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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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et les fit
longtemps attendre. Quand enfin il les reçut, il ne parut guère content de
cette visite impromptue. Après s’être excusé, Olivier expliqua au conseiller
que les travaux de vérification sur les tailles que le marquis d’O lui avait
demandés étaient sur le point d’aboutir. D’ici quelques semaines, il aurait
entièrement démonté le mécanisme de la fraude et trouvé les coupables. Ayant
ainsi considérablement soulevé l’intérêt de M. Séguier, il lui raconta qu’il
avait été victime d’une agression dans sa maison par une bande de truands et qu’il
n’était toujours vivant que grâce à son garde du corps et à M. Poulain, lieutenant
du prévôt, qui était chez lui ce soir-là. Il précisa que cette agression avait
certainement été préparée par ceux qui avaient déjà tué son père.
    Après cette révélation, et les détails de l’attaque,
M. Séguier l’écouta avec encore plus d’attention.
    Olivier lui expliqua ensuite que M. Poulain
venait d’être arrêté par des archers du Châtelet, et peut-être emprisonné. Il
en ignorait les raisons mais il s’agissait forcément d’un nouveau traquenard de
ceux qui rapinaient les impôts de l’État, et il supplia le conseiller au
parlement de prévenir son frère pour qu’il vienne à sa rescousse.
    Antoine Séguier ne connaissait pas tous les
détails de cette affaire de fraude sur les tailles. Quand le surintendant lui
avait demandé de vérifier les registres de l’Île-de-France, il avait jugé qu’il
ne s’agissait que d’une simple histoire de détournement, comme il y en avait
tant. Celle-ci étant seulement plus importante que les autres. Puis, il avait
reçu une lettre comminatoire du marquis d’O, un homme qu’il croyait en disgrâce
à Caen. Il s’en était ouvert à Bellièvre qui lui avait ordonné de tout faire
pour satisfaire le marquis, car c’étaient les ordres du roi. Il s’était donc
exécuté en donnant à Olivier Hauteville toute liberté pour travailler.
    Maintenant, il découvrait qu’il y avait bien
un rapinage des finances du roi et que leurs auteurs étaient sacrément
puissants. Diable ! Faire arrêter un lieutenant du prévôt de l’Île-de-France
signifiait qu’ils avaient des complicités au plus haut niveau du Châtelet !
Rien que pour cela, son frère devait en être informé.
    Il promit donc à Olivier de faire le
nécessaire.
    Le jeune Hauteville repartit rassuré, après
avoir cependant rappelé au conseiller que personne ne devait savoir qu’il était
sur le point d’aboutir dans ses vérifications.
    Derrière le
guichetier entra un homme en robe noire avec un petit chapeau carré. Il était
seul et le geôlier ferma la porte derrière lui. Il n’y avait donc pas de
greffier pour son interrogatoire ? s’étonna Poulain.
    — Monsieur Poulain ? s’enquit le
visiteur d’une voix fluette.
    — Oui, monsieur, à qui ai-je l’honneur ?
fit le lieutenant du prévôt, en restant assis sur son lit.
    — Gilbert Chambon, sieur d’Aimbesy, je
suis commissaire de police au Châtelet, répondit l’homme.
    Il avait un petit visage doux, au front haut
et au crâne presque chauve. Vêtu de toile noire râpée jusqu’à la trame, il
paraissait timide et insignifiant malgré des yeux vifs qui n’allaient pas avec
le reste de sa physionomie.
    — Allez-vous me faire libérer, monsieur ?
Je suis lieutenant du prévôt d’Île-de-France et j’ai été enfermé ici par ruse
et violence, sans raison ni décret de prise de corps.
    — Je le sais. Mais je ne vais pas vous
faire libérer. Ce serait imprudent, pour l’instant. Pouvez-vous m’accompagner
chez M. le lieutenant civil ?
    Poulain se leva. Jean Séguier faisait-il
partie de ceux qui l’avaient enfermé ici ? Si c’étaient les ligueurs, la
situation du roi était encore pire qu’il ne l’imaginait car Séguier avait été
réputé loyal jusqu’à présent.
    — Avant de sortir, monsieur, je veux
votre parole que vous ne chercherez pas à vous enfuir. Pour vous convaincre, je
vais vous dire quelques mots sur la raison de ma présence.
    » Vous avez des amis fidèles, souffla-t-il
à voix basse. Ils ont appris votre arrestation et ont prévenu M. Antoine
Séguier qui est allé voir son frère, lequel m’a envoyé vous chercher aussitôt.
    Poulain poussa un soupir de soulagement.
    — Vous avez ma parole, monsieur.
    Le commissaire Chambon frappa à la porte et le
guichetier au visage couvert

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