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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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donc confié la reprise du
travail de son père. Certainement, le ou les responsables de ces larronages l’ont
su et ont tenté de faire disparaître le fils après le père.
    Louchart resta pétrifié en découvrant que
Poulain savait tant de choses. Il fallait à tout prix que lui et Hauteville
arrêtent de s’intéresser aux tailles !
    — Vous devriez conseiller à M. Hauteville
de tout abandonner, fit-il, désespéré. Ce ne sont pas ses contrôles des tailles
qui ramèneront son père à la vie !
    — C’est ce que je lui ai dit, fit Nicolas
Poulain avec désinvolture. Mais ne vous inquiétez pas, je vais retrouver le
manchot et je le ferai parler !
    Il vit avec plaisir Louchart devenir blême
tandis qu’il prenait congé en bredouillant.
    Depuis le jour où Michelet avait narré au
conseil son échec dans les bois de Saint-Germain, et où Mayneville avait décidé
qu’il s’occuperait lui-même de Hauteville, Louchart avait évidemment rencontré
plusieurs fois les membres du conseil de la sainte union. Aucun ne savait ce
que préparait Mayneville, mais celui qui avait organisé l’opération de
prélèvement sur les tailles avait dit aux Seize que Salvancy avait besoin d’armes.
De quoi équiper une poignée d’hommes au service du duc de Mayenne pour s’attaquer
à Hauteville.
    Ce manchot faisait certainement partie de l’expédition.
Que se passerait-il si Poulain le retrouvait et le faisait parler ? La
Ligue était à quelques jours de prendre le pouvoir et Poulain pouvait ruiner
tous leurs efforts en faisant passer son devoir de policier avant son serment
envers les ligueurs. Quant à Hauteville, il était de plus en plus urgent de le
faire disparaître. Louchart craignait que le jeune homme n’ait finalement
découvert la vérité sur Salvancy, auquel cas, s’il dénonçait la fraude au
surintendant des Finances, ils seraient tous arrêtés avant que l’insurrection
ne débute. Il fallait qu’il retrouve ce manchot pour le prévenir et lui
demander de se cacher. Salvancy pourrait sans doute lui dire qui il était.
    En arrivant rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie,
Louchart trouva le receveur dans un état d’extrême fébrilité qui empira à
mesure qu’il entendait le récit du commissaire.
    Terrorisé, Jehan Salvancy se trouva ensuite
bien incapable de répondre aux questions. Il apprit seulement à Louchart qu’un
manchot était effectivement venu le voir à deux reprises avec une lettre du duc
de Mayenne lui ordonnant de lui obéir. Le manchot avait exigé des armes qu’il
lui avait remises quelques jours plus tard et qui venaient des réserves de la
sainte union, mais le receveur ignorait qui était cet homme, ce qu’il était
devenu, et comment le joindre.
    Aux abois, Louchart partit prendre conseil
auprès de son chef, Charles Hotman. Mais malgré son angoisse, une chose lui
faisait presque plaisir dans l’échec de l’entreprise contre Hauteville, c’est
que Mayneville n’était pas plus fort qu’eux !

19.
    Lundi 11 mars 1585
    Le lundi matin aux
aurores, avant de partir pour Saint-Germain, Nicolas Poulain se rendit chez
Hauteville. Il pleuvait à nouveau. Toute la maisonnée dormait encore, sauf
Thérèse et Olivier qui était venu ouvrir à son ami en chemise de nuit. Ils s’installèrent
dans sa chambre où Olivier jeta une bûche dans la cheminée pendant que la
servante allait chercher un bol de soupe au visiteur.
    — Mon ami, je suis venu te mettre en
garde contre Mlle Baulieu, déclara Poulain de but en blanc, sans même ôter
son manteau.
    Il sentit son ami se hérisser.
    — Je suis allé au couvent des
Filles-de-Sainte-Élisabeth, Olivier. Personne ne la connaît, et elle n’y a pas
de tante malade, poursuivit-il, d’une voix égale.
    — Pourquoi as-tu fait ça ?
    — Pour la petite-fille d’un drapier, elle
sait trop bien se battre, et tuer. J’ai tout de suite deviné qu’elle n’était
pas celle qu’elle laissait paraître.
    Olivier resta buté et silencieux. Il n’en
croyait pas un mot. Il se souvint alors que Poulain n’avait jamais aimé
Cassandre. Peut-être en était-il amoureux… et s’il voulait tout simplement qu’il
se détache d’elle ?
    — Ce n’est pas tout, poursuivit le
lieutenant du prévôt. À l’auberge du Fer à Cheval, elle a écrit
plusieurs lettres qu’elle a envoyées à Scipion Sardini. Tu sais qui il est ?
    Olivier hocha la tête, la mine renfrognée et
le regard sombre.
    — Un proche de Catherine

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