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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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paniers de légumes et elle paraissait toute joyeuse. Il la
salua avec froideur et lui demanda fort sérieusement de pouvoir lui parler dans
sa chambre seul à seul. Elle comprit qu’il avait fouillé ses affaires, comme
elle le souhaitait, et qu’il avait trouvé ce qu’elle avait laissé en évidence, en
particulier la lettre qu’elle avait demandé à Scipion Sardini de lui écrire.
    Dans la chambre, il ferma soigneusement la
porte tandis qu’elle restait debout, immobile et attentive près de la fenêtre.
    — Mon ami Nicolas Poulain, qui est comme
vous le savez policier, a le défaut de suspecter tout le monde. Il trouvait
surprenant que vous maniiez si bien la brette aussi s’est-il rendu au couvent
des Filles-de-Sainte-Élisabeth…
    Il laissa sa phrase en suspens. Pour lui
laisser le temps de se défendre.
    — On ne m’y connaît pas, dit-elle d’une
voix éteinte, et je n’y ai pas de tante…
    Les larmes lui vinrent sans qu’elle ait besoin
de jouer la comédie tant elle avait honte. Il lui fallait pourtant encore
mentir. La douce Limeuil le lui avait affirmé : la vérité est si
précieuse qu’elle doit être préservée par un rempart de mensonges [54] .
    — … Je suis la nièce de M. Sardini. Je
ne sais si vous le connaissez, mais il est banquier, et il a découvert qu’un
receveur des tailles, M. Salvancy, faisait de gros dépôts chez lui. Des
dépôts sans rapport avec sa fortune. Il s’est ensuite aperçu que cet argent
était parfois remis au trésorier du duc de Guise. Mon oncle a pensé que M. Salvancy
fraudait sur les tailles qu’il encaissait, et qu’il remettait le fruit de ses
larcins au duc de Guise. Il a pris peur, il pouvait être accusé de complicité
et finir sur l’échafaud. Il ne savait que faire.
    » Mon père a une banque à Lucques, j’étais
à Paris depuis quelques semaines quand mon oncle m’a raconté l’histoire de M. Salvancy.
À Lucques, j’avais l’habitude de travailler à la banque aussi j’ai proposé à
mon oncle de déjouer les manigances de ce receveur des tailles. Lors d’un dîner,
je me suis fait inviter par sa femme qui se pique de tenir un salon de poésie, j’ai
simulé un malaise et on m’a conduite dans sa chambre pour que je m’y repose. J’espérais
y trouver les quittances et les emporter, j’avais agi de même, une fois, à
Lucques…
    — Les quittances ? Quelles
quittances ?
    — Lorsque quelqu’un fait un dépôt dans
une de nos banques, nous lui remettons une quittance qui est la preuve du dépôt.
Sans quittance, le déposant ne peut reprendre son argent. L’idée de mon oncle
était d’offrir les quittances au roi pour prouver sa bonne foi.
    » Mais, ayant rapidement fouillé la
chambre, je n’ai rien trouvé, sinon une clef. Le soir, j’ai questionné M. Vivepreux
qui a reconnu le monogramme HV sur la clef. Il m’a ensuite parlé du terrible
assassinat de votre père. Puisqu’il possédait une clef vous appartenant, j’en
ai déduit que Salvancy était lié au crime et j’ai pensé que, par vous, je
pourrais obtenir des preuves contre lui, et que celles-ci assureraient la
protection de mon oncle et de notre banque.
    » M. Vivepreux vous connaissait. Avec
son aide, j’ai croisé votre route et je suis volontairement tombée devant votre
cour pour faire votre connaissance…
    Elle se tut un instant pour refouler ses
larmes.
    — … Vous m’avez offert votre confiance, votre
amitié… plus peut-être… balbutia-t-elle, étreinte par une sincère émotion, et
je vous ai menti pour aider mon oncle… Je suis parvenue à vous mettre sur la
voie, hier, et sans la perspicacité de M. Poulain, vous n’auriez pas su
que je vous avais trompé. Mais désormais, vous n’aurez aucun mal à démontrer
les malversations de M. Salvancy. Vous le dénoncerez et mon oncle ne
risquera plus rien. Sachez que je me méprise pour mon attitude. Je regrette
profondément de vous avoir menti, et je vous supplie de me pardonner. Je
quitterai votre maison cet après-midi et vous ne me reverrez jamais.
    Comme on le voit, le récit de la jeune femme
était un adroit mélange de mensonge et de vérité. Pourtant, elle ne mentait pas
sur ses sentiments, elle se sentait réellement honteuse, surtout en sachant qu’elle
trompait à nouveau Olivier, mais elle ne voulait plus abandonner maintenant qu’elle
était si proche du but. Tout s’était déroulé comme le lui avait prédit la douce
Limeuil. Et si tout se

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