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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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vu !
Les malversations semblent particulièrement adroites. En juin dernier, sur ma
demande, M. le chancelier a fait le procès de quelques trésoriers douteux,
mais il n’en est rien sorti. Fort contrarié, j’ai ordonné à M. Benoît
Milon, mon premier intendant, de se retirer dans ses terres et de rendre son
office. Il a tellement eu peur d’être pendu qu’il s’est enfui en Allemagne, mais
les vérifications ont montré qu’il n’était pour rien dans cette évaporation des
tailles.
    » Ne sachant plus que faire, j’ai demandé
à M. Antoine Séguier, qui est maître des comptes et conseiller au
parlement, d’entamer une vérification détaillée de ces quatre dernières années.
Il en a chargé un contrôleur fort talentueux et j’attends le résultat de ses
investigations.
    Quand Bellièvre eut terminé, le marquis d’O
resta silencieux un moment. Il comprenait mieux pourquoi le roi avait fait
appel à son grand économique. Mais la tâche paraissait immense ! Il
connaissait suffisamment les circuits financiers et la quantité des pièces
comptables pour se rendre compte des difficultés qui l’attendaient. Si des
malversations adroites avaient été faites, il serait difficile, sinon
impossible, de les mettre au jour si on ne savait pas dans quelle direction
chercher.
    — M. Antoine Séguier est le frère de
Jean Séguier, le lieutenant civil de Paris ? demanda-t-il.
    — En effet, je lui fais entièrement
confiance.
    — Je commencerai demain, promit O. Tout
de même, fit-il à Richelieu, faites-moi savoir quand je pourrai interroger
Cappel. C’est une direction que je souhaite malgré tout suivre.
    — Dois-je vous joindre ici ? s’enquit
le Grand prévôt.
    — Non, j’ai une maison rue de la
Plâtrière, à l’enseigne du Cheval bardé. Vous pourrez m’y faire parvenir
des billets quand je ne serai plus ici. De mon côté, je crois que le mieux est
que je reste seulement en relation avec mon beau-père. Tant que Guise et ses
amis ignorent que je suis à Paris, c’est aussi bien.
    — Je te ferai porter mille écus, François,
dit le roi en se levant. Je ne peux pas faire mieux en ce moment. Je n’ai plus
rien.
    — J’ai ce qu’il faut, Sire, et je
préférerais garder M. de Cubsac à la place de cet argent, proposa
François d’O. Je n’ai pas beaucoup de gens en qui je peux avoir confiance ici, et
surtout qui sachent se battre. Cubsac a fait ses preuves durant le voyage.
    — Qui est Cubsac ?
    — Un Gascon, Sire, intervint Villequier. Il
devait faire partie des quarante-cinq mais il est arrivé trop tard. C’est lui
qui a porté ma lettre à M. d’O, à Courseulles.
    — Le quarante sixième ? ironisa le
roi. Je te le donne, François. Dis-lui qu’il aura les mêmes gages que les
autres.
    Dans son coin, Dimitri réprima un sourire.
    — Encore un mot, monsieur le marquis, fit
le Grand prévôt, le mot du guet pour la semaine est Orléans et Gascogne  !
Avec ça, on ne vous demandera rien si vous circulez la nuit. En revanche, je ne
connais pas le mot du guet bourgeois. Il vous faudra faire attention.
    La nuit, le guet bourgeois et celui du
chevalier du guet veillaient à la sécurité des Parisiens. Le premier tirait son
origine du privilège des bourgeois de Paris à se défendre eux-mêmes ; ils
organisaient donc des rondes et surveillaient les portes de la ville. Le second,
le guet royal, dépendait du gouverneur de Paris.
    Tout étant dit, O raccompagna le roi et ses
compagnons à leur carrosse.
    Nicolas Poulain
rentra de chevauchée ce soir-là. Ayant embrassé femme et enfant, il s’installa
devant la cheminée pour reposer ses muscles endoloris et se réchauffer un
instant. Son épouse resta avec lui et, quand ils furent seuls – les enfants
étant retournés à la cuisine où les servantes préparaient la soupe –, elle lui
dit qu’elle avait eu la visite d’un homme du Grand prévôt qui lui avait laissé
une lettre. Elle la sortit de dessous le matelas du lit où elle l’avait cachée.
    Cacheté avec de la cire verte, le pli ne
portait ni arme ni blason. Il l’ouvrit. Il n’y avait qu’une ligne écrite : heure et lieu de la prochaine réunion ?
    Pas de signature ni de monogramme.
    — Il a dit venir du Grand prévôt ? demanda
Nicolas, inquiet.
    — Oui, il m’a montré une plaque de cuivre
aux armes de M. de Richelieu. Tu m’as si bien expliqué quel était son
blason que j’ai fini par le retenir, sourit-elle. Il y

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