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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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proposé de participer à une
confrérie de défense contre l’hérésie…
    — C’est vrai.
    — M. de La Chapelle, et d’autres,
ont effectivement constitué une ligue… C’est cette ligue qui a organisé ce
rapinage des tailles.
    — Je… je ne peux y croire !
M. de La Chapelle est homme de bien !
    — Je ne suis sûr de rien, mais cette
tromperie est d’une telle ampleur qu’elle a réduit les ressources de la France.
Le roi veut démasquer les coupables et récupérer son argent. Or, ces coupables
sont aussi les assassins de ta famille. Tu pourrais les découvrir en reprenant
le travail de ton père.
    Olivier resta interdit un instant avant de
remarquer en secouant la tête :
    — Ce n’est pas possible… Je dois rendre
au contrôle des tailles tous les documents qui lui avaient été confiés, et on
ne me laissera jamais consulter les quittances et les registres archivés au
tribunal de l’élection.
    — Ce grand seigneur est proche du roi. Si
tu entres à son service, tu auras toute l’aide nécessaire, ainsi que de bons
gages.
    — Dans ces conditions j’accepte ! fit
Olivier qui ne s’attendait pas à une telle aubaine. Qui est ce grand seigneur ?
    Poulain craignait maintenant qu’Olivier ne
refuse en donnant le nom de l’archilarron, si détesté par les Parisiens, mais
avait-il le choix ?
    — C’est le seigneur d’O.
    — Quoi ? Ce voleur ? Ce
débauché ? Jamais ! J’y perdrais mon honneur ! répliqua Olivier
dans un mélange de surprise et de colère.
    — Tout à l’heure, j’ai rencontré cet
intriguant, Olivier, cet infâme duelliste, et j’ai découvert que je ne
connaissais que la réputation, pas l’homme.
    — Que voulez-vous dire ? s’enquit
Olivier, tellement contrarié qu’il se remit à vouvoyer Nicolas Poulain.
    — O n’est pas celui qu’on décrit ainsi. Il
est sérieux, réfléchi, et d’une totale fidélité à notre roi.
    — Lui ? Alors que le roi l’a chassé !
Et quand bien même il serait fidèle au roi, quel genre de roi avons-nous ?
Un roi qui s’habille en femme ! Un roi qui préfère ses petits chiens à ses
sujets ! Un roi qui soutient Navarre, l’hérétique ! Un roi qui ruine
la France pour ses mignons !
    — Un roi choisi par Dieu, déclara
solennellement Nicolas Poulain.
    — Je préférerais devenir Espagnol
catholique pour vivre en ma religion et faire mon salut, plutôt qu’être
Français hérétique au risque de perdre mon âme, rétorqua Hauteville.
    — Je ne cherche pas à te convaincre, Olivier,
dit Poulain en secouant la tête. Je te pose juste à nouveau ces deux questions :
me fais-tu confiance, et veux-tu connaître les assassins de ton père ? Si
ta réponse est oui, va voir M. d’O.
    Vêpres sonnaient et
la nuit n’allait pas tarder à tomber quand Olivier se présenta devant une
solide maison en pierre à deux étages de la rue de la Plâtrière, à l’enseigne
de l’image du Cheval Bardé. Un porche fermé, d’un portail ferré, conduisait
sans doute à une cour. Les fenêtres du rez-de-chaussée étaient protégées d’épaisses
grilles, celles des deux étages de lourds volets intérieurs. Des sortes de
meurtrières ouvraient de minces fentes sur la façade, lui donnant un sinistre
aspect de forteresse. Il frappa à la porte couverte de gros clous située à
gauche du portail. Une voix l’interrogea depuis la grille avant qu’on ne le
fasse entrer.
    Il pénétra dans une sombre antichambre d’où
grimpait un escalier. Une sorte de brigand en hautes bottes à éperons de fer, chevelure
et barbe noires en broussaille, caparaçonné d’une casaque de buffle avec une
lourde épée de côté à poignée de bronze se tenait devant lui. Le valet ou le
concierge qui avait ouvert était aussi armé d’un long coutelas ainsi que d’un
mousquet à rouet glissé dans sa ceinture.
    — Venez avec moi ! gronda le brigand
avec un accent gascon.
    Il emprunta l’escalier, Olivier sur ses talons,
le cœur un peu serré. En haut, le bravo s’effaça pour le laisser entrer
en déclarant seulement :
    — M. Hauteville.
    La pièce, qui donnait sur un jardin, était
encore bien éclairée au soleil couchant. Un homme au visage dur, en haut-de-chausses
en velours violet et pourpoint de satin, se tenait près d’une fenêtre en
compagnie d’un géant blond en robe de laine bordée de fourrure de renard. Celui-là
avait un sabre pendu à sa taille.
    Olivier balaya la chambre des yeux.

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