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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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rouet. La mort d’un des
brigands n’avait pas freiné l’ardeur belliqueuse des deux derniers. La jeune
femme tira de nouveau et rata sa cible, mais le cheval eut peur et fit chuter
le brigand. Le troisième maraud fondait déjà sur elle pour la sabrer d’un coup
d’épée mais gêné par les colonnes du pigeonnier, il ne l’atteignit pas et sauta
au sol. Déjà, celui qui avait été désarçonné se précipitait, épée haute.
    Bien plantée, elle les attendait, miséricorde
dans une main et épée dans l’autre. Les deux hommes tournèrent autour d’elle, cherchant
à la prendre à revers. Elle se jeta sur le premier avec une violence inouïe et
le fit reculer d’une série de battements de lame. Alors qu’il glissait dans la
neige, Cassandre fit volte-face pour parer un coup de son compagnon. Lui aussi
était très jeune, il n’avait certainement pas plus de seize ans. Elle fit
quelques passes, l’amenant vers celui qui était tombé et qui se relevait déjà. En
s’approchant de celui-ci, elle lui lança sa miséricorde dans la poitrine. L’autre
gargouilla et sa bouche s’emplit de sang.
    — Vous l’avez tué ! Vous avez tué
mon frère ! hurla le jeune garçon.
    Le pauvre ne connaissait rien à l’escrime. Après
quelques passes, elle lui perça le bras et il lâcha sa lame.
    — Demandez-vous merci ? lui
lança-t-elle.
    — Oui.
    — Mettez-vous à genoux !
    Il s’exécuta en serrant son bras ensanglanté. Tout
en le surveillant, Cassandre se tourna vers Caudebec et les Suisses. Il n’y
avait plus que deux brigands vivants qui venaient de jeter leurs armes et de
crier : « Merci ! »
    Caudebec les fit avancer vers le pigeonnier, pendant
que les Suisses rassemblaient les chevaux. Deux des détrousseurs, blessés par
une balle de mousquet, gémissaient par terre et ils les égorgèrent sans état d’âme.
    Ils se retrouvèrent au pigeonnier pour
attacher les trois prisonniers. Hans et Rudolf ne ramenaient aucune picorée, sinon
les chevaux et les armes des brigands, de vieilles rapières rouillées. Les
maraudeurs ne possédaient rien, pas même quelques pièces de cuivre.
    — Que faisons-nous d’eux ? demanda
Caudebec à Cassandre.
    — On les pend ici ! décida Rudolf en
allant prendre une corde sur un cheval.
    Hans approuva du chef en rechargeant les
mousquets.
    — Nous payerons rançon, supplia le jeune
garçon, au bord des larmes.
    — Qui êtes-vous ? lui demanda
Cassandre.
    — Émeric de Rouffignac, et eux sont nos
valets d’armes. Vous avez occis mon père, mon oncle et mes deux frères, nous
avons demandé merci.
    — Moi, je pends toujours les brigands, même
les Rouffignac, assura rudement Rudolf.
    — Vous connaissez les Rouffignac, Caudebec ?
    — Vaguement, leur château a brûlé il y a
vingt ans, je crois. Ils n’ont plus rien et il ne paiera jamais de rançon.
    — Je n’ai rien, monsieur, c’est vrai, mais
je vous promets que je vous paierai. Les Rouffignac tiennent toujours parole. Ce
sont les troupes de M. de Guise qui ont pris notre château. Seuls mon
père et mon oncle ont pu fuir. Mon père est revenu plus tard et a épousé ma
mère, une paysanne. On vit dans la ruine et ma mère est morte de faim, l’année
dernière. Je suis le dernier Rouffignac.
    — Comme ça bientôt il n’y en aura plus !
plaisanta Rudolf en lui passant la corde au cou.
    Les deux valets d’armes murmuraient une patenôtre,
attendant leur sort avec fatalité.
    — Non ! décida Cassandre. On ne les
pendra pas, laissons-les partir.
    — C’est folie, ma… monsieur, déclara
Caudebec. Il cherchera à se venger.
    Caudebec savait que la première cause des
malheurs de ce temps était la vengeance. Coligny n’avait-il pas été tué par
Guise qui voulait venger son père ?
    — Je vous jure que je ne me vengerai pas…
et que je paierai rançon, sanglota le garçon en tombant à genoux. Je serai
votre serviteur…
    — Je ne veux pas de votre rançon, et je
ne veux pas de vous comme serviteur, décida Cassandre.
    Le garçon ignorait qui ils étaient, il ne les
retrouverait jamais.
    — Hans, mets toutes leurs armes sur un
cheval que nous garderons par devers nous. Qu’ils partent sans rien. Si tu
penses que leurs montures sont sans valeur, laisse-les.
    Rudolf soupira et détacha la corde qu’il
rangea sur sa selle. Après avoir attaché toutes les ferrailles sur une selle, Hans
examina les bêtes.
    — On peut garder celle-là,

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