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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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rejoignirent leur compagnie
pour marcher sur la Picardie, et le duc de Mayenne entra dans Paris vêtu en bourgeois,
escorté par un seul écuyer. Il se rendit discrètement rue de la Plâtrière, chez
François d’O, avant de retrouver plus tard ses hommes d’armes à Charenton d’où
il partit pour Joinville.
    Avec le mauvais temps et la froidure, il
fallut près de huit jours à sa troupe pour gagner la principauté des Guise.
    Cette principauté, créée par Henri II
pour Claude de Lorraine – le grand-père d’Henri de Guise –, n’était que la
petite ville de Joinville. Mais, dans le château qui dominait la cité, le Balafré se sentait chez lui. C’est de là qu’il préparait la revanche de sa
famille, rejetée de la cour par Henri III alors que son grand-père, Claude,
puis son père, le premier Balafré, avaient été les favoris des rois
précédents.
    À Joinville, Mayenne trouva non seulement son
frère le duc mais aussi son cadet, le cardinal de Guise. Il leur fit un récit
détaillé de ce qu’il avait appris, puis ils préparèrent ensemble les derniers
détails de la prochaine offensive militaire qui permettrait d’imposer au roi, par
la force, les décisions du traité de Joinville.
    Ils œuvrèrent ainsi quatre ou cinq jours. Leur
entreprise devait aussi bien effrayer la cour que rassurer les ligueurs
inquiets de leur faiblesse. Pour ne pas être écrasé par l’armée royale, pas si
faible qu’on le disait, Guise avait besoin de troupes mercenaires allemandes et
albanaises. Il fallait organiser leur arrivée et les répartir dans les différents
régiments du duc, mais aussi renforcer les postes de garde sur toutes les
routes conduisant au-delà du Rhin pour arrêter les émissaires que Navarre
pourrait envoyer au comte Jean Casimir de Bavière, afin d’acheter des reîtres
et des Suisses. Enfin et surtout, il fallait préparer soigneusement le
soulèvement des villes qui s’étaient données à la Ligue.
    Quand tout fut au point, Mayenne repartit avec
ses cinquante hommes pour rejoindre son armée dans le Poitou où les
escarmouches de ses troupes avec les huguenots de Navarre étaient incessantes, mais
rarement à l’avantage du Lorrain. Malgré sa hâte, le duc fit en chemin une halte
au village d’Arcueil. Là, très à l’écart des habitations, les Guise possédaient
un château fortifié, abandonné depuis des années et vidé de tout mobilier et
équipement. Seuls un concierge, sa femme et trois valets d’armes gardaient les
lieux.
    Le château n’était qu’une grosse maison
crénelée entourée d’un fossé nauséabond avec un pont-levis et deux tours d’angle,
l’une ronde et l’autre carrée. L’endroit paraissait désert mais ce n’était pas
le cas, car deux cheminées fumaient.
    À quelques dizaines de toises se dressait un
second logis entouré d’un mur où vivait le fermier qui s’occupait des terres
environnantes. C’est là que le duc abandonna son escorte. Ayant ôté sa bourguignote
et accompagné seulement de son écuyer, il se rendit au pont-levis devant lequel
l’écuyer sonna dans sa trompe pour faire baisser le pont et ouvrir la grille.
    Le concierge reconnut son maître par une des
archères et fit descendre le pont, puis lever la herse de bois. Le duc entra
seul dans la cour du château. Le concierge le rejoignit aussitôt, baissant la
tête avec servilité, terrorisé par cette visite inattendue.
    — Il est là ? demanda Mayenne d’un
ton rogue.
    — Oui, monseigneur.
    Le duc sauta à terre avec une souplesse
étonnante pour sa corpulence et entra dans le logis principal en poussant la
porte bardée de clous. Il traversa au pas de charge la grande salle jusqu’à l’escalier
à vis qui se trouvait à une extrémité. Il le grimpa quatre à quatre jusqu’au
premier étage pour traverser une seconde salle, aussi vide et glaciale que celle
du dessous, mais plus petite. À une de ses extrémités se dressait une épaisse
porte de chêne.
    — Mayenne ! cria-t-il, en frappant
sur celle-ci avec la poignée de son épée.
    — Seul ? répondit une voix.
    — Oui, ouvrez !
    On tira les verrous et un individu d’une
trentaine d’années, épée au côté et pistolet à la main, entrebâilla la porte. Le
duc le repoussa sans ménagement et entra dans la pièce.
    Près de la cheminée, un autre homme d’une
quarantaine d’années était assis sur une large chaise avec un coussin. De la
manche gauche de son pourpoint de soie

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