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Les quatre livres des stratagèmes

Les quatre livres des stratagèmes

Titel: Les quatre livres des stratagèmes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sextus Julius Frontin
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auxiliaires, et des valets d’armée
montés sur des mulets, puis de les en faire descendre à grand
bruit, et en traînant par terre des branches d’arbres. Aussitôt que
ce détachement fut en vue, Papirius cria à ses troupes que son
collègue arrivait victorieux, et qu’elles devaient, de leur côté,
conquérir la gloire du présent combat. Cet incident ranima l’ardeur
des Romains ; et, quand les Samnites aperçurent la poussière,
ils furent saisis d’épouvante, et prirent la fuite.
    2 Fabius Rullus Maximus, consul pour la
quatrième fois, ayant tenté par tous les moyens, mais en vain, de
rompre la ligne de bataille des Samnites, prit enfin le parti de
retirer des rangs les
hastati
, et de les envoyer avec
Scipion, son lieutenant, s’emparer d’une colline d’où ils pouvaient
fondre sur les derrières de l’ennemi. Le succès de cette manœuvre
vint accroître le courage des Romains, et les Samnites, effrayés et
cherchant à fuir, furent taillés en pièces.
    3 Minucius Rufus, serré de près par les
Scordisques et les Daces, qui lui étaient supérieurs en nombre,
détacha quelques cavaliers et des trompettes, sous la conduite de
son frère, avec ordre, aussitôt que le combat serait engagé, de se
montrer tout à coup sur un autre point, et de faire sonner la
charge. Au bruit des trompettes, qui était augmenté par l’écho des
montagnes, l’ennemi, persuadé qu’il arrivait des forces
considérables, fut effrayé et se retira.
    4 Le consul Acilius Glabrion, ayant
engagé un combat près des Thermopyles, contre le roi Antiochus, qui
se rendait en Achaïe avec son armée, lutta en vain contre le
désavantage des lieux, et eût été même repoussé avec perte, si
Porcius Caton, alors consulaire, et nommé par le peuple tribun des
soldats, n’eût fait un détour pour aller débusquer les Étoliens des
sommets du Callidrome, où ils avaient pris position, et ne se fût
montré tout à coup sur une colline qui dominait le camp du roi. Les
troupes d’Antiochus en prirent l’épouvante : attaquées des
deux côtés à la fois, elles furent mises en déroute, et leur camp
resta au pouvoir des Romains.
    5 Le consul C. Sulpicius Peticus, sur le
point d’en venir aux mains avec les Gaulois, envoya secrètement les
valets de l’armée, avec des mulets, sur des hauteurs voisines, d’où
ils devaient, une fois l’action engagée, se mettre en vue des
combattants comme un corps de cavalerie. Les Gaulois, croyant que
des renforts arrivaient aux Romains, se retirèrent au moment où ils
étaient presque victorieux.
    6 Marius, ayant dessein de livrer
bataille aux Teutons le jour suivant, près d’Aquæ Sextiæ [66] , envoya, pendant la nuit, Marcellus
prendre position de l’autre côté de l’armée ennemie, avec un petit
détachement de cavaliers et de fantassins, qu’il fit paraître plus
nombreux en y joignant des valets et des vivandiers armés, avec la
plus grande partie des bêtes de somme, équipées de manière qu’on
pût les prendre pour de la cavalerie. Cette troupe, qui avait
l’ordre de descendre dans la plaine derrière l’ennemi, aussitôt
qu’elle verrait commencer le combat, inspira une telle frayeur aux
Teutons par son apparition soudaine, que ces ennemis si redoutables
prirent la fuite.
    7 Dans la guerre des fugitifs, Licinius
Crassus, au moment de ranger son armée en bataille, près de
Calamarque, contre Castus et Gannicus, généraux des Gaulois, fit
passer de l’autre côté d’une montagne ses lieutenants C. Pomptinius
et Q. Marcius Rufus, avec douze cohortes. Quand le combat fut
engagé, ces troupes descendirent derrière l’armée ennemie, en
poussant de grands cris, et y jetèrent un tel désordre, qu’elle
prit la fuite sur tous les points, sans pouvoir se reformer.
    8 M. Marcellus, craignant que l’on
ne jugeât par les cris des soldats qu’ils étaient en petit nombre,
ordonna aux. valets de troupes, aux esclaves, et aux gens de toute
espèce qui le suivaient, de crier en même temps. Cette apparence
d’une grande armée épouvanta l’ennemi.
    9 Valerius Lévinus, ayant tué un simple
soldat dans un combat qu’il livrait à Pyrrhus, leva son épée
ensanglantée, et fit croire aux deux armées qu’il avait tué le roi.
Aussitôt les ennemis, persuadés qu’ils avaient perdu leur chef, et
consternés par cette imposture, rentrèrent avec effroi dans leur
camp [67] .
    10 Dans un combat contre C. Marius, en
Numidie, Jugurtha, qui avait appris

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