Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
Vom Netzwerk:
travail, vous recevrez des gages de
cinquante écus par mois. Si, plus tard, vous souhaitez rester à mon service, nous
en reparlerons. Je vais écrire à M. Séguier pour qu’il mette ses
secrétaires à votre disposition. Vous vous ferez aider par votre commis,
M. Le Bègue. Comme vous le voyez, je sais beaucoup de choses… L’homme qui
vous a accompagné dans cette chambre se nomme M. Eustache de Cubsac. Il
viendra chez vous demain et ne vous quittera plus.
    — Pourquoi, monsieur ?
    — Parce que ceux qui ont occis votre père
vont tôt ou tard apprendre ce que vous faites, et alors votre vie ne vaudra pas
ça, répondit-il en claquant des doigts. J’avais songé à ce que M. Poulain
vous protège, mais il a son office qui l’absente trop souvent de Paris. Donc ce
sera M. de Cubsac. Vous pouvez lui faire confiance, mais vous devrez
le loger et le nourrir.
    » Puisque nous en sommes à mes gens, voici
Dimitri. (Il désigna le géant blond en robe et fourrure porteur du sabre.) S’il
vous porte un pli ou un ordre de ma part, vous pouvez être certain qu’il vient
de moi. Un dernier point, vous trouverez vos gages pour les six prochains mois
sur ce meuble.
    Il désigna négligemment le coffre aux
arquebuses sur lequel se trouvait effectivement un petit sac de cuir.
    — J’espère que vous aurez trouvé nos
voleurs bien avant car je dois retourner à Caen avant la fin de mars.
    Olivier bredouilla un merci qui amena un
sourire sur les lèvres de l’ancien mignon du roi.
    — Dimitri va vous raccompagner, monsieur
Hauteville.
    Olivier quitta la maison du marquis d’O
déconfit, l’esprit en désordre. L’archilarron, dont le monde entier connaissait
pourtant les vices et la fausseté, lui était apparu comme un homme raisonnable,
généreux et loyal au roi. Mais n’était-ce pas Satan qui l’avait ainsi travesti ?
    Il se força à chasser la confiance qu’il
ressentait envers lui. O l’avait certainement abusé avec ses belles paroles. Il
ne se laisserait pas faire ! Certes, il rechercherait qui rapinait les
tailles mais ce serait uniquement pour trouver l’assassin de son père, et rien
d’autre. Ensuite, il oublierait l’archilarron et toutes les créatures d’Hérodes !
    Pourtant, dans l’immédiat, il avait dans son
manteau une bourse de trois cents écus lui permettant de vivre dignement. Il
pourrait sans doute engager un nouveau valet, ou un concierge, et payer à Le
Bègue ses gages de commis. En même temps, il songeait à ce qu’il avait appris
sur M. de La Chapelle, et sur son frère. Il ne pouvait peut-être pas
faire confiance à O, mais il était certain de la loyauté de Nicolas Poulain.
    Pouvaient-ils être dans le vrai ? Cette
ligue dans laquelle il avait failli s’engager, ainsi que son père, avait-elle
ordonné la mort de sa famille ?

11.
    Lundi 21 janvier 1585
    Eustache de Cubsac
se présenta chez Olivier Hauteville le lundi soir. Le Gascon lui annonça que M. Séguier
avait donné ordre au tribunal de l’élection de lui laisser toute liberté pour
consulter les pièces comptables. Il lui remit aussi une lettre du surintendant
des finances, au cas où il rencontrerait des difficultés.
    Le Gascon, qui portait une gibecière contenant
toutes ses affaires, lui confirma qu’il s’installait chez lui et qu’il l’accompagnerait
partout. Olivier lui avait fait préparer son ancienne chambre, au deuxième
étage. Cubsac en fut plus que satisfait. Il avait l’habitude de partager sa
paillasse avec des soldats ou des valets et c’était la première fois qu’il
disposait d’une grande salle chauffée pour lui tout seul. Sans compter que
Perrine, la jeune servante, était plutôt à son goût.
    Le lendemain, les trois hommes se rendirent au
Palais. Olivier et le commis sur le bardot, Cubsac sur son cheval, armé jusqu’aux
dents. La première matinée fut consacrée à une visite des archives. Jacques Le
Bègue expliqua à son maître où se trouvaient les pièces comptables de l’élection,
mais il lui précisa aussi qu’il fallait toujours ouvrir les sacs de dossier
pour en connaître le contenu, car les classements étaient très mal faits. Il
lui détailla ensuite longuement, avec des exemples, le mécanisme de la collecte
de la taille et de son contrôle dans l’élection de Paris.
    C’est en 1355 que le roi de France avait
décidé que, dans chaque diocèse, trois élus des États (un pour chaque ordre) établiraient
le montant de l’impôt

Weitere Kostenlose Bücher