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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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est mort et il
passera dans le noir sous terre ; il retournera à la terre sombre de la
Mère. Mais ton esprit ira dans le Monde d’Après, il retournera à la Mère, la
Source Originelle de la Vie. Prends avec toi l’Esprit de cette nourriture que
nous t’avons donnée pour te sustenter pendant ton Voyage.
    La doniate souleva le plat posé à côté du corps, le montra à la
foule, puis le reposa et le recouvrit de poudre d’ocre rouge.
    — Prends avec toi ta lance préférée pour chasser les animaux
Esprits, dit-elle, plaçant l’arme près du corps et la saupoudrant elle aussi.
Prends avec toi tes outils afin de faire des lances pour les chasseurs du Monde
d’Après. (Elle posa le redresseur près de la main raidie par la mort, le
couvrit d’ocre.) N’oublie pas les talents que tu avais dans ce monde, fais-en
usage dans le Monde d’Après. Ne pleure pas ta vie ici. Esprit de Shevonar, pars
librement, pars en confiance. Ne regarde pas en arrière, ne t’attarde pas. Ta
nouvelle vie t’attend.
    Les Zelandonia enveloppèrent le mort dans la natte, tirèrent sur
les cordes attachées aux extrémités puis les enroulèrent autour du corps, pour
tout maintenir en place. Ils attachèrent le filet à chaque extrémité d’un
poteau qui était récemment encore un jeune arbre droit. L’écorce qui le
recouvrait empêchait le hamac et son fardeau macabre de glisser.
    Ceux qui avaient creusé la fosse en terre sacrée s’approchèrent
et soulevèrent le corps de Shevonar. Joharran se plaça devant, le poteau sur l’épaule
gauche, Rushemar derrière lui, de l’autre côté, le poteau sur l’épaule droite.
Solaban était à l’arrière, du même côté que Joharran, mais le poteau reposait
sur un rembourrage placé sur son épaule car il n’était pas aussi grand que
Jondalar, qui le suivait.
    Celle Qui Était la Première ouvrit la marche vers le site d’enterrement
sacré. Les hommes qui portaient le corps la suivaient immédiatement, entourés
par les Zelandonia. Venaient ensuite Relona et ses deux enfants, et le reste de
la communauté, dans le même ordre que pour le repas.
    Ayla marchait de nouveau près de la tête du cortège avec
Marthona. Elle remarqua que Laramar l’observait en se dirigeant vers les
derniers membres de la Neuvième Caverne, ce qui le plaçait devant les chefs de
la Troisième. Bien que Manvelar tentât de maintenir un écart avec la Neuvième
pour séparer les deux Cavernes, Laramar, accompagné d’une femme grande et
osseuse, entourée d’une nombreuse nichée d’enfants turbulents, ralentissait
pour que l’écart se trouvât devant lui. Ayla était sûre qu’il essayait de
donner l’impression qu’il était le premier de la Caverne suivante plutôt que le
dernier de la Caverne précédente, alors que tout le monde connaissait son rang
et sa Caverne.
    Sur une seule file, les Zelandonii empruntèrent l’étroit sentier
devant le Gros Rocher puis posèrent les pieds sur des pierres plates
judicieusement placées pour traverser la Rivière aux Poissons, qui coulait au
milieu de Petite Vallée. Le sentier se rétrécissant de nouveau devant le Rocher
Haut, ils avancèrent l’un derrière l’autre jusqu’au Gué, mais au lieu de
continuer vers le sud après avoir gagné l’autre rive, comme pour se rendre au
Rocher des Deux Rivières, ils tournèrent à gauche, vers le nord, et prirent une
autre piste.
    N’étant plus confinés dans un sentier étroit entre roche et
rivière, ils se déployèrent, marchèrent à deux ou trois de front dans la plaine
inondable, puis commencèrent à gravir la pente des collines qu’Ayla avait vues
ondoyer de l’autre côté de la Rivière. Le soleil déclinait à l’ouest, frôlant
les sommets des hauteurs qui se dressaient devant eux quand ils parvinrent à un
affleurement rocheux derrière lequel se cachait une petite cuvette. Le cortège
ralentit, fit halte.
    Ayla se retourna, inspecta le chemin qu’ils avaient parcouru.
Son regard balaya une étendue de verdure d’été qui s’arrêtait à l’eau
miroitante qui coulait au pied de remparts de craie. Des ombres s’étiraient ça
et là derrière un arbre, un buisson, et le plus haut de ceux qui bordaient la
Rivière projetait une silhouette sombre qui embrochait le cours d’au puis se
redressait pour escalader la paroi. Le jaune pâle de la roche, piqueté d’impuretés
noires, adoptait une chaude couleur dorée dans le soleil couchant.
    Vu sous cette perspective, le

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