heureuse !
    Aliena,
elle, pensait encore aux détails pratiques : « Je ne disposerai pas
de l’argent avant la fin de la foire aux toisons, dit-elle lorsqu’ils eurent bu
à leur contrat.
    — Maud
attendra bien jusque-là ? demanda Philip à Francis.
    — Combien
de temps ?
    — La
foire a lieu dans trois semaines. »
    Francis
acquiesça. « Je lui expliquerai. Elle attendra. »
    Aliena
dénoua sa coiffe et secoua ses boucles brunes en poussant un soupir las.
« Les journées sont trop courtes, dit-elle. Je n’arrive pas à tout faire.
Il faut que j’achète davantage de laine, mais je dois trouver d’autres

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