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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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pourrait ainsi non
seulement lui raconter son voyage à Arras, mais aussi lui donner des nouvelles
fraîches des Seize. En attendant, il revint rue Saint-Martin et passa saluer
Olivier Hauteville.
    Olivier était dans sa chambre avec Jacques Le
Bègue, devant une montagne de papiers, avec des piles de jetons de cuivre, des
plumes et des encriers en corne de différentes couleurs. Il reçut avec joie la
visite de son voisin qui lui demanda s’il avait découvert quelque chose.
    — Absolument rien ! C’est
décourageant ! Il faudrait pouvoir comparer chaque livre, chaque bordereau,
chaque rôle. Je passe mon temps à faire des additions avec un abaque et des
jetons, puis à contrôler mes erreurs de calculs. J’ai l’impression de compter
les grains de sable dans la mer. Si seulement je savais où chercher !
    — M. d’O ne peut t’aider ?
    — Il est parti ! Il a dû rentrer à
Caen pour des affaires urgentes. Je n’ai plus personne pour me conseiller, sinon
mon bon Le Bègue. Mais, je dois cesser de me lamenter, car j’ai fait la
connaissance d’une exquise demoiselle que je voudrais que tu rencontres. Elle
se prénomme Cassandre et son père est procureur au présidial d’Angers. Elle est
à Paris pour quelque temps afin de soigner sa tante, religieuse au couvent des
Filles-de-Sainte-Élisabeth. Puisque tu es de retour, pourquoi ne viendrais-tu
pas souper demain avec ton épouse ? Je l’inviterais aussi et vous feriez
connaissance.
    Poulain souriait en entendant son ami parler
avec tant d’enthousiasme de la jeune femme. Il en était visiblement amoureux et
le lieutenant du prévôt en était heureux pour lui, car cela lui permettrait d’oublier
les malheurs qu’il avait connus. Quand il était à Arras, il s’était rendu
compte qu’il considérait désormais Olivier comme le frère cadet qu’il n’avait
pas eu.
    — Pourquoi pas ? Mais je suppose que
cette dame n’est pas seule ? demanda-t-il.
    — Évidemment, c’est une dame de qualité.
Elle est à Paris avec son cousin qui lui sert de chaperon. Ils logent au Fer
à Cheval.
    Nicolas Poulain accepta et, le soir même, Olivier
se rendit à l’auberge pour inviter Cassandre.
    La jeune fille était encore sous le coup de l’émotion
après avoir constaté la ferveur catholique d’Olivier et son attachement au duc
de Guise. Ce ne fut pourtant pas pour cette raison qu’elle refusa son
invitation, mais parce qu’elle jugeait que ce qu’elle éprouvait pour lui était
périlleux pour sa foi. Au demeurant, elle s’était rangée à l’idée de Caudebec :
leur mission était impossible et il valait mieux rentrer à Montauban.
    Pourtant, quand le jeune Hauteville lui dit qu’il
voulait la présenter au lieutenant du prévôt qui l’avait tiré de prison, elle
changea d’avis et accepta de venir souper chez lui. La présence de ce prévôt
lui apparaissait comme une chance à ne pas laisser passer.
    Peut-être pourrait-elle le convaincre de
perquisitionner chez Salvancy et de lui confisquer les quittances ?
    Sa mission était revenue au premier plan de
son esprit.
    Le soir, Nicolas
Poulain quitta sa maison avec une lanterne et une bonne épée pour se rendre aux
jésuites de Saint-Paul où se tenait le conseil de la ligue parisienne. Là-bas, il
fit aux membres de la sainte union un récit de son voyage et ceux-ci parurent
satisfaits quand il expliqua avoir ramené d’Arras de quoi équiper trois cents hommes.
    Ces armes allaient être bien utiles, même si
elles étaient encore en nombre insuffisant pour une insurrection, selon Charles
Hotman. Distribuées aux dizainiers et aux cinquanteniers, ainsi qu’aux membres
du conseil, elles permettraient d’encadrer la populace qui s’agitait beaucoup
trop. En effet, avec le nombre de plus en plus important d’habitants qui
avaient rejoint leur confrérie, il n’était plus possible de garder le secret
sur les projets du conseil des Seize. Aussi, bien des rumeurs circulaient, principalement
celles du pillage des maisons des politiques, c’est-à-dire des proches du roi. Le
bas peuple, les gens mécaniques [51] , et surtout les gueux et les vagabonds chassés des campagnes par la
misère, tous étaient las d’attendre. Ils ne supportaient plus la longueur de l’entreprise
et voulaient tout de suite leur picorée si bien que les ligueurs avaient du mal
à les convaincre de garder patience. Bien armés, dizainiers et cinquanteniers
seraient obéis.
    C’est qu’ils

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