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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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par cette nouvelle
révélation, la méfiance qui prévalait chez lui reprit le dessus. Il hésita sur
l’attitude à adopter.
    — Monsieur le lieutenant, reprit le
marquis d’O, avec toujours le même sourire moqueur, j’ai toujours été doué pour
les chiffres et la finance. Le roi m’appelait son grand économique quand je m’occupais
de ses comptants. Il m’a chargé d’une enquête sur les fonds dont dispose M. de Guise
et qui lui permettent d’acheter si facilement des troupes de Suisses et de
lansquenets.
    Poulain opina lentement.
    — Le roi veut savoir d’où vient cet
argent. Connaissez-vous un M. Cappel ?
    — C’est le trésorier de la sainte union, monsieur.
    — J’ai eu affaire avec lui hier soir, expliqua
O. M. Cappel est aussi un des banquiers de Guise, je lui ai posé quelques
questions.
    Il sourit avec malveillance tout en jouant
distraitement avec sa dague qu’il avait posée sur la table pour découper sa
volaille.
    — Comme je ne pouvais forcer sa porte,
M. de Richelieu vous a demandé quand se réunissait la sainte union et
je l’attendais hier soir pour l’interroger.
    À son regard, Poulain comprit qu’il y avait eu
guet-apens.
    — Est-il…
    — Mort ? Non, mais navré à la cuisse,
car il s’est sottement rebellé. Je pense tout de même qu’il s’en remettra. J’aurais
pu le faire arrêter, mais je préfère qu’il ignore que j’agis pour le roi. Peut-être
se persuadera-t-il qu’il s’agissait d’un agent de Navarre. Il m’a dit avoir
remis cinq cent mille livres à Guise et surtout avoué que cet argent provient d’une
filouterie organisée sur les tailles royales. Que savez-vous de cette entreprise ?
    — J’en ignore tout, monsieur. J’ai tenté
d’apprendre d’où provenaient les pécunes que les ligueurs me remettaient pour
acheter des armes, mais on m’a fait comprendre que cela ne me regardait pas.
    — C’est fâcheux. Selon M. de Bellièvre,
la collecte des tailles a effectivement beaucoup baissé dans l’élection de
Paris et le roi s’en inquiète. Cappel m’a avoué que ces rapines seraient
organisées avec de faux sceaux portés sur les registres transmis au conseil des
finances. Je vais vérifier, mais j’ai peur qu’il ne m’ait avoué qu’une partie
de la vérité et celé le plus important.
    — Je suis désolé de ne pouvoir vous aider
plus, dit Poulain, mais je ne connais rien aux fraudes sur l’Épargne ou sur les
impôts. Je préfère affronter des brigands de grand chemin l’épée à la main…
    O ébaucha un sourire, lui faisant comprendre
qu’il partageait son point de vue.
    — Pensez-vous que vous pourriez vous
renseigner à la prochaine réunion ? demanda Richelieu au lieutenant du
prévôt.
    — Ils ne me diront rien, répondit Poulain
en secouant la tête. Je ne suis pas vraiment de leur parti et ils n’ont fait
appel à moi que pour acheter des armes. En posant des questions, je me ferai
suspecter. Pourquoi ne pas interroger Cappel plus officiellement ? Il
parlerait sous la question.
    — Ce serait me dévoiler, dit O, et je n’y
tiens pas.
    Le silence s’installa entre eux. Poulain vida
son verre de vin, hésitant à parler. Pouvait-il mêler son voisin Hauteville à
tout ça ? Il savait pourtant qu’il y avait un vrai mystère dans l’assassinat
du contrôleur des tailles et dans les comportements du commissaire Louchart et
du père Boucher. N’était-ce pas l’occasion d’obtenir de l’aide pour suivre
cette piste ?
    — Ce que vous venez de m’apprendre peut
être rapproché d’un crime qui a eu lieu dans ma rue, lâcha-t-il.
    Devant les regards interrogateurs de ses
interlocuteurs, il raconta le triple crime chez son voisin.
    — J’ai entendu parler de cet assassinat, confirma
Richelieu. Mais, mis à part le fait que ce Hauteville était contrôleur des
tailles, quel rapport avec notre affaire ?
    — C’est le commissaire Louchart qui a
conduit l’enquête. Il était sur les lieux quelques minutes après le crime, ce
qui est déjà inexplicable. Et lorsque le fils de M. Hauteville est arrivé
et a découvert son père, sa mère et leur valet assassinés, Louchart l’a accusé
et l’a fait enfermer au Châtelet sans raison valable.
    — Peut-être était-il coupable, suggéra
Richelieu.
    — Olivier est basochien à la Sorbonne, monsieur.
Il avait justement rendez-vous avec le recteur, le curé Boucher, et celui-ci a
déclaré qu’il ignorait tout de ce

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