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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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cet
argent pour Henri de Navarre, Olivier. Je ne pensais pas te trouver sur ma
route, mais quels que soient mes sentiments pour toi, ils ne pouvaient m’écarter
du chemin que je m’étais tracé. Arte et marte ! Par le talent et
par le combat ! C’est la devise de ma famille. Mon roi a besoin de cet
argent, et tu dois l’accepter, car ce roi, ce sera un jour le tien !
    Il eut un mouvement répulsif.
    — Je ne serai jamais protestant !
    — Et moi je ne serai jamais catholique !
lui cria-t-elle en lui lâchant les mains. Mais je t’engage à lire ce que mon
père a écrit avant de parler sans jugement ! Sais-tu que le roi de Navarre
a toujours défendu que les consciences doivent rester libres ?
    Ils restèrent un instant silencieux, s’affrontant
du regard.
    — Vous ne pourrez pas sortir d’ici, dit-il
finalement. J’ai bloqué la grille d’entrée avec un verrou que je suis le seul à
connaître.
    Elle le regarda, sans croire ce qu’elle venait
d’entendre.
    — Si nous ne pouvons partir, il y aura
massacre, Olivier. C’est ce que tu veux ? Mon père sera sans pitié. Pense
aussi à la femme de Nicolas, à ses enfants.
    Il resta silencieux avant de soupirer.
    — Tu as gagné.
    Il s’approcha du mur de la tour à six pans, poussa
la pierre et débloqua le verrou, puis il fit relever la grille avec le
contrepoids.
    — Pars ! Va rejoindre les tiens.
    Elle resta immobile.
    — Sais-tu que j’ai songé à rester avec
toi ? J’en ai même parlé à mon père, hier soir.
    — Rester à Paris ? Avec moi ? demanda-t-il
plein d’espoir.
    — Oui. Il m’en a dissuadée. La guerre va
reprendre, une huguenote n’a pas sa place dans Babylone. J’ai hésité, mais je
sais qu’il a raison.
    — Tu pourrais te convertir, proposa-t-il.
    — Jamais ! Mais toi, tu pourrais
venir avec nous, suggéra-t-elle à son tour. Mon père accepterait de te prendre
à son service comme secrétaire. Il me l’a dit.
    — Comment pourrais-je accepter ? Je
te déshonorerais. Tu es noble et je suis roturier. Je n’ai même pas de dot à t’offrir.
    — Je dois t’apprendre la vérité. Je ne
suis que la fille adoptive de M. de Mornay. J’ignore qui étaient mes
parents. On les a tués durant la Saint-Barthélemy, peut-être étaient-ils des
roturiers, eux aussi… Toi, tu pourras venger ton père, moi je vivrai toujours
en ignorant qui ils étaient…
    Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose, puis
il jugea que c’était inutile. Tout était terminé entre eux, jamais plus ils ne
se reverraient.
    Cassandre s’efforçait de ne pas pleurer. Elle
aussi aurait voulu parler, mais que dire ? Il n’avait plus aucune
confiance en elle. C’est alors qu’elle aperçut la médaille. Elle alla vers la
table, saisit le bijou et passa la chaîne autour de son cou.
    Il la regardait, interdit.
    — Tu sais ce que ça me coûte, je suppose ?
C’est une médaille de la Vierge qui va contre le premier commandement : Je
suis le Seigneur, ton Dieu. Tu n’auras pas d’autres dieux à côté de Moi. Ne te
fais jamais d’image. Pourtant, je la porterai désormais par amour pour toi.
Elle ne me quittera pas… Maintenant, je dois les rejoindre. Mon père est
gouverneur de Montauban. Le courrier arrive parfois à passer depuis Paris. Je t’écrirai…
J’attendrai tes lettres… La guerre finira un jour et peut-être nous reverrons-nous.
    Elle lui tourna le dos, prit le pistolet et
revint dans l’autre pièce.
    Il la suivit, ne sachant plus que penser.
    Déjà, elle avait rejoint son père. Elle
ramassa la gibecière et sortit la première sans lui accorder un regard. Caudebec
et Antoine la suivirent mais ils restèrent à attendre sur une marche. M. de Mornay
salua les prisonniers, sortit à son tour et poussa la porte. La clef était déjà
sur la serrure. Il la tourna.
    Tout le monde se précipita en bas.
    Dans la pièce, les prisonniers s’étaient tous
levés. Dimitri avait sorti un pistolet à rouet caché dans son manteau. Poulain
demanda :
    — Olivier, où est l’arquebuse ?
    — Je ne veux pas qu’on tire sur elle, répliqua
Olivier en secouant la tête.
    Dimitri le bouscula et entra dans sa chambre, il
se précipita à la fenêtre, l’ouvrit et tira avec le pistolet sitôt qu’il vit
les fuyards. Mais ils étaient déjà trop loin et ils couraient vite.
    Cubsac et O étaient passés par l’autre porte
et dévalaient déjà les escaliers. Ils saisirent leurs épées par terre

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