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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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de Saint-Denis. Il revenait du Poitou et repartait pour Dijon avec
ses hommes d’armes. Je lui ai fait part de nos craintes d’être découverts par
le roi tant nous sommes désormais nombreux, et je l’ai supplié de nous donner l’ordre
d’agir promptement et de nous donner des armes. Nous avons seulement de quoi
équiper quelques centaines d’entre nous, aussi m’a-t-il promis d’en faire
entrer secrètement dans Paris dans des tonneaux. Ce sera chose facile, car nous
détenons les clefs de plusieurs des portes. J’ai sa promesse que l’offensive
aura lieu aux premiers jours d’avril. Jusque-là, nous devons être patients.
    Il y eut des murmures et même quelques
protestations d’insatisfaction, sinon d’hostilité, dans la salle.
    Le reste de la réunion ne fut qu’interventions
des chefs des seize quartiers qui expliquèrent comment ils armeraient leurs
hommes. Alors qu’ils s’exprimaient ainsi, Poulain songeait avec anxiété à la
puissance désormais redoutable de cette ligue. La ville pouvait-elle tomber
entièrement entre leurs mains ? Tant qu’il avait pensé que Hotman et ses
amis voulaient attaquer la Bastille ou le Louvre avec les armes qu’il leur
avait vendues, il n’avait pas été très inquiet, sachant qu’ils se feraient
écraser par les Suisses et les troupes royales qui disposaient de couleuvrines
et de centaines d’arquebuses. Mais maintenant que la Ligue avait gagné le guet
bourgeois, les quarteniers, les cinquanteniers et les dizainiers, maintenant
que Bussy Le Clerc et ses amis avaient les clefs des portes de la ville, maintenant
que Guise pouvait faire entrer ses propres troupes et armer la populace, les
compagnies du roi pourraient bien être balayées. Il y aurait un effroyable bain
de sang, sans compter le pillage qui suivrait et qui durerait des jours et des
jours.
    C’était une damnable entreprise qui ne cachait
même plus ses desseins. La sainte union parisienne s’était jusqu’à présent
présentée comme le moyen de sauver la religion catholique et romaine contre l’hérésie,
mais ses chefs montraient maintenant leur vrai visage. Ils attendaient les
ordres du duc de Guise.
    Guise qui faisait jouer le petit peuple pour
déposséder le roi de sa couronne, après avoir lui avoir coupé la gorge.
    Poulain était profondément croyant. En
rentrant chez lui, il pria Dieu de lui donner le courage de continuer tant il
avait peur d’être découvert par les conspirateurs. Qu’arriverait-il alors à sa
femme et à ses enfants ? Il se souvenait toujours du bijoutier huguenot
qui logeait en face de chez lui, et du sort effroyable de sa famille, le jour
de la Saint-Barthélemy. Il pria Dieu pour qu’il le protège, qu’il le conseille
et qu’il le fortifie avant de prévenir le Grand prévôt de France.
    Le lendemain, avec les précautions d’usage, il
se rendit chez Richelieu. Celui-ci l’écouta avec attention quand il lui
décrivit l’étendue des partisans de la Ligue dans tous les corps de métiers de
la ville.
    — La seule consolation que l’on puisse
avoir, monsieur le Grand prévôt, c’est que le parlement semble être resté
fidèle à la couronne. Je n’ai vu aucun conseiller ou président de chambre. Les
félons semblent se cantonner aux auxiliaires de justice, aux avocats, et
surtout au monde du Châtelet et de la chambre des comptes.
    — Je vous promets d’en parler au roi
demain, quand je le verrai au Louvre, assura Richelieu, sans cacher son pessimisme
ni son inquiétude quant à l’attitude du monarque. J’avoue ne plus comprendre Sa
Majesté. Le soir, il court les rues masqué et déguisé avec ses amis pour se
faire encore plus détester de son peuple quand Guise se prépare à lui porter
des coups peut-être fatals.
    Il se tut un instant, comme s’il hésitait à
raconter ce qui allait suivre.
    — Savez-vous ce qui est arrivé avec le
convoi d’armes de M. de La Rochette ?
    — Non, je suppose que vous l’avez fait
saisir.
    — Je l’ai fait, Dieu m’en est témoin !
Nous avons arrêté la barque à Lagny et trouvé les sept cents arquebuses. Il y
avait aussi deux ou trois centaines de corselets et d’épées ainsi que de la
poudre et des balles. De quoi équiper trois compagnies comme vous le pensiez. J’ai
fait mettre La Rochette et ses gens au fond d’un cachot, tout écuyer du
cardinal de Guise qu’il était. C’était mardi dernier.
    » Guise l’a appris dans la soirée. Il a
aussitôt envoyé un

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