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Les quatre livres des stratagèmes

Les quatre livres des stratagèmes

Titel: Les quatre livres des stratagèmes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sextus Julius Frontin
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la langue latine en séjournant
dans les camps romains, courut devant sa première ligne, et cria en
latin qu’il venait de tuer C. Marius, ce qui fit prendre la fuite à
un grand nombre des nôtres.
    11 Myronide, général athénien, ayant
livré bataille aux Thébains, et voyant que le succès était douteux,
s’élança tout à coup vers l’aile droite de son armée, et s’écria
que l’aile gauche était déjà victorieuse. Cette nouvelle donna de
l’ardeur aux Athéniens, et épouvanta l’ennemi, qui perdit la
victoire.
    12 Crésus fit marcher une troupe de
chameaux contre la cavalerie ennemie, qui était plus forte que la
sienne ; les chevaux, effrayés de l’aspect et de l’odeur de
ces animaux, renversèrent leurs cavaliers et allèrent se rejeter
sur l’infanterie, dont ils causèrent aussi la défaite.
    13 Pyrrhus, roi d’Épire, combattant en
faveur des Tarentins, trouva un semblable avantage dans ses
éléphants, pour mettre le désordre dans l’armée romaine.
    14 Les Carthaginois ont souvent fait
usage de ce moyen contre les Romains.
    15 Les Volsques étant campés dans un lieu
environné de broussailles et de bois, Camille incendia tout ce qui
pouvait communiquer le feu jusqu’à leurs retranchements, et les
obligea ainsi d’abandonner leur camp.
    16 P. Crassus, pendant la guerre Sociale,
fut surpris de la même manière avec toute son armée.
    17 Les Espagnols, dans un combat contre
Hamilcar, placèrent à leur front de bataille des chariots attelés
de bœufs et chargés de bois résineux, de suif et de soufre, et y
mirent le feu quand on donna le signal de l’attaque. Les bœufs,
dirigés contre l’armée ennemie, y jetèrent l’épouvante et le
désordre.
    18 Les Falisques et les Tarquiniens
revêtirent d’habits sacerdotaux un certain nombre des leurs, qui
s’avancèrent, semblables à des furies, agitant des torches et des
serpents, et épouvantèrent l’armée romaine.
    19 Les Véiens et les Fidénates eurent le
même succès, en s’armant de torches enflammées.
    20 Athéas, roi des Scythes, combattant
l’armée des Triballiens, qui était plus nombreuse que la sienne,
ordonna aux femmes, aux enfants, et à tous ceux qui étaient peu
propres au combat, d’aller, avec des troupeaux d’ânes et de bœufs,
derrière l’armée ennemie, et de se montrer lances dressées ;
puis il répandit le bruit que c’étaient des renforts venus des
extrémités de la Scythie. L’ennemi le crut, et prit la fuite.

V. Des embûches.
     
    1 Romulus s’étant approché des murs de
Fidènes, après avoir embusqué une partie de ses troupes, simula une
retraite, et attira ainsi à sa poursuite les Fidénates jusqu’au
lieu où étaient cachés les siens. Ceux-ci, voyant leurs ennemis en
désordre et sans méfiance, fondirent sur eux de toutes parts, et
les taillèrent en pièces.
    2 Le consul Q. Fabius Maximus, envoyé au
secours des Sutriens contre les Étrusques, attira sur lui toutes
les forces de l’ennemi, et bientôt, feignant d’avoir peur et de
prendre la fuite, il gagna des hauteurs, d’où il retomba sur les
Étrusques, qui montaient pêle-mêle derrière lui ; et non
seulement il fut vainqueur, mais encore il s’empara de leur
camp.
    3 Sempronius Gracchus, ayant à combattre
les Celtibériens, feignit de les redouter, et se tint dans son
camp. Il fit ensuite sortir ses troupes légères, qui, après avoir
harcelé les ennemis, lâchèrent pied tout à coup, et réussirent à
les éloigner de leurs retranchements. Alors Sempronius, les voyant
accourir confusément, prit l’offensive, et les battit à tel point,
que leur camp tomba en son pouvoir.
    4 Le consul Metellus, faisant la guerre
en Sicile contre Hasdrubal, et observant l’armée ennemie avec
d’autant plus de soin qu’elle était très nombreuse et renforcée de
cent trente éléphants, affecta de la crainte, tint ses troupes
renfermées dans Panorme, et fit creuser un large fossé en avant de
la place ; puis, voyant arriver cette armée, avec les
éléphants à la première ligne, il ordonna à ses
hastati
d’aller lancer des flèches contre ces animaux, et de se réfugier
aussitôt dans le retranchement. Irrités de cette bravade, ceux qui
conduisaient les éléphants les firent descendre jusque dans le
fossé même [68] , et, quand ils s’y furent engagés, une
partie de ces animaux fut accablée d’une grêle de traits, et les
autres, se retournant contre les Carthaginois, mirent le

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