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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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bon travail, François. Ton
plan n’était pas si mauvais.
    — Merci, Sire.
    — Comment va mon beau cousin, Guise ?
s’enquit le roi avec ironie.
    — Il y a quelques jours, j’ai eu des nouvelles
de lui par Mayneville. Il s’est réuni avec ses cousins et son frère Mayenne, il
y a deux semaines, dans la maison de Bassompierre, près de Nancy, puis le 31
décembre à Joinville, où ils ont signé un traité secret, avec l’assentiment de
Philippe II et de Grégoire XIII.
    — Vous saviez ça, Richelieu ? demanda
Henri au Grand prévôt, sans cacher sa surprise.
    — Non, Majesté. Je savais qu’il y avait
un projet mais j’ignorais qu’un traité eût été signé.
    — Qu’y a-t-il dans ce traité ?
    — Parmi les signataires, il y avait deux
représentants de Philippe II, Votre Majesté. Les participants ont décidé
que le prochain roi serait le cardinal de Bourbon, et non son neveu Navarre. Puis
ils se sont engagés à détruire toutes les hérésies, à extirper le
protestantisme tant en France qu’aux Pays-Bas, et à instaurer l’inquisition
pour y parvenir. Il y a encore d’autres clauses ; la fin de l’alliance
avec les Turcs par exemple, ou la reconnaissance des articles du concile de
Trente.
    Henri se força à rester impassible. Il connaissait
les ambitions de Guise qui aimait dire que sa famille descendait de Charlemagne
et de son dernier fils, Lothaire, à qui Hugues Capet avait volé le trône. Guise
laissait ainsi entendre qu’il pourrait faire valoir son droit à la couronne, lorsque
s’ouvrirait la succession. Seulement, comme le Balafré n’avait pas tant de
fidèles, il proposait benoîtement de laisser le trône au cardinal de Bourbon, qui
n’avait pas de descendance.
    Chacun savait que Bourbon ne serait qu’une
marionnette !
    Mais le roi n’était pas encore mort ! Il
n’avait même pas trente-cinq ans ! Le cœur empli de rage, Henri III
serrait les poings si fort que ses ongles lui blessèrent les paumes.
    Indifférent à son courroux, le marquis d’O
ajouta :
    — Ce n’est pas tout, Sire. D’autres Grands
seront encore approchés pour signer ce traité : le duc de Nevers, qui
hésite, le duc de Mercœur qui l’acceptera, et surtout le duc de Lorraine.
    Malgré son visage de marbre, Henri accusa le
choc. Il avait toujours choyé le duc de Nevers, bien qu’il soit Italien et
étranger, et les deux autres étaient ses beaux-frères ! Jamais il n’aurait
songé à une trahison de leur part.
    — Quant à Mayneville, il venait me voir
pour me rappeler mon allégeance aux Lorrains…
    À ces derniers mots, le roi eut un sourire
amer.
    — … Je dois leur donner le château de
Caen quand ils me le demanderont.
    — Quand ça ?
    — Au printemps, ou à l’été, Sire. Guise
prépare quelque chose, mais j’ignore encore quoi.
    — Il sera furieux contre toi quand il
saura que tout ça n’était que comédie, ironisa le roi.
    — Va-t-il le savoir, Sire ?
    — Oui, car j’ai besoin de toi. D’ici cet
été, ta disgrâce aura pris fin. Tu m’as suffisamment bien renseigné des projets
de ce félon, durant ces quatre années. Maintenant, la lutte va se poursuivre
ouvertement. Il ne reste plus qu’à résoudre un dernier problème.
    Il se tourna vers Richelieu et lui expliqua :
    — C’est O qui a dénoncé Salcède, en 82. Sans
lui, je n’aurais rien su des intentions de ce criminel contre mon frère. Et je
ne compte pas tous les projets de mon cousin qu’il m’a fait connaître. Si je
suis encore roi aujourd’hui, c’est à lui que je le dois.
    Apparemment, le Grand prévôt, comme Bellièvre,
avait été mis récemment dans la confidence de la fausse disgrâce de O, contrairement
à Villequier qui savait tout depuis le début.
    — Quand O m’a proposé son plan, il y a
quatre ans, j’avais refusé, continua le roi. Il me suggérait tout simplement de
rallier mes ennemis pour mieux les dénoncer ! Disgracié, il les rejoignait
et m’informerait de leurs desseins. C’était non seulement dangereux mais
contraire à l’honneur. Savez-vous ce qu’il m’a dit quand je le lui ai reproché ?
« Je ne change pas de fidélité, Sire, je reste votre sujet, mon roi. Ce
sont eux les félons. »
    Richelieu approuva de la tête tandis que le
roi poursuivait :
    — O a donc juré au nom de la
Sainte-Trinité et du précieux sang de Jésus-Christ, il a juré sur les Saints
Évangiles, sur sa vie et son honneur, de garder

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