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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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précédent cachot. Bien
après le départ des magistrats, le geôlier revint avec un sac de toile.
    — Quelqu’un est venu vous voir, fit-il d’une
voix rugueuse. Comme M. le procureur a interdit les visites, il a dû
repartir. Mais il a laissé ça pour vous et m’a promis un franc [33] par jour pour votre chauffage et pour que vous restiez seul dans cette
cellule.
    C’était sans doute Jacques Le Bègue, se dit
Olivier qui reprenait espoir. Lui au moins ne croyait pas à sa culpabilité. Le
sac contenait un pain, un demi-jambon, son manteau et une couverture, ainsi qu’un
petit flacon de vin.
    Un peu plus tard, le geôlier revint mettre une
bûche dans la cheminée.
    Les jours s’écoulèrent, ponctués seulement par
la remise de deux bûches et d’un pain, et par le transport de son seau de
déjections jusqu’aux latrines de la cour.

7.
    Mercredi 9 janvier 1585
    Cassandre et les
trois hommes durent s’arrêter à Fons tant la neige était épaisse. On les reçut
au château et ils repartirent à l’aurore blême sur les routes gelées. Dans l’après-midi,
ils arrivèrent à Gramat où ils furent hébergés comme des rois. C’est dans la
journée du lendemain, le mercredi, qu’ils tombèrent dans l’embuscade.
    Ils avaient prévu de passer la nuit à Meyronne,
dans le château de M. de Genouillac qui les aiderait à passer la
Dordogne en barque. Un peu avant Meyronne, au début de l’après midi, ils
aperçurent sur leur droite une dizaine de cavaliers dévaler une colline dans
leur direction. À leurs cris, aux armes qu’ils brandissaient, il n’y avait
aucun doute sur leurs intentions. C’était certainement la horde d’un petit hobereau
qui rançonnait les voyageurs passant sur ses terres. Cassandre et son escorte
lancèrent aussitôt leur monture au galop mais le chemin défoncé et enneigé
fatigua rapidement les chevaux. Caudebec comprit qu’ils devraient livrer
bataille. Par chance, ils aperçurent un pigeonnier carré, posé sur quatre
colonnes de pierre. Son toit était en partie carbonisé, peut-être par la foudre,
peut-être brûlé par des pillards, mais le reste de la construction était solide.
Caudebec fit signe aux deux Suisses pour qu’ils s’y dirigent à travers un champ
en friche.
    La poursuite dura quelques minutes, ils n’allaient
pas vite et ceux qui les suivaient connaissaient le terrain. En se retournant, Caudebec
vit que les brigands s’étaient scindés en deux groupes pour les prendre en
tenaille. Ils n’arriveraient jamais à temps au pigeonnier. Et même s’ils y
parvenaient, comment se défendraient-ils là-bas ?
    Cassandre, la plus légère, arriva la première
au bâtiment, avec son cheval supplémentaire en longe. Elle sauta au sol pour attacher
les bêtes et vit qu’elle était seule.
    À cent toises derrière elle, ses trois
compagnons avaient mis pied à terre et saisi leurs mousquets tandis que la plus
grosse troupe de détrousseurs arrivait. Ceux-là étaient sept. Les chevaux
abandonnés par les trois hommes, ainsi que celui de bât, marchaient lentement
vers le pigeonnier pour rejoindre leurs congénères.
    Son mousquet solidement posé sur la fourquine [34] , Hans, serein et appliqué, battit son briquet. Cassandre vit grésiller
la mèche lente qu’il tenait en main. Caudebec et Rudolf, accroupis dans la
neige, attendaient calmement qu’il la leur passe.
    Mais où étaient les autres brigands ?
Elle les chercha des yeux et s’aperçut qu’ils étaient montés sur une élévation
de terrain pour fondre plus vite sur elle. À son tour, elle détacha son
mousquet, s’installa sous le pigeonnier et planta la fourquine dans le sol, puis
elle sortit son épée, la mèche lente, et battit sa pierre à feu. L’étoupe s’enflamma
et elle plongea la mèche dans le briquet, attendant avec calme que les
cavaliers s’approchent.
    Dans son dos, trois coups de feu retentirent
presque en même temps. Elle tourna rapidement la tête et vit trois brigands
désarçonnés. Elle sourit tandis que retentissait une pistolade d’arquebuses à
main, mais elle ne pouvait plus regarder, déjà les trois écorcheurs fondaient
sur elle. Elle visa le premier : un jeune homme de son âge sans casque ni
cuirasse, plutôt beau garçon. Elle songea avec tristesse que, dans d’autres
circonstances, elle aurait peut-être dansé la pavane avec lui.
    Elle tira. Touché en pleine poitrine, il s’écroula
devant elle. Cassandre saisit aussitôt son pistolet à

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