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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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la grande poche intérieure de son
manteau.
    Il en sortit le contenu et resta interloqué en
découvrant deux bourses. La sienne et une seconde en velours rouge.
    — C’est la mienne ! glapit l’homme
qui l’avait accusé.
    Le sergent prit la bourse et l’examina. Elle
contenait un double ducat, un écu pistolet, une réalle de huit sols et quatre
liards.
    La foule qui les entourait murmura quand le
sergent étala les pièces dans sa main. Il y avait bien eu vol !
    — Monsieur, vous allez nous suivre au
Grand-Châtelet pour vous expliquer avec ces deux hommes. Comment vous
appelez-vous ? fit-il à un des accusateurs.
    — Moi… Euh, Valier, monsieur le sergent.
    — Et moi, Faizelier, fit l’autre, nous
sommes d’honnêtes artisans en étain.
    Poulain ne savait comment réagir. Toute cette
histoire puait le guet-apens, mais quant à passer outre à la barrière de
badauds qui les entourait, c’était impossible. Et puis, se dit-il, il sera
certainement plus facile de convaincre un commissaire du Châtelet de mon
innocence. De surcroît, en interrogeant là-bas ces deux drôles, il en
apprendrait plus…
    — Je vous suis, monsieur le sergent !
Nous tirerons tout ça au clair là-bas, menaça-t-il.
    Quelques personnes qui connaissaient bien
Nicolas Poulain approuvèrent bruyamment. Certains menacèrent même les deux
accusateurs, et ce mouvement de foule inquiéta le sergent qui précipita le
départ des protagonistes.
    Ils se mirent en chemin et descendirent la rue
Saint-Denis. En marchant entre les deux archers, qui lui avaient laissé son
épée, le lieutenant du prévôt bouillait de rage. À quoi rimait cette comédie ?
À peine arrivé au Grand-Châtelet, il demanderait à être convoqué par le
lieutenant civil et se ferait disculper de cette ridicule accusation. Si
nécessaire, il ferait même témoigner Louchart.
    Il songea soudain que le commissaire ligueur
pourrait bien être à l’origine de cette manigance. Mais pourquoi l’aurait-il
fait arrêter ? Soupçonne-rait-il quelque chose ? Il frissonna. Et s’il
avait été découvert ? Si tout ceci n’était qu’un stratagème pour être mis
à la Fond d’Aise [61] et
oublié ?
    Il envisagea un instant de fausser compagnie
au sergent et aux archers pour aller demander la protection de Richelieu, mais
ils étaient déjà arrivés à la Grande Boucherie, juste devant la place du
Grand-Châtelet, et avec la foule qui se pressait devant les échoppes, il serait
vite rattrapé si les archers criaient qu’un voleur s’enfuyait.
    Il se retourna pour vérifier où était le
sergent à verge. Il le vit toujours derrière lui, parlant amicalement avec ses
deux accusateurs, les nommés Valier et Faizelier. Quoi qu’il arrive, se
jura-t-il, il retrouverait ces deux-là et leur ferait payer cher leur comédie.
    Ils pénétrèrent sous le porche de la prison
forteresse. Poulain s’attendait à tourner à droite pour entrer dans la cour
principale qui conduisait par un grand escalier aux salles judiciaires. De là, en
passant par le grand vestibule, il aurait certainement rencontré des gens qu’il
connaissait. Mais les archers le saisirent chacun par un bras et le forcèrent à
prendre par la gauche, vers la grille et le guichet qui fermaient l’entrée de
la petite cour intérieure où se situaient la salle des gardes et un accès aux
prisons.
    La grille s’ouvrit sans attendre, comme si les
factionnaires étaient prévenus. Il tourna la tête et vit qu’il n’y avait plus
derrière lui que le sergent affichant un sourire ironique. Ses deux accusateurs
avaient disparu. Ils ne l’avaient donc accompagné que pour donner le change et
il comprit immédiatement qu’il était tombé dans un traquenard.
    Il tenta de se défaire des deux mains qui le
maintenaient mais plusieurs geôliers se jetèrent sur lui et le rouèrent de
coups. Avant de perdre connaissance, il eut une dernière pensée pour sa femme
et ses enfants, qu’il ne reverrait jamais.
    Lorsqu’il revint à lui, il était allongé sur
un sol de dalles. Il se redressa, le corps douloureux. Sa mâchoire et son torse
lui faisaient terriblement mal. Sa bouche était pleine de caillots de sang. Comme
tout vacillait autour de lui, il s’assit et attendit un instant que son
équilibre lui revienne.
    Il se trouvait dans une pièce sombre éclairée
par un soupirail. Il reconnut la salle voûtée en ogive située au premier
sous-sol où on avait l’habitude d’interroger les

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