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Les quatre livres des stratagèmes

Les quatre livres des stratagèmes

Titel: Les quatre livres des stratagèmes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sextus Julius Frontin
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désordre
dans leur armée. Alors Metellus, qui n’attendait que l’occasion,
s’élança avec toutes ses troupes, attaqua en flanc les ennemis, les
tailla en pièces, et les prit avec leurs éléphants.
    5 Tomyris, reine des Scythes, combattant
contre Cyrus, roi de Perse, sans résultat décisif, l’attira, par
une fuite simulée, dans un défilé bien connu des Scythes ; là,
se retournant tout à coup, et secondée par la nature du lieu, elle
remporta la victoire.
    6 Les Égyptiens couvrirent d’herbes
aquatiques certains marais voisins d’une plaine où ils devaient
combattre ; et, l’action engagée, ils attirèrent, par une
feinte retraite, les ennemis dans le piège. Ceux-ci, s’élançant
avec trop d’ardeur sur un terrain qu’ils ne connaissaient pas,
s’enfoncèrent dans la vase, et furent enveloppés.
    7 Viriathe, qui de brigand était devenu
chef des Celtibériens, feignant de lâcher pied devant la cavalerie
romaine, l’amena jusque dans des fondrières et des ravins ;
et, tandis qu’il s’échappait lui-même par des chemins solides qu’il
connaissait, les Romains, auxquels les lieux étaient inconnus,
s’embourbèrent et furent taillés en pièces.
    8 Fulvius, commandant une armée romaine
contre les Celtibériens, établit son camp à proximité du leur, et
ordonna à sa cavalerie de s’avancer jusque sous les retranchements
de ces barbares, de les harceler, et de se replier par une retraite
simulée. Il renouvela cette provocation pendant quelques jours, et
s’aperçut que les Celtibériens, en poursuivant avec ardeur sa
cavalerie, laissaient leur camp sans défense. Alors, ayant donné
l’ordre à une partie de ses troupes d’exécuter encore la même
manœuvre, lui-même, avec ses troupes légères, alla, sans être
aperçu [69] , prendre position derrière les
ennemis ; et, quand ceux-ci furent sortis comme à l’ordinaire,
il accourut soudainement, abattit les palissades abandonnées, et se
rendit maître du camp.
    9 Une armée de Falisques, plus nombreuse
que la nôtre, étant venue camper sur nos frontières, Cn. Fulvius
fit mettre le feu par ses soldats à des maisons éloignées de son
camp, dans l’espoir que les Falisques, attribuant à quelques-uns
des leurs cette dévastation, se disperseraient pour aller au
pillage.
    10 Alexandre, roi d’Épire, étant en
guerre avec les Illyriens, plaça des troupes en embuscade ;
puis ayant fait prendre à quelques soldats le costume des ennemis,
il leur donna l’ordre de commettre des ravages sur le territoire
même de l’Épire. Dès que les Illyriens les aperçurent, ils se
répandirent de tous côtés pour faire du butin, avec d’autant plus
de sécurité, qu’ils prenaient pour leurs éclaireurs ceux qu’ils
voyaient en avant. Ainsi attirés sur le lieu de l’embuscade, ils
furent taillés en pièces et mis en fuite.
    11 Leptine, commandant l’armée des
Syracusains contre les Carthaginois, fit aussi ravager son propre
pays, et brûler des maisons de campagnes et quelques châteaux. Les
Carthaginois, croyant que c’était l’œuvre des leurs, sortirent du
camp pour les soutenir, et tombèrent dans une embuscade, où ils
trouvèrent, leur défaite.
    12 Maharbal, envoyé de Carthage contre
les Africains révoltés, et connaissant le goût passionné de ce
peuple pour le vin, mélangea une grande quantité de cette boisson
avec du suc de mandragore, plante qui tient le milieu entre le
poison et les narcotiques ; et après un léger engagement avec
l’ennemi, il se replia à dessein : puis, au milieu de la nuit,
laissant dans son camp quelques bagages et tout le vin mélangé, il
feignit de s’enfuir. Les barbares s’emparent de son camp, se
livrent à la joie, boivent avidement ce vin pernicieux, et bientôt,
étendus à terre comme s’ils étaient morts, ils sont, au retour de
Maharbal, tous pris ou massacrés.
    13 Hannibal, sachant que son camp et
celui des Romains étaient dans un lieu où le bois manquait,
abandonna de nombreux troupeaux de bœufs dans ses retranchements,
au milieu de ce pays désert. Les Romains s’emparèrent de ce butin,
et, se trouvant dans une grande disette de bois, se gorgèrent de
viande mal cuite. Tandis qu’ils se croyaient en sûreté, et qu’ils
étaient incommodés par cette viande à demi crue, Hannibal ramena
son armée pendant la nuit, et leur fit beaucoup de mal.
    14 En Espagne, Tiberius Gracchus, informé
que l’ennemi, ne pouvant se procurer des vivres,

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