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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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hommes qui nous regardaient étrangement.
    — Ceux qui nous ont agressés ce soir ?
demanda Poulain, brusquement intéressé.
    — Je ne sais pas… Je ne crois pas, répondit-elle
en se mordant les lèvres.
    Décidément, elle n’était pas faite pour le mensonge,
se dit-elle.
    — Vous ne rentrerez pas à votre
hôtellerie ce soir ! décida Olivier. Il y a quatre chambres dans cette
maison. Le Bègue s’installera dans celle-ci, M. de Cubsac partagera
son lit avec M. Caudebec à l’étage et vous aurez la dernière chambre.
    Elle parut hésiter une seconde.
    — Ce ne serait pas correct…
    — Pourquoi ? Vous serez à côté de
votre cousin, et ma servante s’occupera de vous. Vous serez aussi bien qu’au Fer à Cheval.
    Elle ne répondit pas tout de suite avant de
dire :
    — Si M. Caudebec est d’accord… Je ne
le vois pas… est-il parti avec M. de Cubsac ?
    — Oui, ils ne devraient pas tarder à
revenir avec le guet.
    Justement, on tambourina à la porte. Les deux
hommes descendirent, non sans s’être saisis chacun d’une épée. Dans la cuisine,
Olivier alla chercher la lanterne qu’on utilisait pour sortir le soir et alluma
la chandelle de suif de mouton à une flammèche de la cheminée.
    On tambourinait toujours et ils entendirent :
    — C’est M. de Cubsac, monsieur
Hauteville ! Ouvrez-nous, on est avec le guet !
    Poulain écarta le volet d’une des meurtrières
et regarda dehors. Il distingua vaguement plusieurs hommes dans l’ombre, et
Cubsac qui tenait une lanterne.
    — Ce sont bien eux, dit-il, en tirant le
verrou de la herse et en la levant comme il avait vu faire Olivier.
    Ils entrèrent. Le guet était constitué de huit
archers et d’un huissier à verge qu’ils firent passer dans la cuisine.
    Les cinq cadavres des truands étaient allongés
à même le sol. En revanche, le concierge était sur la table et on l’avait couvert
d’un drap. Cubsac et Caudebec avaient déjà tout raconté et les gens du guet
étaient venus avec une charrette à bras. Ils chargèrent les corps des brigands,
et l’huissier expliqua à Olivier qu’un commissaire ou un exempt passerait le
lendemain pour l’interroger. Poulain lui dit alors qui il était, et où il
habitait.
    Ils repartirent. Entre-temps, Cassandre était
descendue et s’était discrètement entretenue avec Caudebec. Olivier retourna
près d’eux après le départ du guet et renouvela son invitation que Caudebec
accepta.
    Désormais le calme était complètement revenu. La
chambre était nettoyée et Poulain décida de rentrer chez lui avec son épouse. Cubsac
et Caudebec les raccompagnèrent en les éclairant avec une lanterne.
    Pendant ce temps, Perrine et sa tante avaient
préparé les lits et Cassandre put s’installer dans la chambre au-dessus de
celle d’Olivier, une pièce très simplement meublée. Outre le lit, il y avait
une table couverte d’une épaisse nappe brodée sur laquelle étaient déposées une
cuvette en étain et une cruche d’eau. Il y avait aussi un miroir dans un cadre
de bois et un bahut couvert de cuir bouilli, avec un linge pour la toilette. Dans
la ruelle du lit était rangée une chaise percée.
    La servante donna à Cassandre un corps de nuit,
un bonnet et un manteau de nuit appartenant à la gouvernante d’Olivier, puis
elle lui expliqua, en allumant une bougie et avec un petit sourire narquois, que
cette chambre était l’ancienne chambre de son maître. Elle avait remarqué les
regards échangés entre les deux jeunes gens et, malgré les violences qu’elle
avait subies, elle avait maintenant envie d’être la confidente de ce qu’elle
pensait être une histoire d’amour.
    À l’idée qu’elle allait dormir dans le lit d’Olivier,
Cassandre ressentit un profond trouble. Elle se coucha. Le sommeil ne venant
pas, elle resta longtemps abîmée dans ses pensées. Elle s’était introduite par
fraude et mensonge dans cette maison et elle en ressentait une profonde honte. Mais
ce qui la torturait, c’est qu’elle n’arrivait pas à distinguer dans ce qui la
faisait agir si c’était son désir de rester auprès d’Olivier, ou seulement le
besoin de lui faire connaître Salvancy, pour qu’il force le receveur à lui
remettre les précieuses quittances.
    Ne pouvant comprendre si elle était guidée par
son cœur ou par le calcul, elle s’endormit en pensant finalement à son père et
à son retour prochain dans le Midi.
    Elle fut réveillée le lendemain par

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