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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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l’ouvroir.
    — Je suis de passage à Paris et je
cherche à me loger, madame, fit-il. On m’a dit qu’un étage de votre maison est
vide…
    — C’est vrai, monsieur, mais il faut vous
adresser à la dame qui est propriétaire de la maison. Elle est veuve et n’occupe
que le premier étage avec ses domestiques, mais je ne sais pas si elle voudra
vous louer une pièce.
    Elle appela un de ses ouvriers, un jeune
garçon de seize ans, et lui demanda de conduire le seigneur chez leur
propriétaire. La veuve était âgée et sourde. Quand Maurevert lui eut expliqué
qu’il voulait louer l’étage vide, elle refusa car ses meubles étaient toujours
dedans. Cela ne gênait pas Maurevert qui lui proposa dix écus par semaine, une
somme exorbitante pour un tel logement. Pour la décider, il lui en promit
trente d’avance en l’assurant qu’il ne viendrait que de temps en temps.
    — C’est pour loger une garce, monsieur ?
demanda la veuve en plissant les yeux pour lui faire comprendre qu’il ne la
roulerait pas facilement. Je suis bonne catholique, je me confesse et je vais à
la messe. Je n’accepterai pas qu’on rataconnicule [56] dans ma maison.
    — Pas du tout, madame, s’offusqua le
seigneur de Louviers, je suis chanoine à Conflans, et j’ai simplement besoin de
venir à Paris pour un procès qui se tient au Palais. Je n’aurai besoin de votre
logement que pour un mois ou deux.
    — Pourquoi n’allez-vous pas dans une
hôtellerie ?
    — J’ai quelques biens qui m’autorisent à
éviter la promiscuité des auberges, madame, aussi quand je me déplace, je
préfère être chez moi.
    — Vous êtes chanoine ? Feriez-vous
dire des messes pour feu mon époux ?
    — Si vous le souhaitez, je prierai pour
lui sur les saintes reliques de sainte Honorine.
    — Qui est sainte Honorine ?
    — Une Gauloise, madame, martyrisée et
jetée dans la Seine. Nous avons ses reliques à Conflans où elle provoque de
nombreux miracles. Elle pourrait protéger votre mari, là où il se trouve…
    — Que lui demandez-vous quand vous la
priez ?
    — Par vos bontés, que notre foi s’accroisse.
    Au tentateur nous saurons dire : « non ! »
    Contre tout mal, protégez la paroisse ! psalmodia Maurevert en se signant.
    La veuve parut impressionnée par tant de
dévotion.
    — C’est d’accord, venez lundi avec vos
écus, mais attention : pas de garce !
    Le jeudi, Nicolas
Poulain était rentré fort tard et très fatigué par une épuisante chevauchée. Ce
n’est donc que le lendemain vendredi qu’il vint voir Olivier. C’était à cette
occasion que Maurevert, grimé en gagne-denier, l’avait vu entrer.
    Le lieutenant du prévôt s’interrogeait sur les
bonnes nouvelles qu’Olivier voulait lui apprendre, mais il s’inquiétait aussi
sur l’attitude qu’il aurait envers lui. Il fut rassuré quand il vit que son ami
le recevait avec effusion. Pourtant, lorsqu’il lui proposa : « Viens
avec moi, Cassandre veut te parler ! » Nicolas se raidit, prévoyant
une pénible épreuve.
    Dans sa chambre, Cassandre se coiffait, debout
devant le miroir.
    Elle salua Nicolas Poulain avec une grande
courtoisie et lui proposa la seule chaise disponible, qu’il refusa.
    — Avant que mademoiselle ne parle, le
prévint Olivier qui était resté debout, je dois te dire qu’après ta visite de
lundi, je ne savais plus que penser. J’ai alors commis une effroyable
cuistrerie. Je suis venu dans sa chambre et j’ai fouillé dans ses bagages.
    Le regard de Poulain allait de l’un à l’autre.
Elle se mordillait les lèvres tandis qu’Olivier paraissait d’un calme étonnant.
    — J’y ai trouvé la clef de ma maison, celle
qui appartenait à mon père et qui avait disparu, ainsi qu’une lettre de M. Scipion
Sardini, poursuivit-il. Cassandre, pouvez-vous la lui montrer ?
    La lettre était sur la table et elle la tendit
au policier qui la lut sans que son visage témoigne de quoi que ce soit.
    — Il y avait aussi deux passeports signés
du chancelier. Un au nom de Cassandre Baulieu, et l’autre au nom de Cassandra
Sardini. Je l’ai donc interrogée.
    — Et alors ? s’enquit Poulain, secrètement
satisfait d’avoir eu raison, mais passablement inquiet quant à la suite.
    — Cassandre, je vous laisse la parole, il
vaut mieux que ce soit vous qui vous expliquiez.
    Elle répéta le récit qu’elle avait fait à
Olivier. Quand elle eut terminé, Nicolas Poulain resta silencieux. Après ce

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