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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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trouver
Olivier pour l’aider, comme ils en avaient convenu la veille. Il se força à
être aimable avec elle et lui expliqua qu’il attendait le retour de Le Bègue
pour se mettre au travail. Elle lui dit qu’elle allait alors accompagner
Thérèse aux Grandes Halles, avec Caudebec, car il était nécessaire d’approvisionner
la maison en nourriture.
    Il acquiesça, content qu’elle et son cousin
quittent la maison.
    Après leur départ, ayant vérifié que Perrine
était en bas avec Cubsac, il grimpa au deuxième étage et entra dans la chambre
de la jeune fille, son ancienne chambre. Son parfum l’enivra et il se sentit
honteux de se comporter en espion. Il hésita à ressortir, mais il brûlait trop
d’en apprendre plus.
    Il n’eut pas à fouiller longtemps.
    Sur la table, il trouva une double sacoche de
cuir, du genre de celles que l’on plaçait en travers d’une selle. Elle ne
contenait pas grand-chose, sinon une brassière propre, des chausses, ainsi qu’une
clef et une lettre.
    La clef était celle de son père, celle qui
avait disparu. Stupéfait, il resta un instant à la regarder. Puis, il prit la
lettre qui était décachetée. Il l’ouvrit et la lut avec une certaine honte.
    Ma chère nièce,
    Je suis très satisfait que vous ayez gagné
la confiance de M. Hauteville. Il faut maintenant qu’il apprenne
rapidement que c’est M. Salvancy qui rapine les tailles royales et qu’il
découvre comment il s’y prend. À la cour, on ne parle que des projets de M. de Guise
qui achète des armes et négocierait pour la venue de régiments de lansquenets
allemands et albanais. M. de Guise va avoir besoin d’argent et les
neuf cent mille livres que M. Salvancy a sur mes comptes pourraient
bientôt partir en Lorraine.
    Je vous embrasse et soyez prudente.
    Scipion Sardini, Baron de Chaumont, votre
oncle affectionné.
    Ainsi, tout s’expliquait,
se dit-il après avoir relu la lettre. Scipion Sardini était au service de
Catherine de Médicis ou du roi. Le banquier avait appris que M. Salvancy
détournait les impôts au profit du duc de Guise et, ayant su que son père avait
été occis pour avoir découvert la vérité, il avait envoyé sa nièce pour qu’elle
l’aide à démasquer la fraude.
    Cassandre n’était pas Mlle Baulieu d’Angers,
elle était la nièce du banquier Sardini.
    Elle s’était bien moquée de lui !
    Mais était-elle hérétique ? Sans doute
pas, car son oncle était réputé bon catholique. Il eut un peu honte de
reprendre espoir.
    Devait-il lui dire qu’il avait découvert son
rôle ? Devait-il lui dire qu’il connaissait aussi celui qui était sans
doute derrière Salvancy ?
    Il relut la lettre. Il semblait que le
banquier souhaitait seulement que l’argent détourné ne parte pas dans la poche
du duc de Guise. Pourquoi n’avait-il pas directement dénoncé Salvancy à la
chancellerie ?
    Sans doute parce qu’il manquait des pièces à
conviction, se dit-il. C’était lui, Olivier, qu’ils avaient choisi pour
découvrir les mécanismes de la fraude… M. Séguier était-il dans la
confidence ?
    Ne sachant que penser, il remit la lettre à sa
place.
    Il s’aperçut qu’il avait gardé la clef à la
main. Cette clef avait été volée à son père le jour où on l’avait assassiné. Comment
Cassandre pouvait-elle l’avoir en sa possession ?
    Était-elle impliquée dans la mort de sa
famille ? Et Sardini ? Et Séguier ?
    Il fallait qu’il le lui demande. Il ne
pourrait continuer à vivre près d’elle si elle était une criminelle. Il remit
la clef dans la sacoche, sous la brassière. Il sentit alors une feuille de
papier qu’il sortit. En vérité c’étaient deux passeports. L’un au nom de Cassandra
Sardini, née à Lucques, et l’autre au nom de Cassandre Baulieu, née à Angers. La
description était la même et ils étaient tous deux signés par le chancelier, Philippe
Hurault, comte de Cheverny.
    Tout cela avait donc été manigancé à la cour, car
qui d’autre aurait pu faire deux passeports aussi proches ?
    Il rangea les papiers et resta encore un
moment à méditer. Son regard s’égara sur le lit où elle avait dormi et cela l’émut.
Il remarqua alors une légère bosse sous la courtepointe.
    Il s’approcha et la souleva. C’était un livre.
    Après l’avoir feuilleté, il redescendit dans
la cuisine, les larmes aux yeux.
    Il avait été doublement trompé.
    Cassandre revint un peu plus tard. Caudebec
portait de lourds

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