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Les porteuses d'espoir

Les porteuses d'espoir

Titel: Les porteuses d'espoir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Tremblay
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passager. Tendant la
     main, il aida son épouse à sortir du véhicule. Celle-ci tenait son autre main
     sur un léger ventre rebondi. Dans quelques mois, Henry allait être père.
    L’avocat fit les présentations. Julianna dut faire tout un effort pour montrer
     un peu de gentillesse envers la femme enceinte. Elleétait si
     belle, une jeunesse dans toute sa splendeur.
    — Quel plaisir de vous rencontrer enfin, dit gentiment la jeune femme.
    — Même si nous avons arrêté fréquemment, je pense qu’il faut qu’Isabelle aille
     s’asseoir un peu, dit Henry qui, visiblement, couvait sa femme comme un objet
     précieux.
    — M’asseoir est bien la dernière chose qui me tente ! Après toutes ces longues
     heures de cahots ! Au contraire, je vais devoir marcher un peu…
    Marie-Ange s’adressa au dernier passager de l’automobile.
    — Descends, Hélène.
    Une jeune fille timide aux longs cheveux noirs sortit à son tour. Julianna eut
     un choc. C’était la même vision que voilà bien des années quand elle avait vu
     Rolande pour la première fois.
    — Bonjour, Hélène, je suis Julianna, ta tante. Que tu ressembles à ta défunte
     mère !
    — Je sais…
    — Hélène, sois polie pour l’amour du ciel ! la réprimanda Marie-Ange.
    Julianna fit signe que cela n’avait pas d’importance.
    — Venez, rentrons, tout le monde vous attend au salon.
    — Vraiment, je veux pas être impolie, Henry, mais je dois marcher un peu avant.
     J’m’endure plus les jambes, dit Isabelle.
    — Tu serais gentille, Hélène, de donner le bras à ma femme et de faire quelques
     pas sur le trottoir. Pendant ce temps, je sors les bagages.
    — Je t’aide, dit François-Xavier.
    — Viens, Marie-Ange, montons à l’appartement. Ce n’est pas aussi grand que la
     maison de Saint-Ambroise, mais on a toutes les commodités. Vous n’avez pas eu de
     misère à trouver ?
    — T’oublies que j’ai passé ma vie de femme mariée ici à Chicoutimi, répliqua
     Marie-Ange. Georges est là ?
    — Il est au salon.
    — Pis ?
    — Il est bien tranquille, mettons.
    — Attention, Henry, avec ce sac de bagages. J’ai le cadeau de noces de Pierre,
     pis c’est fragile !
    Henry partit à rire.
    — Ah ! Marie-Ange, faites-moi donc confiance un peu.
    Henry tendit les valises d’Hélène, de Marie-Ange et de Léo. La sienne et celle
     de sa femme restaient dans le véhicule. Il avait réservé une chambre à l’hôtel
     de Chicoutimi. Lorsqu’il arriva au salon, un brouhaha général avait lieu. Henry
     déposa par terre la lourde valise de Marie-Ange et se frotta la jambe. Conduire
     l’avait épuisé et sa blessure de guerre élançait. Avec un sourire, il regarda
     cette famille s’étreindre. Léo passait de bras en bras, Pierre présentait
     fièrement son épouse. Mathieu était accompagné d’une jeune fille qui semblait
     charmante. Enfin, son filleul semblait sur le bon chemin. L’incident de cette
     fameuse nuit n’avait été qu’un geste maladroit. Mélanie semblait adorable. Henry
     remercia le ciel de s’être marié. Si on ne lui avait pas forcé la main, jamais
     il n’aurait osé demander lui-même à Isabelle de l’épouser. Marie-Ange avait su
     s’y prendre. Et maintenant, au mois de décembre prochain, il allait être père.
     Il aurait dû fonder sa famille depuis longtemps. Au moins, grâce à Julianna, on
     lui avait fait une petite place dans celle-ci. Henry remarqua Georges, resté
     assis, bien droit dans son fauteuil, esquissant à peine un sourire en recevant
     un sonore baiser de la part de Marie-Ange. À nouveau, Henry se demanda ce que
     celle-ci cachait. Marie-Ange était mystérieuse depuis quelques semaines.
     Haussant les épaules, il se dit que cela devait être la rencontre entre Hélène
     et son père qui la préoccupait. Derrière lui, Isabelle et l’adolescente
     entrèrent à leur tour. Henry prit son épouse par la taille. Comme si tout le
     monde avait ressenti la présence de la jeune fille, les voix se turent une à une
     et les regardsse tournèrent vers Hélène qui resta dans
     l’embrasure de l’arche à regarder à la ronde. Georges la fixa et se releva de
     son fauteuil en un lent mouvement. Immobiles, ils se détaillèrent un moment.
     Georges ne pouvait détacher son regard de sa fille. Il croyait revoir sa
     Rolande. Rolande, sa belle et douce Rolande. Les mêmes cheveux, les mêmes yeux…
     Non, c’était trop difficile, il

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