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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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union.
    Cheverny écouta les poings serrés. Que de
petits bourgeois de Paris, sans talent et sans charge à la cour ou au parlement,
se réunissent ainsi secrètement, se rebellent, et envisagent même de livrer la
ville aux ennemis du royaume, le mettait en fureur.
    Il promit d’en parler au roi le soir même, mais
pour être certain de le convaincre, il demanda à Nicolas Poulain de revenir le
lendemain matin aux aurores. Ils iraient ensemble au Louvre, en voiture fermée,
et le lieutenant du prévôt parlerait lui-même à Sa Majesté juste avant le
conseil.
    — Je prendrai de grands risques, monsieur,
en me rendant au Louvre à visage découvert, objecta Poulain. Qu’un homme de la
sainte union me reconnaisse et je finirai dans la Seine, le ventre ouvert.
    Cheverny eut une grimace de mécontentement, tout
en sachant que l’espion avait raison.
    — Très bien ! J’essaierai donc de
faire venir le roi ici après le conseil. S’il refuse, nous irons tout de même
au Louvre, mais je m’arrangerai pour vous faire entrer discrètement et vous
faire rencontrer Sa Majesté dans un petit cabinet après le souper.
    L’entrevue terminée, le Grand prévôt et
Poulain retournèrent à Paris. Leur coche fut arrêté par les encombrements dans
la rue Saint-Antoine, non loin de la rue du Roi-de-Sicile. Comme l’attente s’éternisait,
Nicolas dit à Richelieu qu’étant près de sa maison, il préférait rentrer chez
lui à pied. Ce qu’il fit.
    Il était à peu près onze heures et un agréable
soleil brillait, même s’il faisait fort froid. Poulain avait passé la rue
Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie et arrivait au carrefour de la rue Méderic avec
la rue Saint-Martin quand il fut heurté par un homme auquel il ne prêta pas
attention tant il songeait à la nouvelle robe que sa femme se faisait faire et
qu’elle lui avait décrite la veille. Une robe de velours lacée dans le dos et
décolletée en carré sur le devant. La rue était tellement encombrée de
marchands ambulants et il y avait tant d’échoppes dont les devantures
avançaient sur la chaussée que les bousculades de ce genre étaient fréquentes.
    C’est un peu plus loin qu’il fut brusquement
assailli par un homme qui l’attrapa par le cou en criant :
    — Au voleur ! Au truand !
    Il tenta de se dégager de son assaillant mais
l’autre le maintenait avec une telle force qu’ils roulèrent tous deux sur le
pavé boueux.
    Un attroupement se forma, mais comme toujours
dans de telles circonstances, les badauds regardaient en riant, sans intervenir.
Finalement, Poulain parvint à se dégager et envoya un grand revers à son
agresseur qui s’écroula dans le ruisseau central, au milieu des excréments.
    Poulain se releva furieux. Son manteau était
souillé, son chapeau à plumet était sali par les crottes noirâtres, et ses
chausses étaient déchirées. Il tira son épée et gronda à son agresseur :
    — Maraud ! Pour qui te prends-tu
pour agresser un lieutenant de la prévôté de Paris ? Tu vas le payer cher !
    À cet instant, deux archers et un sergent à
verge arrivèrent en courant de la rue Saint-Martin ; ils paraissaient
conduits par un autre homme en sarrau et capuchon.
    — C’est lui ! c’est lui le voleur !
criait ce dernier en désignant Nicolas Poulain.
    Tandis que l’agresseur tombé dans le caniveau
se relevait et que le sergent s’approchait, le lieutenant du prévôt resta
interloqué face à cette accusation.
    — Monsieur, cet homme vous accuse d’être
un voleur, fit le sergent.
    — Il ment ! Je suis lieutenant de la
prévôté, je me nomme Nicolas Poulain et j’habite non loin d’ici.
    — C’est un voleur ! accusa l’agresseur
d’une voix aiguë. Il m’a volé ma bourse ! Mon compagnon l’a vu !
    — Ça n’a aucun sens, je suis connu ici !
    — Comment était votre bourse ? demanda
sévèrement le sergent en se tournant vers le plaignant.
    — En tissu de velours rouge, monsieur le
sergent, avec un cordon de cuir. Elle contenait un double ducat, un écu
pistolet, une réalle de huit sols et quatre liards. Mon compagnon venait de me
donner le double ducat, une somme qu’il me devait. Cet homme était à côté de
nous, il m’a vu et m’a volé.
    — Mais vous êtes maître fol ! gronda
Poulain. Je ne vous ai jamais vu !
    — Monsieur, voulez-vous vous laisser
fouiller ? demanda le sergent.
    — Ce sera inutile, fit Poulain en
rengainant son épée et mettant sa main dans

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