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Les porteuses d'espoir

Les porteuses d'espoir

Titel: Les porteuses d'espoir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Tremblay
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c’était…
    Il n’avait pu terminer. C’était lors du feu.
    Les deux femmes étaient restées en retrait. Elles étaient au courant du drame.
     Elles regardaient, d’un air gêné, ce drôle d’homme qui portait la robe brune et
     semblait venir d’un monde si étrange. Pierre avait essayé de calculer
     mentalement l’âge de son cousin. Se pouvait-il que Jean-Marie n’ait pas loin de
     trente-quatre ans ? Pierre avait présenté son épouse. Jean-Marie avait pris les
     mains de la jeune femme et, chaleureusement, plongé ses yeux dans les siens. Il
     y avait lu l’amour, la bonté. Il avait souri en hochant la tête en signe
     d’approbation.
    — Et voilà sa cousine, Jeanne-Ida.
    Jean-Marie n’avait manifestement pas remarqué l’autre visiteuse. Il avait
     hésité, ne sachant comment saluer. Ce fut la jeune femme qui prit les
     devants.
    — C’est toujours ben pas péché que le cousin embrasse une cousine, non ?
    Se levant sur la pointe des pieds, effrontément, elle avait embrassé la joue du
     moine.
    Mathieu avait sourcillé. Il avait pris Jeanne-Ida par la main et l’avait
     entraînée plus loin.
    — Viens, on va aller voir le bord de la rivière.
    — J’y vais avec vous, dit Mélanie.
    — Tu as l’air en forme, Jean-Marie, dit Pierre, une fois seuls.
    Pierre avait regardé les sandales et la robe que portaient Jean-Marie. Dire que
     cela aurait pu être ses vêtements. Ne jamais connaître les bras de
     Mélanie !
    — Je te remercie beaucoup, Pierre, d’avoir pris la peine de venir me
     voir.
    — Je voulais te présenter mon épouse.
    — Elle est très bien. Le frère Martial vous envoie tous ses vœux. J’aurais aimé
     vous le présenter. Mais c’est pas possible. Il travaille avec moi aux ruches.
     Frère Martial connaît tout du métier d’apiculteur. Il est très âgé et a beaucoup
     d’expérience.
    Le sourire de Jean-Marie et l’expression de douceur sur son visage quand il
     parlait de l’autre moine en disaient long sur l’attachement qu’il lui
     portait.
    Jean-Marie avait sorti de sous sa robe un paquet.
    — C’est pour votre mariage. C’est du miel qu’on a fait.
    Pierre avait pris le pot des mains du moine. Il avait mis la main sur l’épaule
     de son cousin.
    — Merci, c’est un beau cadeau.
    — Les abeilles sont fascinantes. C’est passionnant commemétier. Ces petites bêtes travaillent sans relâche et savent d’instinct ce que
     l’on attend d’elles. Elles ont chacune un rôle vital.
    Ils avaient discuté encore un moment avant de se dire au revoir.
    — Embrasse bien tout le monde pour moi, dit Jean-Marie. Surtout ta mère. Elle a
     été, quand j’étais petit garçon, merveilleuse pour moi. Dis-lui que je prie pour
     elle.
    Pierre hésita. Mais il avait envie de savoir.
    — Pendant toutes ces années, est-ce que mon parrain... ton père, t’a donné des
     nouvelles de lui ? Je lui avais remis ton paquet.
    — Mon père astheure, c’est frère Martial…
    Le reste du trajet jusqu’à Chicoutimi avait été plus silencieux. Mathieu avait
     boudé, ne digérant pas le baiser éhonté de Jeanne-Ida au moine. Celle-ci avait
     feint de somnoler. Mélanie s’était contenté de regarder rêveusement le paysage.
     Pierre avait conduit en repensant aux dernières paroles de son cousin. Mon
     père, c’est frère Martial.

    Dans le salon, Pierre fixa son parrain. Le père avait renié le fils, le fils
     reniait maintenant le père…
    — Tiens, dit son parrain en sentant le regard de Pierre sur lui. Voici ton
     cadeau de mariage.
    Georges lui tendit une enveloppe.
    — Vous étiez pas obligé, mononcle.
    — J’ai pas pu assister à tes noces en personne, mais ça veut pas dire que
     j’oublie mon devoir.
    Pierre le remercia et mit l’enveloppe, sans l’ouvrir, dans la poche intérieure
     de son veston.
    — L’argent devrait vous servir, termina Georges.
    Mélanie le remercia à son tour.
    — C’est vraiment bienvenu, monsieur. Avec le voyage de noces qui s’en
     vient...
    François-Xavier entra dans la pièce à ce moment.
    — Bon, vous vous êtes enfin décidés.
    — Oui, papa. Mélanie pis moi, on part la semaine prochaine.
    Affectant la bonne humeur, essayant de parer au malaise que la présence de
     Georges lui occasionnait, François-Xavier parlait fort et d’un ton trop
     enjoué.
    — Pis, on va-tu savoir où ce que les amoureux ont décidé de se cacher ? À
     Québec, au château

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